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Sous le feu de l’hémicycle, Fakhfakh cherche une échappatoire. L’aurait-il trouvée ?

Le chef du gouvernement, Elyès Fakhfakh, ne semble pas devoir laisser des plumes dans l’empoignade qui l’oppose, ce jeudi au Parlement,  à une partie de l’opposition décidée à l’acculer dans ses derniers retranchements. D’abord, parce que le mouvement Ennahdha a volé à son secours  en proclamant qu’il n’a nullement l’intention de lui retirer sa confiance. Ensuite, le parti qui l’a en aversion, Qalb Tounès, pense que le retrait de confiance à Fakhfakh n’est pas envisageable actuellement. « Il faut attendre les résultats de l’enquête judiciaire et des travaux de la commission parlementaire à ce sujet », a  expliqué son président, Nabil Karoui. Une commission créée aujourd’hui même et qui sera présidée par le député  Iyadh Elloumi de Qalb Tounes aussi , ayant vocation à  enquêter sur « le conflit d’intérêts impliquant le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh.
Il est vrai que ce dernier s’est arrangé pour  retirer le tapis sous les pieds de ses contempteurs en annonçant solennellement devant les députés avoir cédé volontairement ses actions à une société faisant partie d’un groupement d’entreprises qui traite avec l’Etat pour éviter tout conflit d’intérêts. C’était lors de la séance plénière qui devait se pencher sur le  bilan des 100 premiers jours à la primature et sur le programme gouvernemental, à tous les niveaux, face au défi de l’après-pandémie de Covid-19. Il a estimé que les accusations formulées à son endroit ne ciblent pas uniquement la personne du chef du gouvernement, mais affectent la crédibilité des marchés publics en général et l’intégrité de la haute instance de la commande publique, ce qui est « inacceptable ».
Le chef du gouvernement n’en pas moins concédé que ce dossier représentait un aspect de conflit d’intérêts, pour asséner aussitôt  qu’il ne s’agit pas d’un soupçon de corruption ou d’enrichissement illicite. Au demeurant, il ne s’est pas fait faute d’exprimer son étonnement de la diabolisation de « toute personne ayant investi son argent et contribué à impulser l’activité économique du pays », notant que le taux d’investissement en Tunisie a régressé à un niveau ne dépassant pas les 16% actuellement.
La quête d’une décrue !
Pour autant, l’affaire ferait-elle long feu au lendemain de la  vague de critiques  qui déferlait sur les réseaux sociaux et dans un certain nombre de médias, en raison de l’acquisition par Fakhfakh d’actions dans une entreprise qui participe à des marchés publics, et ce, avant de prendre ses fonctions à la tête du gouvernement ? Le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc), Chawki Tabib, s’était borné à évoquer dans des déclarations à la presse nationale cette affaire de conflit d’intérêts dans laquelle est impliqué le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh.
La société, au sein de laquelle Fakhfakh détient des actions, avait décroché (avec le groupement Valis) un marché public avec l’Agence nationale de gestion de déchets pour l’exploitation de décharges pour une valeur de plus 44 millions de dinars. L’examen des offres, dont celle soumise par le groupement Valis, s’est fait le 25 décembre 2019 et l’octroi du marché à ce groupement, le 14 février 2020, selon l’agence nationale de gestion des déchets.
Le chef du gouvernement avait fait sa déclaration du patrimoine le jour même où il a prêté serment en tant que chef de gouvernement, le 27 février 2020, après que l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) lui a accordé sa confiance. Toutefois, « il  n’a pas mentionné, en complément de sa déclaration de patrimoine, les parties avec lesquelles son entreprise traitait car la fiche de déclaration du patrimoine, elle-même, ne l’y oblige pas », avait noté le président de l’Inlucc.
La commission parlementaire ferait-elle mieux ?
Devrait-on en savoir plus au travers  de la commission parlementaire  dont la création a été annoncée en marge de la séance plénière de ce jeudi ?  Présidée par le député Iyadh Elloumi du parti Qalb Tounes,  elle est  composée majoritairement de l’opposition, entre autres le président du bloc parlementaire Qalb Tounes, le président du bloc Coalition Al-Karama, quatre députés du bloc Qalb Tounes et deux députés du bloc Al-Karama.
Selon Elloumi, le bureau de l’ARP a été informé de la création de la commission et sera amené à en faire le constat et à la désignation du reste de ses membres parmi les autres groupes parlementaires et ce, selon le principe de la représentation proportionnelle.
Pour sa part, Nabil Karoui, président du parti Qalb Tounes a appelé le président de la République à reconsidérer son choix pour Elyes Fakhfakh à la tête du gouvernement, suite à son implication dans une affaire de suspicion de conflit d’intérêts. Dans une déclaration de presse au siège du parlement au Bardo, en marge de la séance de dialogue avec le chef du gouvernement, Karoui a indiqué que le retrait de confiance de Fakhfakh n’est pas envisageable actuellement. « Il faut attendre les résultats de l’enquête judiciaire et des travaux de la commission parlementaire à ce sujet », a-t-il ajouté.
Pour le président de Qalb Tounes, « le chef du gouvernement doit se justifier et expliquer les circonstances de cette affaire, surtout que l’actuel gouvernement s’était présenté comme étant le gouvernement le plus intègre et celui qui allait combattre la corruption ». Il a, toutefois, estimé que seule la justice est en mesure de trancher cette question, loin des procès d’intention dans les médias et les réseaux sociaux.

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