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Tunisie : La chariâ, ce n’est ni les barbus ni le hijab, affirme Abdelfattah Mourou

« Ennahdha s’est retirée du pouvoir parce qu’elle a estimé qu’elle n’est plus capable de le conserver alors qu’elle est contestée par certains partis politiques, a affirmé le vice-président du parti islamiste, Abdelfattah Mourou, dans une interview accordée au journal égyptien « Youm7 », parue dans son édition de ce lundi. Et d’ajouter qu’Ennahdha a jugé bon de remettre à plus tard son droit à exercer le pouvoir pour ne pas provoquer des désordres dans le pays.

Il a fait remarquer que « la Charia, ce n’est ni les barbus ni le hijab, mais plutôt le droit du citoyen de choisir son gouvernant : « Si on arrive à garantir la liberté, la dignité et le respect des peuples, alors, on pourra appliquer la Chariâ », a-t-il dit.

« Le principal souci d’Ennahdha n’est pas le pouvoir »

Abdelfattah Mourou a qualifié, à ce propos, le prédicateur égyptien Wajdi Ghenim, de « clown politique » qui ne comprend rien et qui se répand à insulter les gens. « Il est venu en Tunisie uniquement pour enflammer les jeunes. Il a rassemblé près de 30 mille personnes dans un stade et il leur a dit que nous pourrons dès maintenant mettre en pratique la chariâ », a-t-il expliqué, en l’accusant, au demeurant, d’ameuter les jeunes et de laisser une bombe à retardement.

Il a affirmé avoir rencontré Wajdi Ghenim pour lui dire : « Tu vas retourner dans ton pays mais tu vas nous laisser des milliers des jeunes qui vont dire au Chef du gouvernement qu’il est mécréant ». C’est ce qui s’est passé réellement par la suite en Tunisie, selon Mourou.

Le vice-président d’Ennahdha a affirmé, en outre, que son parti est en train de réussir ses priorités et se déployer pour devenir un partenaire politique incontournable qui sera associé au pouvoir avec les autres partis politiques, soulignant que tous ceux qui pensent que les islamistes seront exclus de la scène politique entretiennent des illusions.

Selon lui, le parti d’Ennahdha a deux atouts, le premier, c’est son combat dans le passé et l’adhésion de l’opinion publique à ses idées alors que le deuxième se rapporte à sa capacité de comprendre la réalité tunisienne contrairement aux autres partis politiques qui ont fait de la politique dans les salons et les clubs, plutôt que dans la rue.

Il a précisé que le principal souci d’Ennahdha n’est pas le pouvoir mais plutôt la résurgence de la pensée islamique de la nation. « On est une nation qui demeure classique et on n’a pas encore fait une révolution pour passer à l’ère industrielle qui exige la précision, l’importance du temps et la spécialisation (Répartition des tâches).

« Le scénario égyptien ne fait pas peur à Ennahdha»

Abdelfattah Mourou a affirmé le mouvement d’Ennahdha n’a pas été pris de peur à la suite des événements de l’Egypte et l’intervention militaire, mais avait craint plutôt des mouvements de la rue qui pourraient avoir un effet négatif sur l’activité économique. « Nous estimons que l’effondrement de l’économie était bien plus grave qu’un coup d’Etat », a-t-il affirmé, soulignant que, dès la démission du gouvernement de Laârayedh, les aides financières ont commencé à revenir comme si elles attendaient le départ des islamistes », a-t-il dit.

Evoquant la situation en Egypte, Abdelfattah Mourou a précisé que les Frères musulmans n’ont pas d’expérience et sont tombés dans le piège. Ils sont partis du postulat que l’Etat était entre leurs mains et avaient oublié que l’Etat est réellement entre les mains de ce qui est convenu d’appeler « L’Etat profond ».

Il a relevé l’existence d’un élément important relatif au statut particulier de l’Armée en Egypte qui revêt, selon lui, une grande importance sur la scène politique et a des traditions de pouvoir, et c’est ainsi qu’il est impossible de l’écarter de la scène politique.

« En Tunisie, nous avons compris la situation en Egypte après le 30 juin 2013. Ce qui nous intéresse est que les islamistes ne soient pas écartés parce que l’exclusion nourrit chez eux le sentiment de discrimination et ouvre grande la porte devant les prédicateurs », a-t-il ajouté, soulignant que les islamistes sont devenus plus lucides et conscients par rapport aux premiers jours de la Révolution.

Khadija Taboubi

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