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Tunis : Que disent les partis politiques au sujet de l’investissement ?

L’investissement en Tunisie demeure toujours et encore un casse-tête non seulement pour les acteurs économiques mais aussi pour les partis politiques. « Revue et nouvelle vision en Tunisie », tel est le thème d’un débat organisé ce mercredi, 8 octobre 2014, à l’initiative de l’Institut Arabe des Chefs d’entreprises (IACE). Quelle vision de l’investissement ? Quel code d’investissement ? Quel partenariat public/privé ? Ce sont les principales interrogations soulevés, lors de cette rencontre, par plus de 10 partis politiques dont Ennahdha, le CPR, Ettakattol, El Massar, Al Joumhouri ou encore l’Alliance démocratique.

Mohamed Salah Ayari, conseiller fiscal, enseignant universitaire et membre du Bureau exécutif d’Al Joumhouri a indiqué que le principal objectif de son parti est d’aller vers les régions et les zones défavorisées et d’essayer, entre autres, de créer des postes d’emploi supplémentaires voire fixer les habitants dans leur régions.

Le fiscaliste a appelé, en outre, à consolider les PME tunisiennes qui représentent 90% du tissu industriel et encourager, par conséquent, l’investissement dans le secteur des services qui concourent à hauteur de 50% du PIB.

Il a également recommandé de simplifier la législation en vigueur et unifier les textes de loi réagissant la matière, soulignant la nécessité de transformer les incitations fiscales en avantages et primes financières bien ciblés avec des objectifs bien déterminés.

Quant à lui, le représentant de Nidaa Tounes a insisté sur la nécessité d’accorder un grand intérêt aux jeunes, à l’emploi et à la stabilité macro-économique.

Il faut avoir, selon lui, un taux d’endettement soutenable et une administration fiscale moderne et transparente, appelant aussi à mettre en place un code d’investissement évolutif.

De son côté, le représentant du CPR, Anis Jaziri a appelé à retrouver la confiance afin de pouvoir ramener l’investissement national qu’international, proposant la mise en place d’un ministère de gouvernance intégrant toutes les structures qui se chargent de l’investissement à l’instar de l’API, l’APIA ou encore le Cepex.

Le représentant du CPR a fait savoir, à ce propos, que son parti a défini 6 secteurs qui doivent bénéficier d’un surcroît d’importance. Il s’agit de l’agriculture, des énergies (Renouvelables), de l’industrie (principalement mécanique), des technologies de l’information, du transport et autoroutes et de la logistique.

En outre, le CPR a préparé un programme d’investissement s’étalant sur les 5 prochaines années et où l’Etat doit jouer un rôle primordial et assure une responsabilité de premier ordre, selon ses dires.

Il a lancé, dans ce contexte, un appel aux hommes d’affaires tunisiens pour qu’ils investissent en Afrique, estimant qu’un potentiel énorme existe dans le continent.

Le parti Al Massar, lui, a proposé d’engager une réflexion globale et intégrale dans l’objectif de combattre la pauvreté et le chômage, appelant à garantir la justice qui n’est pas, selon lui, accessible à tout le monde de la même manière. « Aucune visibilité claire sur l’emploi et on ne peut pas quantifier l’impact des mesures mises en place par les différents gouvernements ni sur l’emploi ni sur l’économie », a indiqué le représentant du parti.

Quant à l’Alliance, elle estime que l’investissement n’est pas un problème de chiffres mais plutôt de valeur, soulignant que les Tunisiens ignorent la valeur du travail et d’appartenance à l’entreprise, d’où la nécessité de diffuser de nouvelles valeurs.

La première étape de la réforme devrait être, selon lui, sociétale en produisant des idées à la tunisienne et en instaurant un climat compétitif qui produit et ne subit pas les recommandations du FMI, selon le représentant du parti.

Selon lui, la lutte contre la corruption, la consolidation du climat des affaires, la stabilité, la sécurité, la bonne gouvernance et la lutte contre la contrebande sont les principaux défis de la période prochaine.

S’agissant d’Afek Tounes, le parti a appelé à donner une nouveau souffle et une nouvelle énergie à l’économie tunisienne à travers un modèle économique basé sur la valeur ajoutée.

L’Etat doit aussi, selon le représentant de ce parti, investir lourdement dans les régions (autoroutes, fibre optique, infrastructure…), appelant, en outre, à abroger totalement le code d’investissement dont on n’a pas besoin, selon ses dires.

Quant à lui, le représentant d’Ettakattol, Elyes Fakhfakh a affirmé que l’investissement est le seul indicateur mesurant la réussite ou non d’un gouvernement, avant de souligner que la Tunisie se classe parmi les pays émergents attractifs, et ce à cause d’un taux d’investissement très faible peu à même de booster la croissance du pays.

Il a estimé que son parti table sur une augmentation de 6% au niveau du taux de l’investissement dont une part de 3% devrait être réalisée par le secteur public et le reste par le privé.

Elyes Fakhfakh a appelé, dans ce cadre, à réformer l’Etat, à simplifier les procédures et à promouvoir la décentralisation, soulignant que la Tunisie demeure enfermée dans la bureaucratie héritée qui étouffe l’investissement et alimente la corruption. « Il faut chercher là où on a failli », a-t-il dit.

Khadija Taboubi

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