Selon ce que rapportait l’agence de presse officielle Tap, les revenus de l’Etat tunisien en Droits de Douane (DD) n’auraient pas assez augmenté. A fin mars 2023, pourtant, les DD avaient comptabilisé 438,8 MDT, représentant 7,5 % de toutes les recettes en impôts indirects, et étaient en hausse de 1,7 % par rapport à fin février 2023, c’est-à-dire en glissement mensuel seulement.
Les DD ont cependant été en hausse de 15,5 % par rapport aux prévisions de la LF (Loi de finances) pour l’exercice 2023, et en hausse de 30,7 % par rapport à la LF 2022, selon les propres chiffres du MTF (ministère tunisien des Finances).
Le ministère ne s’est cependant pas interrogé comment les DD ne pouvaient augmenter que de 1,7 % en glissement trimestriel (GA), alors que les importations du même 1er trimestre 2023 progressaient de 5,5 % en GA aussi ? Ni sur d’autres choses qui auraient pu augmenter, autrement et plus justement, ses revenus à dépenser de façon plus équitable, au lieu de gérer le budget, comme un ccompte d’apothicaire .
– Question au MTF : Qui paie la TVA ?
Toujours insatisfait de tout ce qu’il empoche, et puise directement dans la pôrtefeuille du consommateur en le taxant sur tout ce qu’il achète et impose indistinctement actifs ou retraités, le MTF ne commentait pourtant pas le reste des chiffres.
En effet, à la même période, c’est-à-dire le 1er trimestre 2023, les rentrées financières en TVA, une taxe que les opérateurs économiques tunisiens collectent pour le compte de l’Etat directement auprès du consommateur final, avaient augmenté de 8 %. En seulement 3 mois, l’Etat a puisé plus de 2,540 Milliards DT en TVA seulement de la poche même du consommateur tunisien, presque la moitié des 5,214 Milliards DT qu’il avait dépensés en salaires et rémunérations (Déjà taxés à presque 50 % du volume) d’une fonction publique peu créatrice de valeur ajoutée, et plus que le 1,079 Milliard d’IS (Impôt sur les sociétés). La TVA, perçue en seulement trois mois de l’année 2023, a représenté 23,7 % des ressources budgétaires.
Le MTF se pose-t-il la question de savoir si tous ceux qui collectent la TVA la lui rétrocèdent ? Qui parmi les différents corps de métiers et tous les commerçants le font, et pourquoi le reste ne le fait-il pas ? Le MTS et l’INS ont-ils un jour comptabilisé le poids mensuel de la TVA dans la hausse des prix et de l’inflation ? Des questions qui resteront sans réponse dans un gouvernement qui vit et agit en autarcie, sur instruction.
Il est vrai qu’il y avait eu un jour où la ministre des Finances s’était outrée que les journalistes puissent penser que les mesures de la loi de finances avaient impacté le coût de la vie du Tunisien (ar). Et c’était alors comme si la ministre n’avait un jour fait le marché ou même posséder un couffin à remplir comme le reste de la population tunisienne !
– Un Etat mauvais gestionnaire, qui se rabat sur le consommateur final
Cela (La TVA qui a représenté 23,7 % de ses ressources au 1er Ter 2023), sans compter les 953,3 MDT empochés par un Etat qui ne réinvestit que très peu pour la création de richesses supplémentaires ( 628,6 MDT seulement en 3 mois 2023, ou 6,8 % des dépenses budgétaires), au titre des DC (Droits de consommation). Un montant qui était en hausse de 14,6 % par rapport au 1er trimestre 2022. Et sans compter non plus les presque 2 autres Milliards DT en 3 mois au titre d’ « autres impôts indirects »
Dans sa dernière publication sur les résultats provisoires de l’éxécution du budget de l’Etat à fin mars 2023, les recettes non-fiscales n’ont été que de 957,1 MDT. Dans les dicos économiques, les recettes non fiscales sont définies par défaut, par opposition aux recettes fiscales qui proviennent des impôts et taxes. Ce sont, par exemple, les dividendes perçus par l’Etat actionnaire ou les loyers recouvrés par l’Etat propriétaire. L’Etat tunisien est pourtant propriétaire de 110 entreprises publiques au moins, sans compter les milliers d’hectares du domaine de l’Etat, d’où un ratio de rentabilité des plus faibles de tous ces biens qui explique ce peu de revenus.
– Le peuple veut, et l’Etat fait ce qu’il veut
Jusque-là donc, l’Etat tunisien agit en vautour, traquant tout ce qui pourrait être taxé, et ce n’est pas fini. Tout y passe, déjà l’immobilier, et bientôt tout ce qui est compensé, sans oublier tout le menu fretin acheté avec les tickets de caisse.
Le tout, sans investir ou presque, et sans rien donner, ni en services nouveaux, ni en qualité de service. Un Etat, obnubilé par l’état de ses caisses, paralysé par la crise, qui ne pense qu’à plus d’impôts et en oublie de réfléchir « out-of-the box », et encore moins mobiliser la population autour de la valeur du travail. La Tunisie, c’est désormais l’Etat du « Peuple veut », et ce dernier ne pense qu’à consommer et à en donner le moins à l’Etat qui ne donne rien. Un peuple, au moins une large partie, qui n’aime pas la richesse, sauf si elle est partagée par les autres et sans contrepartie de travail. Un peuple qui a déserté toutes les voies officielles, même dans la consommation, et qui n’écoute que celui qui pense comme lui !
Chez tous nos voisins, l’industriel peut importer la matière première de partout et hors EU ou Ligue Arabe et ne paie que 5%. Chez nous c’est 15% de DD et après on nous demande pourquoi nous n’arrivons pas à mieux passer en Afrique et ailleurs. En plus, malgré les papiers que vous présentez on vous dit Ah non, il se peut que la zone qui est industrielle normale est devenu zone franche, il va falloir nous prouver le contraire et entre temps le compteur marque et l’industriel se retrouve menacer de payer 15% au lieu de 0% et en plus lui coller un PV. Voilà ce que vit les importateurs industriels en Tunisie. Et voilà comment on veut avoir plus de recettes douanières chez nous.
La faillite commence doucement au dèbut puis rapidement à la fin