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Tunisie : L’économie se porte mal, mais l’horizon n’est pas sombre, selon un consultant de la BM

La conjoncture économique difficile par laquelle passe la Tunisie donne lieu à débat. Tous les regards sont braqués actuellement sur  l’action de relance ou des réformes de base, actions d’urgence devenues plus que nécessaires. Le chemin semble encore long et les efforts devraient s’intensifier encore plus pour y faire face.

 Hafedh Zaafrane, économiste et consultant de la Banque mondiale affirme  que l’économie tunisienne se porte mal. En effet, 4 mois après le déclenchement de la Révolution, tous les indicateurs montrent que la situation est très difficile. Si on prend l’indice de la bourse, il y a une baisse de 18.3%, depuis le 17 décembre, date de l’immolation de Bouazizi jusqu’à aujourd’hui.

La production industrielle a baissé de 13%, les activités touristiques de 50 à 60%  et  les intentions d’investissements dans l’industrie de 36%. Même cas pour la production et la consommation d’électricité. Une régression a été marquée dans l’ensemble des activités sauf le secteur de l’agriculture qui n’a pas connu une crise majeure et il pourrait même porter une croissance notable cette année par rapport à la période précédente.

Dans une interview accordée à African Manager, le consultant souscrit à l’analyse selon laquelle la situation durant le premier trimestre est  alarmante sur plusieurs volets économiques. Dans le même ordre d’idées, et selon lui, les banques tunisiennes, à l’instar d’autres acteurs économiques, ont vécu cette période avec prudence et méfiance. Bien entendu qu’il n’y a pas un appel à la relance.

Interrogé sur l’utilité du programme social et économique mis en place par le gouvernement transitoire, censé remettre l’activité économique sur les rails, Hafedh Zaafrane a noté que malgré l’utilité de ce programme, il  y a des lacunes à combler. Cela nécessite une lecture profonde des mesures à travers les difficultés que connaît le gouvernement. Et là, on trouve deux équations difficiles à résoudre.

La première équation concerne les pressions économiques et sociales que  le gouvernement devrait surmonter et les réponses qu’il  devrait  apporter en maintenant les équilibres macro-économiques du pays. Pour la seconde, il est légitime de poser la question : commenter apporter des réponses significatives tout en sachant la nature provisoire de ce gouvernement qui est là juste pour quelques mois?

A travers ces deux constats, on pourrait relire ce programme caractérisé par une certaine ambigüité. Il est limité dans sa portée et il n’y a pas ni idées originales ni  options de réformes pour relancer l’activité économique. « Il est tout à fait légitime de prendre en considération la nature provisoire du gouvernement avec le peu de temps qui lui était imparti d’élaborer un programme sans faille. De toute façon, on peut affirmer que les prévisions sont modestes en termes d’impact économique réel sur la croissance ».

« Une conjoncture délicate qui nous pousse à mener une réflexion claire pour y faire face. Plusieurs conditions devraient être réunies, notamment l’instauration de la stabilité puisque l’économie ne peut pas se développer dans un environnement d’insécurité. Et là, on avouera que la reprise de la confiance en l’avenir sera un facteur déterminant pour concrétiser la relance. C’est pourquoi l’échéance de 24 juillet sera importante sur les deux volets : économique et social.

Grisaille, certes, mais l’horizon ne semble pas pour autant sombre, nous a confié l’économiste qui a interpellé tous les acteurs économiques à bien analyser la situation pour apporter des réponses adéquates à cette conjoncture marquée par son changement variable. « Les prévisions seront difficiles, mais il faudrait beaucoup d’ingéniosité pour prévoir les différents scénarios en apportant des réponses appropriées à chaque scénario. Il ne faut pas attendre que la situation se stabilise pour commencer à examiner la possibilité des solutions. Il faudrait des alternatives déjà redéfinis pour des scénarios différents. Et à ce propos,  on peut noter que l’un des enjeux est de réfléchir sur les moyens afin de proposer des stratégies bien définis.

Wiem Thebti

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