AccueilLa UNESaied au Sommet financier de Paris : Un parterre à conquérir !

Saied au Sommet financier de Paris : Un parterre à conquérir !

Pays associé de l’Europe et  le plus européanisé de sa région, la Tunisie a été invitée à prendre part au Sommet financier de Paris, les 22 et 23 juin, en France. C’est le président de la République, Kais Saied , qui a tenu à la représenter dans cette rencontre, brève pour le thème des débats, mais suffisante pour permettre aux uns et aux autres de déballer, sans détours, ce qu’ils ont dans la tête.

Longtemps occulté, le rapport étroit entre les questions économiques et financières, d’une part, et les considérations liées à l’indépendance et la souveraineté des pays, d’autre part, a été, en effet, projeté, dernièrement, au devant de l’actualité nationale et internationale.

La Tunisie, au registre politico-historique extrêmement riche, a donné le ton, à sa modeste échelle, en refusant, depuis plus d’un an, d’obtempérer aux injonctions du Fonds monétaire international, un des principaux acteurs  dans le  façonnement et le fonctionnement du système financier international, resté jusqu’à nos jours  boiteux, de l’avis de tous, y compris les profanes, malgré les multiples tentatives d’ajustement qu’il a connues, sans cesse, depuis sa mise en place après la deuxième guerre mondiale.

Aussi, ce ne sera pas ces deux jours de débats de Paris qui pourraient le raccommoder.

Au même moment, plusieurs voix en Afrique, émanant de responsables du secteur bancaire ainsi que  de politiciens de renom dont récemment le président kenyan, ont plaidé en faveur de la limitation de la dépendance à l’égard du dollar américain dans le paiement des transactions commerciales entre pays africains en particulier.

Les Russes, dans le sillage du conflit qui les opposent, en ce moment, à l’Ukraine et à l’Occident pour son implication directe dans ce conflit, ont fait de la « dédollarisation »  leur cheval de bataille.

De leur côté également, les Européens, alliés inconditionnel des Etats Unis d’Amérique, seulement face aux autres blocs, sont favorables à la réduction du rôle du dollar américain dans le commerce international et les échanges économiques mondiaux.

Dans un compte rendu d’un cColloque tenu à la Banque de France, en mai 2022, le journal français Les Echos, du 18 mai 2022 , a rapporté en substance : « Lors d’un colloque à la Banque de France, le gouverneur François Villeroy de Galhau, s’est dit favorable à un  système international multilatéral coopératif pour en finir avec la dépendance excessive à une monnaie centrale unique, le dollar. Il a défendu l’internationalisation de l’euro au moment où les pays émergents cherchent  une alternative au roi dollar ».

« Les pays émergents comme l’Inde, a ajouté Les Echos, craignent  l’instabilité du système monétaire et financier mondial qui repose uniquement sur le dollar ».

Ce colloque avait rassemblé plusieurs dizaines de dirigeants de pays émergents.

Divertissement !

Justement, la Conférence financière au sommet de Paris cible les pays émergents.

Son initiateur, le chef de l’Etat français Emmanuel Macron y a pensé lors de sa participation au sommet du Groupe des sept grandes puissances occidentales, dit G7, au mois de mai dernier 2023, dans la ville japonaise de Hiroschima.

Dans une dépêche de la ville de Hiroschima en marge de cette réunion du G7, en date du 21 mai 2023,  l’Agence France Presse, AFP, a rapporté que « dévoilant ses ambitions pour le sommet financier de Paris, les 22 et 23 juin, le président français a plaidé pour un « nouveau pacte financier mondial » en faveur des pays émergents, qui sera révélé lors d’un sommet organisé à Paris « les 22 et 23 juin ». L’ambition du chef de l’État : réformer l’architecture de la finance pour mieux répondre aux défis du réchauffement climatique ».

« Nous allons porter un agenda de réforme du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale pour davantage offrir de financements aux pays qui en ont le plus besoin », a expliqué, alors, Emmanuel Macron, selon l’AFP, qui a ajouté « qu’il a appelé à  développer plus de financements privés par des mécanismes de garantie », prônant un véritable « choc de financement » pour aider les pays émergents à faire face au changement climatique.

En somme, comme l’a noté un commentateur tunisien, trop de bruit pour rien, voire du camouflage ou du divertissement en liant une question aussi fondamentale que la réforme du système financier international à des aides au changement climatique.

Il ne peut cependant pas être exclu que la Tunisie, aux prises avec des difficultés, en tout premier lieu, financières, et ayant maille à partir avec le Fonds monétaire international, puisse  amener le gotha financier mondial, surtout les bailleurs de fonds, à prêter oreille  au bien-fondé de ses plaidoyers  et desserrer l’étau dans lequel elle se trouve.

S.B.H

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