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Tunis : La Tunisie, humiliée et avilie, par …. des couffins de nourriture !

On ne sait pas si cette information va rendre quelques Tunisiens heureux ou si elle tombe comme un couperet sur ce qui leur reste de dignité. Lisez plutôt : «La fondation humanitaire du Cheikh Khalifa Bin Zayed Al Nahyan annonce avoir distribué 1350 … couffins de nourriture ( !) au bénéfice de différentes familles et villages tunisiens». Et comme de bien entendu, la fondation s’auto congratule en indiquant, dans un communiqué de presse, que les familles des bénéficiaires ont exprimé leur reconnaissance à la direction, au gouvernement et au peuple des EAU et ils ont particulièrement remercié la Fondation Khalifa pour la mise en œuvre de ces programmes humanitaires ».

Cette information appelle de notre part deux ou trois remarques, caractéristiques,du reste, de la situation où se retrouve la Tunisie d’Ennahdha, qui n’a de cesse de demander et de quémander les aides, de toutes natures et de toutes parts. Un parti au pouvoir, dépensier pour les siens et ses prospects, qui ne sait ni résoudre la crise économique du pays, ni le remettre au travail et à la production, ni encore retenir sa main dépensière qui va jusqu’à priver l’Etat de ses taxes pour importer des ovins supplémentaires pour un Aïd qui aurait dû être décrété celui de l’austérité, au regard de la dernière sonnette d’alarme tirée par le Gouverneur de la BCT !

1. Il y avait, voici seulement quelques années, une Tunisie, on ne dira pas celle de Ben Ali mais celle de la première République, qui n’avait strictement rien à voir avec cette Tunisie d’Ennahdha et qui se retrouve dans la posture d’un pays qui reçoit des «couffins de nourriture» des Emirs du Golfe. Cette première Tunisie d’il y a quelques années, envoyait des aides aux pays sinistrés, lorsqu’ils sont frappés de séismes, d’inondations ou de catastrophes naturelles.

A chaque fois, des avions militaires tunisiens étaient chargés de tonnes de nourriture et de couvertures, que les autorités tunisiennes envoyaient aux populations sinistrées où qu’elles se trouvent. C’était une Tunisie qui avait arrêté de recevoir des aides américaines et européennes et qui s’organisait pour ne pas avoir à le demander.

Il y avait, pour cela, l’USST (Union Tunisienne de Solidarité Sociale), dont les stocks regorgeaient toujours de pâtes alimentaires et autres nourritures, de couvertures et de vêtements divers. Une USST, dont les stocks étaient toujours renouvelés, soit par les dons des bénévoles, soit- et pourquoi pas s’il le fallait- par la magie des «demandes-instructions» téléphonées aux PDG des diverses entreprises publiques et privées. En l’espace de seulement deux années, cette même Tunisie, nourricière, se retrouve à recevoir les couffins (et quoi de plus dégradant !) de nourritures de ceux qui ne viennent ici que pour ses filles ou pour y investir dans l’immobilier, non créateur d’emplois durables et à la main d’œuvre sous-payée !

2. Il y a moins de deux ans, il y avait une Tunisie, celle de la périphérie des frontières libyennes, qui avait accueilli, sans s’en plaindre aux Nations Unies ou à d’autres des centaines de milliers de réfugiés, de toutes les races et d’une multitude de nationalités. Cette Tunisie les avaient hébergés, logés, nourris, blanchis et soignés, presque sans coup férir. Une Tunisie où l’on voyait les démunis du Sud partager le peu de leurs biens avec les réfugiés, libyens et autres. Une Tunisie qu’on voyait donner, de son sang et de sa poche, dans les différents stands de collecte des dons et de la nourriture pour les Libyens qui fuyaient Feu le Colonel Gueddafi puis les Djihadistes «révolutionnaires » qui l’avait exécuté de la manière la plus atroce et la plus inhumaine.

3. La différence tient à la superficie des planètes, entre ces deux « Tunisie » et celle que nous vivons avec les gouvernements islamistes d’Ennahdha et de sa Troïka. Celle d’un pays mendiant, avili par ses dirigeants qui acceptent tout et n’importe quoi, jusqu’à voir le ministère du Transport faire l’apologie d’un don de 990 mille DT (le prix de deux des grosses voitures blindées du Cheikh Rached) pour des bus turcs.

L’avilissement atteint son paroxysme avec les 1350 couffins de nourriture, alors que le parti au pouvoir baigne dans l’argent et que ses adeptes d’Ennahdha sont loin d’être des nécessiteux. Presque tous sont des hommes d’affaires, en Tunisie et à l’étranger, dans un pays désigné comme étant celui des 6.500 millionnaires et des 70 milliardaires. Un gouvernement qui n’a cessé, depuis sa prise de pouvoir, de demander de l’argent. Dettes, dons, aides ou autres. Tout est bon pour leur usus et fructus. L’exemple de l’usage de l’ancien ministre des Affaires étrangères est, à ce titre, plus qu’édifiant. Jamais, aucun de ceux qui vivaient dans les palaces londoniens et les appartements parisiens, parfois avec l’aide même des gouvernements, comme celui belge pour l’un des nahdhaouis notables, n’a mis la main à la poche pour préserver la dignité de ces familles tunisiennes du couffin de nourriture émirati. Aucun don de Rached Ghannouchi ou de l’un de ses disciples, pour la promotion de telle ou telle région, aucun investissement des gros pontes de ce parti et ils sont connus par leurs acquisitions de biens luxueux en Tunisie après leur exil. Tous sucrent plutôt le budget de l’Etat et vont demander la charité en son nom !

Le reproche s’adresse, aussi, à toute cette opposition qui n’est bonne qu’en politique politicienne et à tous ceux qui se disent la société civile, qui ne bougent pas plus qu’Ennahdha et qui ne s’offusquent pas plus qu’elle de voir avili tout un peuple qui est loin encore de ressembler au stéréotype de l’image de l’Africain affamé à qui les Emirs du Golfe envoient de la nourriture pour se donner bonne conscience !

Ka. Bou

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