AccueilLa UNETunis-économie : Le document-réquisitoire de la Banque Mondiale!

Tunis-économie : Le document-réquisitoire de la Banque Mondiale!

La Banque Mondiale a présenté, mercredi 16 septembre 2014, son dernier rapport sur la revue des politiques de développement intitulé «La révolution inachevée – Créer des opportunités, des emplois de qualité et de la richesse pour tous les Tunisiens».

D’après ce rapport, « pour devenir Tigre de la Méditerranée, la Tunisie doit créer un environnent économique qui facilite une transformation structurelle de l’économie en supprimant les distorsions et en promouvant la concurrence. Il est important de réformer l’environnement des politiques afin de supprimer les distorsions et les barrières à l’accès au marché qui entravent l’augmentation de la productivité, et, en fin de compte, la création d’emplois.

Le document souligne également que « pour libérer la croissance du secteur privé, il est nécessaire de se concentrer sur la promotion de la concurrence en supprimant les barrières à la « destruction créatrice ». Il est crucial de promouvoir l’établissement de nouvelles sociétés, notamment de grandes entreprises, de supprimer les obstacles à la croissance des entreprises et de permettre aux petites sociétés de se développer.

Sur un autre volet, La Banque mondiale esquisse la vision d’un nouveau modèle économique dans lequel la productivité des sociétés est la base de leur compétitivité et une base commune permet aux sociétés les plus productives de connaître le succès et de créer de bons emplois. La compétitivité de la Tunisie par le passé était basée sur sa main d’œuvre bon marché…

Il relève, ainsi, le besoin de la Tunisie de passer d’un modèle où la compétitivité était basée sur des salaires bas à un nouveau système économique qui permette aux sociétés d’être concurrentielles grâce à leur productivité tout en assurant un partage équitable des bénéfices de cette croissance. Et pour atteindre cet objectif, il est essentiel d’ouvrir l’économie et de supprimer les trois dualismes tunisiens, c’est-à-dire la division onshore-offshore, la dichotomie entre les côtes et l’intérieur du pays et la segmentation du marché du travail.

D’autre part, la politique commerciale, la politique industrielle, la politique agricole et les politiques réglementant les secteurs des services doivent accompagner un environnement favorable à la croissance, en évitant les distorsions et en permettant la concurrence. Une forte politique sociale est également nécessaire et devrait être élaborée de telle manière qu’elle n’interfère pas ni qu’elle n’entrave l’action du secteur privé.

On relèvera dans ce document que la Tunisie dépense de grosses sommes pour encourager les entreprises à investir et à créer des emplois. Les avantages octroyés aux entreprises pour faciliter l’implantation de nouveaux projets s’élèvent à plus de 2% de la richesse créée chaque année.

Le coût de chaque emploi créé grâce à ces avantages est estimé à 30 000 dinars chaque année, ce qui est très élevé. Pourtant, quatre projets sur cinq auraient été réalisés même en l’absence de ces avantages.

Cette situation se traduit aussi par un manque à gagner énorme en recettes fiscales pour l’Etat et par une dilapidation des ressources, assène la Banque mondiale qui précise que plus de huit projets sur dix ayant profité des avantages du Code d’incitation aux investissements ont été créés dans les régions côtières.

Ces incitations se sont révélées inopérantes et peu efficaces pour le développement des régions intérieures et pour la réduction des inégalités régionales.

En résumé, estime toutefois la Banque mondiale, la Tunisie est à un carrefour et a une opportunité unique de procéder à des changements radicaux de ses politiques économiques. Une nouvelle vision est nécessaire pour un développement économique du pays qui soit partagée par une majorité de tunisiens et qui soit capable ensuite de faire avancer la nature des réformes nécessaires par rapport au système actuel. Ceci demande un puissant leadership politique qui serve de moteur à un dialogue national sur la manière de créer un environnement économique plus sain, un environnement qui puisse promouvoir l’investissement et permettre aux sociétés d’augmenter leur productivité et d’être hautement concurrentielles sur la scène internationale, tout en accélérant la création d’emplois et en mettant parallèlement en place un système qui permette de partager équitablement les bénéfices de cette croissance et de s’assurer que personne n’est laissé pour compte.

N.B.T

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