Le premier conseil ministériel du nouveau gouvernement réuni, vendredi à la Kasbah, sous la présidence de Ali Laarayedh, a examiné le dossier de la maîtrise des prix et pris plusieurs décisions aux niveaux de la production, de l’approvisionnement, du contrôle économique et sanitaire et de la lutte contre la contrebande.
Au niveau de la production et de l’approvisionnement, le conseil a décidé d’augmenter la production des produits agricoles sensibles, de garantir l’approvisionnement des marchés en produits locaux et de recourir à l’importation, si nécessaire.
Il a été également décidé de fixer un programme visant la constitution de stocks de régulation, au titre de l’année 2013, en pommes de terre (40 mille tonnes), lait (50 millions de litres dont 12 millions de litres de stocks techniques et 38 millions de litres de stocks de régulation), œufs (60 millions d’unités), poulets de chair (2000 tonnes) et en viandes de dinde (1500 tonnes).
Les mesures décidées concernent également l’importation de 6000 tonnes de pommes de terre (3000 tonnes sont des achats fixes et 3000 tonnes d’achats optionnels). L’objectif est de couvrir les besoins en cette denrée, au cours de la saison du printemps 2013.
Il sera procédé, également, à l’importation de 9000 têtes de génisses pleines, à la concrétisation du programme d’incitation des éleveurs à l’acquisition de ces génisses, outre, l’extension du réseau des espaces de vente du producteur au consommateur dans toutes les régions, et ce, en collaboration avec les différents intervenants dans le secteur (producteurs, commerçants, associations).
Les mesures concernent, en outre, l’orientation du système de compensation à la consommation des ménages à travers l’adoption d’un emballage spécifique pour certains produits tels que le lait, le sucre, l’huile de soja, les tomates, les bouteilles de gaz liquéfié…).
Les ministères du commerce, de l’agriculture et de l’industrie, en coordination avec les groupements interprofessionnels et les régions concernées, détermineront les prix plafond de bon nombre de produits de consommation, tels que les fruits et légumes, les viandes, les produits d’entretien et d’alimentation. Ces prix devront être annoncés dans un délai de dix jours, selon le communiqué de la présidence du gouvernement.
S’agissant du contrôle économique et sanitaire, le CMR a décidé d’intensifier les opérations de contrôle économique et sanitaire mixtes, d’intensifier les campagnes régionales afin de contrôler les circuits d’approvisionnement et de s’assurer quotidiennement de la transparence des transactions dans les marchés de gros et de détail. L’accent sera mis sur les produits et secteurs qui connaissent des difficultés, les circuits faisant l’objet de dépassements et les pratiques monopolistiques et ce, à travers la programmation d’interventions consistant en le contrôle sectoriel des circuits de production, de stockage et de distribution, outre l’intensification du contrôle du mouvement des marchandises concernées sur les routes.
Parmi les mesures décidées vendredi, dans le cadre du Conseil ministériel, figurent également, la lutte contre les étalages anarchiques, l’organisation d’une campagne de sensibilisation au respect de la loi, l’accélération de l’examen des dossiers relatifs aux infractions économiques, en plus de la concrétisation des décisions de fermeture des locaux ouverts illégalement. Il s’agit, en outre, de dynamiser le rôle de la police municipale et de tirer profit de son expérience et des ressources humaines et financières mises à sa disposition pour le renforcement de l’effort de contrôle.
Le rôle des commissions régionales de maîtrise des prix sera également activé et leurs activités seront menées sous la supervision des gouverneurs en coordination avec les départements concernés.
En matière de lutte contre la contrebande, les mesures portent sur la consolidation des moyens humains et financiers mis à la disposition des structures chargées de la lutte contre ce phénomène aux niveaux des postes frontaliers et des patrouilles.
Le gouvernement met l’accent sur la nécessité d’intensifier l’activité de contrôle qualitativement et quantitativement aux niveaux des frontières et des postes frontaliers. Il s’agit de faire preuve de plus de rigueur dans l’application de la loi et le traitement des cas de contrebande et des attaques contre les agents de la police et de la douane ainsi que de leurs locaux et d’opter pour la tolérance zéro face aux contrevenants.
Parmi les mesures décidées figure, selon le communiqué, le renforcement de la coordination entre les autorités locales et les autorités algériennes et libyennes pour lutter contre la contrebande.