AccueilLa UNETunisie : Du califat à la dictature, le lapsus très révélateur d’un...

Tunisie : Du califat à la dictature, le lapsus très révélateur d’un Jbali, dictateur en devenir !

Le psychanalyste allemand Sigmund Freud, voyait dans le lapsus un «symptôme important de l’émergence de désirs inconscients ». Il classe même cette erreur commise, en «lapsus linguae » commis en parlant, «lapsus calami » commis en écrivant, «lapsus memoriae » commis par la mémoire ou «lapsus manus » commis par le geste et qui consiste, pour une personne, à exprimer autre chose que ce qu’elle avait prévu d’exprimer, notamment en substituant à un terme attendu un autre mot.

Le dernier lapsus en date, dans une Tunisie où les gouvernants apprennent toujours à gouverner et commettent, depuis leur prise de pouvoir, impair sur impair, a été l’œuvre de Hammadi Jbali, le même chef de Gouvernement qui avait le premier avoué que son équipe, en première année démocratie, ne savait pas gouverner, le même Hammadi Jbali qui mettait en émoi toute la Tunisie lorsqu’il déclarait le 1er Califat à Sousse.

A l’ouverture des travaux du congrès du Parti Ennahdha dont Jbali est SG, le chef du Gouvernement tunisien, évoque ainsi «la dictature naissante » en lieu et place de la démocratie naissante. On ne sait pas où Hammadi Jbali était-il allé chercher cette erreur fatidique d’un SG de Parti venu au pouvoir par le jeu de la démocratie et pour couper avec la dictature qui l’avait mis 15 années en cellule d’isolement en prison, et dit, dans un discours supposé donner les gages de bonne volonté du nouveau parti dominant en Tunisie, qu’il ne fera plus jamais comme la dictature qu’il avait longtemps combattue.

Toute la Tunisie n’arrive toujours pas à imaginer, à moins que son lapsus soit aussi «lapsus memoriae », ce qui lui faisait penser à la dictature au moment de prononcer son discours tant attendu par ceux qui n’avaient jamais cru à Ennahdha en tant que parti générateur de démocratie et par ceux qui voulaient croire, malgré toutes les expériences, que politique et religion pourraient faire bon ménage . Les deux mots sont, en effet, si loin, l’un de l’autre (Dimoukratya et Diktatouriya) même dans la prononciation en langue arabe, qu’il devient impossible de ne pas se rallier à l’explication freudienne qui fait un lien direct entre l’erreur de prononciation et le désir, trahi par une distorsion linguistique, de cacher ce qu’il voudrait réellement faire. Cela, d’autant plus, que le lapsus révélateur a été, depuis plus de 6 mois, corroboré par les faits.

Il suffirait pour cela de rappeler que Hammadi Jbali qui a été mis en prison pour un article de presse, est désormais chef de Gouvernement dans un Etat qui met en prison les journalistes, qui sévit contre les libertés de presse, qu’il a lui-même en tant que chef de Gouvernement, maintes fois, attaqué les médias, qu’il est aussi SG d’un parti qui traite les médias de tous les noms et tente toujours de prendre possession du média public, réussissant, après maintes tentatives, à rendre son principal journal d’information aussi mauve qu’il l’en dénigrait lui-même. La liberté de presse n’est-elle pas un des remparts contre la dictature qu’il détruirait ainsi ?

Il suffirait aussi pour cela de rappeler que Hammadi Jbali est le chef du Gouvernement qui concentre tous les pouvoir entre ses seuls mains, qui ne délègue rien de ce qui pourrait toucher la vie du Tunisien de près ou de loin. Comme le dictateur qu’il avait écarté pour prendre sa place, Hammadi Jbali, nomme et dégomme tous ceux qui ont la responsabilité des plus petits intérêts du citoyen, et a réellement droit de vie et de mort sur 11 millions de personnes. Comme dans la République romaine, Hammadi Jbali s’était donné tous les pleins pouvoirs et n’en a laissé ni au Président de la République, ni au Président de la Constituante dont les décisions sont contrariées par la volonté du Parti de Jbali. Comme il ne voulait pas le dire, la Tunisie que gouverne Hammadi Jbali est une dictature démocratique. Cumuler tous les pouvoirs, sans limite d’étendue, n’est pas dictatorial ?

Il suffirait enfin pour convaincre Jbali qu’il est, au rebours de sa propre volonté, le Ben Ali qu’il avait tant haï en prison, de rappeler qu’Ennahdha, le parti dont il est le SG, tente toujours de reproduire, dans la prochaine Constitution, le même schéma de gouvernement que celui qui en fait maintenant une dictature démocratique. Lui rappeler aussi que son parti qui avait longtemps souffert et dénoncé l’exclusion, en fait maintenant son crédo et son projet pour la Tunisie, lui rappeler enfin que c’est la dictature qui avait créé Ennahdha et nourri ses rancœurs pour arriver maintenant à prendre la place de celui contre lequel ils avaient tous lutté, lui rappeler aussi Sousse, Bab-Souika, les prisons et l’éloignement. Ennahdha ne remettrait-elle pas ainsi en place le même système dictatorial qui l’avait créé ?

A moins que le lapsus ne soit devenu un mode de communication subliminal chez le chef du Gouvernement tunisien, Hammadi Jbali, chez qui l’usage de cette action de trébucher (traduction littérale du latin de lapsus) devient courant, nous osons espérer qu’il rectifiera ce lapsus, dans les faits !

Khaled Boumiza

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -