AccueilLa UNETunisie : L'économie informelle: Comment y remédier ?

Tunisie : L’économie informelle: Comment y remédier ?

Pendant des décennies, l’économie informelle est apparue comme un phénomène controversé, suscitant moult réflexions, écrits et programmes. Si certains s’érigent en défenseurs de cette économie évoquant ses capacités en matière d’emploi, de maîtrise des prix qui restent abordables et du rôle social qu’elle joue, d’autres appellent à la lutte contre ce secteur, et fondent leurs arguments sur la concurrence déloyale par rapport au secteur organisé, le manque à gagner pour l’Etat, la sécurité des consommateurs et l’absence de visibilité en matière d’investissement et de commerce.

C’est dans cette optique que, l’UTICA et l’organisme péruvien, Institut pour la Liberté et la Démocratie, présidé par le Professeur Hernando De Soto, célèbre économiste et conseiller dans plus de 30 Etats, organisent une conférence-débat sur la base d’une étude élaborée par cet organisme.

Cette Conférence sera rehaussée par la présence, pour la première fois en Tunisie, de Norman Pearlstine, Président de Bloomberg Businessweek, premier Groupe Médias dans le Monde, et sera clôturée par le Chef de Gouvernement tunisien, Hamadi Jebali

Cette étude estime que l’économie informelle peut présenter de réelles chances de devenir un axe de développement sous certaines conditions et que ses opérateurs peuvent représenter des partenaires effectifs de l’économie dans sa globalité.

Selon Hernando de Soto, spécialiste de l’économie informelle, et l’invité d’honneur pour la conférence, prévue pour le 15 décembre2012 « l’informel est un phénomène beaucoup plus économique que culturel. « Plusieurs pays en développement voient que l’économie informelle est un phénomène naturel dans la société, mais je ne crois pas que ce soit vrai ». Toujours selon lui, le secteur informel répond à des conditions paradoxales en ce sens qu’il facilite l’activité de l’entreprise ou bien il la bloque.

Hernando de Soto a appelé, dans ce cadre, les Tunisiens à regarder de très près la douane et rendre compte de l’existence des entreprises à différents niveaux sociaux. Pour lui, tirer profit du changement, exige de régler et d’organiser ce marché qui concerne une bonne partie de la population tunisienne. En effet, les dégâts sont toujours invisibles au regard des informels. Les pertes subies par les informels dont les possessions qui ne sont ni différenciées ni protégés par le droit de propriété sont susceptibles d’être confisquées par ceux qui sont suffisamment puissants pour ignorer leurs droits informels et empêcher leur accès aux droits légaux.

L’économie informelle représente 30% du PIB en Tunisie

D’après le lexique Finance, l’expression économie informelle fait référence à toutes les activités économiques de travailleurs et d’entreprises qui ne sont pas couverts, au regard de la législation ou de la pratique, par des dispositions formelles. L’économie informelle s’oppose à l’économie officielle et moderne qui assure aujourd’hui, dans les pays économiquement développés, l’essentiel de la production des biens et des services.

C’est dans ce contexte que l’économie informelle représente, en Tunisie, 30% du PIB, selon une étude du Fonds monétaire international (FMI). Ce taux est le même au Liban, de 26% en Jordanie, de 34% en Egypte et en Syrie et de 44% au Maroc. Le FMI attribue l’importance de l’économie informelle à trois facteurs principaux : les régulations imposées au marché du travail, la faiblesse des institutions étatiques et les taxes importantes.

Pour la Tunisie, la réglementation rigide du marché du travail contribue à hauteur de 15%. Ce taux passe à 37% pour le Liban et en Egypte, à 29% au Maroc et en Syrie alors qu’il est de à 20% en Jordanie.

Par contre, les taxes contribuent à hauteur de 37% à l’économie informelle en Tunisie de même qu’au Maroc. Elles sont moins importantes en Jordanie (29%), en Syrie (18%) ainsi qu’en Egypte et au Liban (12%).

Rappelons que l’économie informelle est définie comme étant la partie d’une économie qui n’est pas soumise aux taxes et qui n’est pas contrôlée par les institutions étatiques ou incluse dans le calcul du PIB.

Nadia Ben Tamansourt

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