Dans une lettre de démission, interne nous dit-on, que Mohamed Abbou aurait présentée, l’ancien SG du CPR révèle des choses importantes sur les nouvelles pratiques politiques en Tunisie. Il y livre quelques anecdotes personnelles, comme le fait d’avoir refusé une offre de régler sa situation, lorsqu’il était ministre de la fonction publique, par le responsable de l’ancienne administration de Ben Ali qui aurait été derrière une grande partie de ses déboires financiers.
Dans cette lettre, Mohamed Abbou lève surtout le voile sur les marchandages auxquels se serait livré avec lui et le CPR, le parti Ennahdha, lors des négociations sur la composition du gouvernement Larayedh. Il y dit, d’abord, que le CPR avait ses sources à l’intérieur d’Ennahdha et que cette dernière aussi avait ses sources au sein du CPR. Il y révèle qu’Ennahdha lui avait offert le portefeuille de la justice, en contrepartie de quoi, Abbou devrait cesser de demander le départ de Rafik Abdessalem Bouchlaka, le ministre-gendre de Rached Ghannouchi, du ministère des Affaires étrangères. Abbou affirme avoir refusé l’offre. L’ancien SG du CPR indique, aussi, que l’intermédiaire de l’offre, lui aurait dit que, de toutes les façons, ses équipiers décideront à la dernière minute. Mohamed Abbou indique, aussi, qu’il a proposé à ses coéquipiers qu’il se retire des négociations, tout en déclarant que le CPR continue la négociation. Il aurait été cependant menacé de déclarations scandaleuses devant des milliers de téléspectateurs, s’il le faisait. De fil en aiguille, dans sa lettre, on comprend que les menaces lui seraient parvenues de Salim Ben Hamidane et d’Abdelwaheb Maatar qui auraient menacé de démission. Tout cela l’aurait décidé à démissionner et à envisager l’éventualité de la création d’un nouveau parti politique. Certaines fuites font état de sa volonté de rassembler les Ligues de protection de la révolution, pour en faire un parti !
