Le 23 février 2021 l’agence de notation Moody’s Investors Service (Moody’s) « abaissait la note de défaut émetteur à long terme en devises et en monnaie locale du gouvernement tunisien de B2 à B3, et a maintenu la perspective négative. Le même jour Moody’s dégradait la note d’émission de premier rang non garantie de la Banque centrale de Tunisie de B2 à B3 et a maintenu la perspective négative. Dans le même communiqué, l’agence de notation indiquait que « la Banque Centrale de Tunisie est légalement responsable du paiement de toutes les obligations de l’État. Ces titres de créance sont émis au nom du gouvernement ».
L’agence de notation, une des plus trois Majors avec Standard and Poor’s, avait alors expliqué cette dégradation par « l’affaiblissement de la gouvernance face à des contraintes sociales croissantes qui entravent de plus en plus la flexibilité du gouvernement pour mettre en œuvre un ajustement budgétaire et des réformes du secteur public qui stabiliseraient et finalement inverseraient une augmentation marquée de son fardeau de la dette ».
Depuis, rien n’a changé, et la crise politique a pris le dessus sur la crise économique, occulté la crise financière et envoyé le tout à la poubelle. Entretemps, la même Moody’s se prépare à livrer une nouvelle notation, qui devrait devenir publique à la fin d’octobre 2021 selon nos sources. Cette notation, beaucoup, comme l’UGTT qui l’a récemment dit ainsi, s’attendent à ce qu’elle soit pire que la précédente, que le Souverain tunisien soit dégradé à « C ». La BCT qui serait en contact avec Moody’s pour repousser la date de sa notation à février 2022, le sait aussi et essaie seulement de retarder la déflagration de la bombe Moody’s, jusqu’à ce que la cheffe du gouvernement s’installe et commence à travailler. Un gouvernement, dont la liste finale achopperait, selon nos sources, sur le nom de celui qui prendra le ministère des Finances, et sur l’utilité ou non de fusionner les finances et le développement.
- L’universitaire qu’est Saïed, veut changer les autres …
Il faut revoir les critères des classements et des notations. A chaque fois, nous entendons dire que la Tunisie sera classée C, et nous restons en attente, la main sur le cœur qu’on soit dégradé avec les conséquences qu’on sait. Nous sommes une partie de l’économie mondiale, et la répartition internationale du travail. Et je le dis clairement, nous travaillons avec ces agences, mais elles se doivent de nous traiter comme un pays souverain. Nous ne sommes pas dans la position de l’élève (Référence à une très ancienne déclaration de DSK lorsqu’il était à la tête du FMI, que la Tunisie est le bon élève du FMI), et elles ne sont pas le professeur qui donne des notes de son propre chef , sur la base d’un ensemble de critères qu’il choisit lui-même ». Et le chef de l’Etat de déraper, sans précisions, mais tout en laissant planer le doute que la mauvaise notation tunisienne serait due à des pressions internationales. « Certaines choses donne nt à penser qu’il ne s’agit pas de critères scientifiques, mais politiques. Je parlais tout à l’heure, d’élève et de professeur. Si tu restes tranquille, je te donnerai l’argent. Si tu veux suivre une politique de souveraineté, je te classerai dans telle catégorie, ou je te donnerai zéro et une appréciation de peut mieux faire. Nous sommes un Etat souverain, et il faut qu’ils comprennent que les choix économiques, sociaux et financiers, étaient, en apparence, bons, mais en rupture avec les textes », dit le chef de l’Etat tunisien, qui s’adressait manifestement aux agences de notation.
- … pour ne pas faire ce qu’il doit faire pour changer les choses dans le pays
Des agences de Rating, qu’il accuserait presque d’assombrir les perspectives de son pays, presque de « complot » contre les projets qu’il prépare pour son pays. A chaque jour suffit sa peine, Monsieur le Président. « Chèvres même si elles volaient (معيز ولو طاروا) », ne le seront jamais. Mais, « que Dieu nous comble de son savoir (قل ربي زدني علما) ».
L’économiste français Thomas Piketty disait pourtant que « le plus gros abandon de souveraineté, c’est celui de la souveraineté financière », et la Tunisie ne l’a plus depuis 2011, et ne fait plus rien pour la retrouver. La Tunisie de Kais Saïed fait même croire à ses ouailles qu’il suffirait pour cela de recouvrer les milliers de milliards spoliés. Cela peut être vrai, mais l’expérience internationale (Exemple de JB Bokassa, et les Marcos pour ne citer que ceux-là) démontre chaque jour que cela peut durer une éternité, et pour quelques broutilles.
Et on finira par cette citation du journaliste et intellectuel Antoine Spire, qui se demandait à juste titre, que « le fragile édifice de la souveraineté populaire qui fonde la non moins fragile démocratie, ne risque-t-il pas d’être ébranlé par la mondialisation du droit ? ».
Notons par ailleurs, que Feu Chedly Ayari, ancien talentueux gouverneur de la BCT, avait tenté de réagir contre l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) dans une conjoncture pareille, et avait alors unilatéralement rompu son contrat de plusieurs milliers d’euros avec la BCT. Cela n’a jamais empêché S&P de publier des notations, notamment souveraines sur la Tunisie.
Pour le chef de l’Etat et ses conseillers qui ont laissé mettre sa vidéo en ligne qui dépasse tout entendement, « une agence de notation financière est un organisme chargé d’évaluer le risque de non-remboursement de la dette ou d’un emprunt d’un État, d’une entreprise ou d’une collectivité locale, et jamais d’un particulier ». Or, la dette tunisienne, locale et externe, est pharamineuse par rapport à son PIB, ses ratios économiques sont détériorés comme le souligne bien le dernier rapport du CA de la BCT.
Pour les mêmes personnes, Kais Saïed & Co, les agences de notation sont rémunérées par le demandeur de notation financière, les entités voulant être notées par celles utilisant la note (États, entreprises, Hedge funds, spéculateurs). Le rating est un marché oligopole et indépendant. Les seuls critères d’évaluation pris en compte sont financiers.
De telles critiques, presque des accusations, formulées par le chef de tout, dans une logique économiquement irrationnelle et qui paraît iconoclaste, pourraient désormais pousser les agences de notation à ne pas accéder à la demande de renvoi de la Notation, en négociation par la BCT. Et le plus drôle, c’est que ses ouailles le soutiendront dans son souverainisme aveugle, où ils compteront malgré cela sur l’aide des pays du Golfe, auprès desquels ils comptent, seuls, les milliards en aides, dépôts et autres, possibles. Et comme le dirait le dicton tunisien « الاي يحسب وحدو يفضلو», traduisez « à faire ses comptes en solitaire, on perd généralement au change »
Toutes ces agences sont un outil de pression sur les petites nations qui désirent s’émanciper de la dictature de la dette qui les accable et en fait d’elles des états soumis et sans aucune liberté d’agir sur leurs économies
vous feignez l’ignorer et vous servez la soupe à ces institutions qui ressemblent à des tumeurs cancéreuses qui gangrènet les pays pauvres et émergeants pour les maintenir sous perfusion.
Les états Unis le Japon la France l’Italie sont sur endettés et le Japon et les États-Unis sont au bord de la faillite sans que moodys ou standard and poursuit ne baissent ou dégradent leurs notes souveraines, alors de grâce cessez de vous rabaisser et vendre votre âme au diable , ayez un reste d’honneur et de dignité, être journaliste est une mission qui exige indépendance d’esprit courage et intégrité, vous n’en avez pas et vos papiers ressemblent plus à des torchons qu’à un travail journalistique
il n’y a aucune comparaison logique entre notre pays endetté qui ne travaille pas et les pays endettés qui travaillent sans arrêt
Ce qui est interrogatif comme le souligne kouach Noureddine c’est ce décalage à permettre à tous ces pays ayant accedes à leurs indépendances et les possibilités offertes pour réussir à gérer économiquement leurs pays. A travers les contraintes de classement des différentes économies mondiales, on assiste comme une certaine pression à prouver à la face du monde, de l’incapacité des dirigeants de ces pays à mener des politiques bénéfiques pour leurs peuples. On ne ferai pas mieux pour tenir ces pays dans un étau rigide qui les contraignent à se tourner vers ceux qui possèdent une certaine réserve mondiale de liquidités, créées par la manne pétrolière dans les années 70. Comment dans ces conditions peut on retenir ces populations sur le territoire national, elles veulent participer à l’expansion mondiale, la solution ils ont cru la trouver en sexpatriant, privant du coup leur pays de leur compétence, la mettant au service de pays qui en profitent sans misé de départ, càd la formation. Et la boucle se referme. C’est un jeu dangereux de la part de ces pays qui vident de leur substance des pays qui en ont tant besoin. Je me demande si ce n’est pas une revanche sur une décolonisation déguisée ?