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Tunis : Il faut troquer les « mesurettes » contre des réformes courageuses et bien réfléchies, selon l’économiste Moez Labidi

« Un été plutôt orageux pour l’économie tunisienne. La multiplication des frappes terroristes et la dégradation de la situation sécuritaire en Libye ont fortement affecté le moral des citoyens tunisiens », c’est ce qu’on peut relever dans la note de conjoncture réalisée par l’expert et conseiller économique auprès de l’intermédiaire en bourse, Mac Sa, Moez Labidi.

Ila souligné qu’aux agents économiques déjà largement terrifiés par de nombreuses hausses des prix des produits alimentaires et énergétiques, s’ajoutent l’incertitude électorale et le blocage depuis plusieurs semaines du projet de loi antiterroriste à la Constituante. Deux facteurs qui pourraient nourrir l’attentisme et l’hésitation des acteurs économiques domestiques et internationaux, selon ses dires.

Il a affirmé, sous un autre angle, que les Tunisiens ont trop misé sur la Libye pour amortir le choc de la révolution et même pour doper leur performance économique. « Malheureusement, avec la montée de la violence urbaine, la Libye s’est transformée d’une opportunité pour l’économie tunisienne en une malédiction (un cauchemar) pour la stabilité politique et économique », a-t-il dit, soulignant qu’au lieu de compter le nombre de chômeurs tunisiens engagés dans les chantiers en Libye, les autorités tunisiennes se retrouvent forcées de dresser le tableau des flux de réfugiés libyens et de leurs incidences sur l’économie tunisienne (menace terroriste, hausse du chômage, flambée des dépenses de subvention des produits alimentaires et énergétiques, …).

Sur le front de la croissance, l’expert économique rappelle que les derniers chiffres publiés par l’INS révèlent un taux de croissance de l’ordre de 2% au cours du second trimestre 2014, contre 2,8% enregistré au cours de la même période de l’année précédente, ce qui ramène le taux de croissance du premier semestre de l’année à 2,1%. Cette baisse s’explique essentiellement par la chute de la valeur ajoutée dans le secteur des industries non manufacturières (-5,8% contre -1,4%) et dans le fléchissement de la croissance dans les autres secteurs, surtout les industries manufacturières : +0,1% contre +4,1%, services marchands : +3,8% contre +4%. Ces résultats laissent présager une révision à la baisse du taux de croissance de 2014, estimé jusqu’à aujourd’hui par les autorités à 2.8%, selon ses dires.

Du côté des échanges extérieurs, Moez Labidi a indiqué que le déficit commercial continue de se creuser pour atteindre 9408 MDT au cours des huit premiers mois de l’année 2014, contre 7668.9 MDT au cours de la même période de l’année précédente. Cette détérioration trouve son explication surtout dans la chute des exportations des produits alimentaires (-30.1%) et des produits énergétiques (-9.4%), et dans la forte hausse des importations de produits énergétiques (+18.1%), a-t-il dit.

L’expert économique se veut, cependant, rassurant sur le niveau des avoirs nets en devises qui dépasse, aujourd’hui, les 100 jours d’importation à cause d’un financement externe qui coule à flot (forte mobilisation de ressources d’emprunts extérieurs).

S’agissant des réformes, il a indiqué que faute de croissance et compte tenu de la montée de la fièvre revendicative dans tous les secteurs et de l’arrivée des élections, le lancement d’un programme de réformes structurelles se trouve sérieusement compromis.

Selon lui, la Tunisie a besoin d’engager au plus vite le package de réformes lui permettant de renouer avec une croissance soutenue, expliquant que ce ne sont pas les « mesurettes » qui pourraient rassurer les entrepreneurs domestiques, attirer les investisseurs étrangers et redonner de l’espoir aux consommateurs. « Seules des réformes courageuses et bien réfléchies pourront assainir les finances publiques, permettre une remontée en gamme des produits tunisiens, rassurer les bailleurs de fonds, attirer les IDE, inverser la courbe du chômage et corriger les inégalités régionales », a-t-il affirmé.

Kh.T

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