AccueilLa UNESix Tunisiens sur dix frappés d’ostracisme financier

Six Tunisiens sur dix frappés d’ostracisme financier

Il est universellement établi que les systèmes financiers négligent les personnes à faibles revenus parce qu’ils considèrent qu’il n’est pas rentable de les servir ou qu’elles sont trop difficiles à atteindre. Selon le Global Findex de la Banque mondiale, 1,7 milliard d’adultes dans le monde sont financièrement exclus, vivant sans crédit formel ni épargne.

En Tunisie, ils sont près de 60% de la population à essuyer cet ostracisme, mais un projet de loi est en cours d’élaboration pour y remédier et renforcer l’inclusion numérique des catégories non concernées par les transactions bancaires. Selon le ministère des Technologies de la communication, la législation projetée œuvre à réduire l’utilisation des liquidités dans les transactions financières, dès lors qu’elle représente un des résultats de la stratégie nationale d’inclusion financière, qui est l’aboutissement d’une action participative entre toutes les parties concernées.

En outre, le projet de loi, actuellement en discussion à l’ARP, aborde le développement des moyens technologiques pour la numérisation des services administratifs et financiers et la mise en place de l’économie numérique, à travers l’élargissement des canaux de courtage, en matière d’assurance, de rationalisation des transactions effectuées au comptant et d’appui à l’accès aux services de paiement numérique.

D’autant que l’intégration numérique est comprise comme le pilier de succès de l’inclusion financière, à travers la facilitation de l’accès aux services administratifs, l’intensification et la diversification de l’usage, ainsi que le soutien de l’identité numérique.

Le Conseil des ministres a approuvé, le 2 février 2024, le projet de loi portant sur la lutte contre l’exclusion financière après une réunion ministérielle présidée par le chef du gouvernement, Ahmed Hachani, le 9 janvier 2024, qui a abouti à l’approbation de la version finale du projet de loi et a changé son appellation pour devenir « lutte contre l’exclusion financière », dans le but de généraliser effectivement l’intégration sociale et financière, selon un communiqué de la présidence du gouvernement.

Le salut via la banque postale !

Pour le PDG de la Poste tunisienne, la création d’une banque postale est un élément fondamental pour promouvoir l’inclusion financière, vu qu’elle attire de nombreuses catégories, en particulier dans les zones non couvertes par les services bancaires.
Il a souligné , devant la commission parlementaire saisie du texte contre l’exclusion financière, que le projet de création d’une banque postale a été proposé depuis plusieurs années, considérant que la présence de la Poste dans la plupart des régions pour rendre des services à un coût inférieur à ceux rendus par les banques, est facteur qui facilitera le changement de sa vocation en devenant une banque dans les plus brefs délais, en suivant le rythme des développements technologiques.

D’ailleurs, les membres de la commission ont souligné l’importance de la création d’une banque postale pour soutenir l’inclusion financière et stimuler l’économie à travers l’encadrement des couches sociales vulnérables et ont considéré qu’il s’agissait d’une composante du développement local, luttant ainsi contre l’exclusion bancaire, s’interrogeant sur les difficultés qui font obstacle à sa création

Pour les députés, la banque postale ne doit pas rendre les mêmes services financiers des banques, notamment au niveau des taux d’intérêt et des commissions. Certains députés ont évoqué la faible qualité des services présentés par la poste dans certaines régions, ce qui nécessite l’aménagement des centres et la création d’autres.

Le Pdg de la Poste tunisienne a rappelé qu’une demande d’agrément pour la création d’une banque postale a été déposée auprès de la Banque Centrale de Tunisie(BCT) depuis fin 2019.
Et de poursuivre que ce projet a été élaboré en concertation avec des bureaux d’expertise pour que le dossier soit conforme aux conditions requises. Il a , en outre, ajouté que la BCT a exigé la révision du modèle économique du projet pour être conforme aux orientations de la BCT.

« Une commission a été créée pour surmonter les obstacles, essentiellement, réglementaires pour créer une banque sous forme d’une société anonyme »a-t-il dit, précisant qu’une deuxième demande d’agrément a été présentée aux autorités concernées mais sans recevoir de réponse jusqu’à ce jour.

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