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Trop d’argent en Tunisie ? Les BMC font le yoyo et on s’inquiète

Il y a depuis quelques temps des ratios que le Tunisien, poussé certes par tous genres d’experts, d’alarmistes et autres Cassandres, surveille désormais comme le lait sur le feu. Le dernier en date, dont l’analyse connaît, depuis quelques jours, une levée de boucliers, est celui de l’évolution des BMC ou, billet et monnaie en circulation, car les Tunisiens s’inquiètent qu’il y ait trop d’argent qui circule, comme il s’inquiéterait d’ailleurs s’il n’avait pas assez d’argent qui circule entre les mains des citoyens du pays.

–    BMC, lorsque tu nous tiens !

Le 13 mars courant, la BMC était de 21,265 Mds DT, en légère baisse par rapport à deux jours plus tôt. Le 11 mars 2024, en effet, la BMC affichait 21,288 Mds DT. Mais en nette hausse par rapport aux 21,197 Mds DT du 29 février 2024 et encore plus aux 18,908 Mds DT en pareille date de 2023, ce qui fait une variation de + 22,89 Mds DT. Mais cela ne semble pas dater des derniers mois, ni des dernières années. La masse des BMC a été toujours en croissance depuis au moins l’année 2000, même si taux d’évolution faisait toujours le yoyo.

Cet effet yoyo de la masse monétaire des BMC pourrait s’expliquer, selon un expert, qui préfère l’anonymat pour ne pas être traité d’expert justement, d’abord par le manque de visibilité économique et politique ambiant, et qui pousse vers la thésaurisation. Cela s’est par exemple vérifié en 2011, selon une étude de la BCT sur le sujet. « il convient de noter que le comportement des BMC a connu deux variations exceptionnelles, la première en 2011 lorsque les BMC en moyenne ont enregistré une croissance très importante de 1.231 MDT, soit une hausse de 22,4% par rapport à 2010, suite aux retombées de la révolution et l’environnement d’instabilité et d’incertitude qui ont caractérisé la période post-révolution, et la seconde, en 2013, marquée par une baisse de 253 MDT, reflétant une diminution de 3,4% par rapport à 2012, suite à la décision de la BCT de changer certaines coupures de billets de banque », disait une note de la sous-direction de la prévision et de l’analyse de la liquidité à la DGPM de la BCT, en octobre 2016.

–    BMC & Informel : cherchez l’erreur
Autre cause de cette inflation de la masse des BMC, est certainement aussi la forte pression fiscale qui envoie vers l’informel. La ministre tunisienne des Finances a en effet tellement pressé tous les contribuables que tous les moins-déclarants et ceux qui ne déclarent rien, préfèrent finissent par retirer tout ou partie de leurs avoirs et s’embarquer dans la vie en cash et exercer dans l’informel, et l’ancienne étude de la BCT l’évoquait déjà. « La circulation fiduciaire est en train d’augmenter plus vite que le PIB nominal, reflétant probablement un changement du comportement des agents économiques vis-à-vis de la fiducie et traduisant une préférence nette pour l’utilisation du cash ».
Et le même document de la même BCT lorsqu’elle faisait encore des recherches et des analyses, d’ajouter que « l’utilisation du cash comme moyen de paiement privilégié pourrait être la résultante, d’un côté, de l’expansion du secteur informel et de l’évasion fiscale, et d’un autre côté, du retard accusé dans le développement des moyens, de paiement modernes vu la réticence croissante des commerçants pour l’acceptation de chèques et le nombre encore insuffisant des TPE installés. Une frange importante de commerçants (mises à part les grandes surfaces) rechigne d’adopter la carte bancaire, qui est pourtant un moyen de paiement rapide et sécurisé, en raison notamment des commissions élevées, obligeant les agents économiques dans la plupart des situations à payer en espèce
».

–    Ce n’est pas nouveau
A tout cela, on pourrait ajouter l’effet financement direct du Budget par la BCT via le Trésor, et dont l’argent se retrouve dans l’économie.  Mais aussi l’effet d’un Ramadan où le Tunisien attrape généralement la frénésie acheteuse malgré la hausse des prix.
Les Cassandres ont ainsi la preuve par la BCT, d’abord qu’une inflation des BMC n’est pas une nouveauté. Il s’est même trouvé que son évolution dépasse celle du PIB. Il n’y aurait probablement pas de quoi s’inquiéter. Ensuite que le yoyo a ses causes, et elles sont presque compréhensibles. Les explications de DGPM en 2016 datent certes de plus de 7 ans. Mais le comportement du Tunisien, personne physique ou morale, a peu de chance d’avoir changé !

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