AccueilLa UNEThon rouge : Trop de bruits pour 3000 tonnes

Thon rouge : Trop de bruits pour 3000 tonnes

De l’ONG Greenpeace au journal américain The New York Times, le thon rouge tunisien n’a de cesse d’être un sujet de prédilection pour toutes sortes de publications. Autant qu’un ingrédient prisé pour les préparations culinaires nationales et d’autres cultures dont les fameux sushis japonais.

Dans un article un peu ancien, le site Tunisie.Co , consacré au tourisme, souligne qu’au Japon, on raffole particulièrement du thon tunisien, vendu sur les marchés japonais à 200 euros le kg, soit environ 700 dinars.

Une grande partie de la production tunisienne de thon est exportée en effet au Japon (plus des deux tiers, selon des sources informées), mais aussi vers les pays européens dont l’Espagne qui est un des plus gros producteurs mondiaux de thon rouge (captures et engraissement).

Les madragues de Sidi Daoued, au Cap Bon, filets fixes d’origine phénicienne, pour pêcher le thon en cours de migration de l’Océan atlantique vers la mer méditerranée, étaient une des grandes curiosités de la Tunisie, jusqu’à ces dernières années.

Dans un très vieil article du à un français, on lit à ce sujet :

« Au nord de la péninsule du cap Bon en Tunisie, la pêche saisonnière et traditionnelle au thon rouge au large de Sidi Daoud bat son plein. Elle consiste à piéger à la madrague les bancs de poissons au cours de leur migration le long des côtes méditerranéennes. Les thons capturés, pouvant atteindre 3 mètres et peser plus de 300 kg, sont mis à mort par les pêcheurs à coups de harpons et remontés sur les navires à l’aide de crochets ».

C’est dire l’ancienneté et l’enracinement de la pêche au thon rouge en Tunisie.

Aussi, au  sein de la Commission internationale pour la conservation des thonidés en Atlantique qui gère à l’échelle internationale la pêche du thon rouge, la Tunisie occupe une place un peu privilégiée.

Son quota de captures est régulièrement augmenté au point qu’il a été porté à 3000 tonnes en 2023, en hausse de 350 tonnes par rapport à celui de 2022.

Le quota de l’Algérie a été d’environ 2000 tonnes.

Mécontentements

Mais sous cet aspect « rayonnant » couvent des luttes intestines, nourries, entre autres,  par l’application en Tunisie d’un système de quotas régulant la distribution des autorisations de la pêche de thon rouge entre les pêcheurs tunisiens. Il mécontente la majorité exclue sans satisfaire totalement la minorité bénéficiaire.

Car, autre faveur de la commission internationale de conservation des thonidés de l’Atlantique envers la Tunisie, celle de lui permettre l’utilisation d’embarcations pour la pêche du thon rouge n’obéissant pas aux conditions, comme la longueur qui doit être de 30 mètres et un équipement moderne très exigeant, s’agissant d’une pêche en haute mer nécessitant des armements appropriés et des armateurs rodés.

La flotte tunisienne manque de tels thoniers de sorte que les autorités tunisiennes ont été astreintes à appliquer un système de quotas au tirage au sort et une formule dite « pêche conjointe » qui oblige le bateau tiré au sort à associer quatre autres embarcations , en partageant, avec elles, le produit de sa pêche, à hauteur de 40%.

Cette année, 57 bateaux ont participé à la campagne entre les mois de mai et juillet 2023.

Les autorités ont proposé d’ouvrir la pêche à tous, mais l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche s’y est opposée.

En effet, les infractions pouvant être relevées par la Commission internationale de conservation des thonidés de l’Atlantique peuvent  mener à des sanctions très douloureuses pour le pays coupable.

Le contrôle se fait, entre autres, au moyen de satellites, tandis que des observateurs nationaux accompagnent les pêcheurs.

Transformations

Ces procédures ont alimenté des accusations de corruption et de vente des autorisations, de toutes parts, restées toutefois à l’échelle des médias, des plateaux télévisés, et divers autres supports. L’activité serait ainsi, selon ces accusations, contrôlée par quelques lobbies et groupes influents.

A vrai dire, il s’agit de l’activité d’engraissement du thon rouge concentrée effectivement entre les mains de quelques sociétés, dont certaines sont sises à Hergla et Mahdia, au Sahel tunisien.

Or, la grande partie de la pêche de thon rouge en Tunisie est destinée à l’engraissement qui permet d’obtenir des filets de thon de haute qualité très demandés à l’étranger.

Autre sujet de mécontentement. Chaque région a aussi sa part ou son quota.

Récemment, lors d’une réunion tenue à Bizerte sur la préparation de la campagne de 2024, les pêcheurs de Bizerte ont réclamé une augmentation de leur part, vu que la région est une zone de passage.

Toutefois, il y a néanmoins certaines vraies « distorsions » dans ce domaine analogues à celles entachant l’huile d’olive qui est totalement exportée, au point que son prix en Tunisie au public est devenu prohibitif.

Il en va de même pour le thon rouge tunisien. Il est exporté tandis que du thon d’autres espèces est importé de l’Inde et autres pays pour les besoins de l’activité de transformation.

La note de présentation du GRIPP dit à ce sujet que « la transformation du thon concerne aussi bien l’espèce du thon rouge, très estimée pour ses qualités gustatives uniques, mais aussi d’autres espèces telles que le yellow fine et le skip jack en vue de répondre à une forte demande du marché intérieur. Presque la totalité du thon transformé en Tunisie est importé (95%) car le thon tunisien est de meilleure qualité donc il est exporté ou transformé en quantités limitées pour répondre à une niche de marché de fins gourmets ».

S.B.H

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -