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Tunisienne : Les évaluations économiques se succèdent et elles sont de plus en plus mauvaises.

Après les dégradations des notes de la dette souveraine par les organismes de type S&P’s et Moody’s, après la dégradation de la note d’évaluation du système bancaire tunisien (BICRA), après la dégradation de la note des plus grandes banques et entreprises tunisiennes, nous avons eu, ce mercredi, la publication de l’Indice Mondial de la Compétitivité élaboré par le Forum de Davos. Ce classement est le plus important miroir de l’état de santé d’une économie et constitue le référentiel de base des investisseurs.

Le classement obtenu par un pays est une sorte de carte de visite ou de vitrine qui lui permet (ou pas) de gagner la confiance des investisseurs et des bailleurs de fonds. Le classement 2012-2013 publié, aujourd’hui a simplement et carrément exclu la Tunisie, citant en guise de justification le manque de clarté dans les données et l’impossibilité de les comparer avec les années précédentes. La Tunisie rejoint ainsi la liste des pays où il est impossible de donner une vision claire de la situation de la compétitivité économique tout comme le Soudan, l’Angola ou la Somalie. A noter que la Tunisie a occupé la 32ème position en 2010 et la 40ème en 2011 sur 141 pays.

La dégradation de 8 points en 2011 était justifiée par les perturbations liées à la révolution. Le fait d’en être exclu aujourd’hui est un signe très négatif donné au monde et une catastrophe que l’on mettra des années à surmonter.

Il est évident que la situation de notre économie et les perspectives qu’elle présente à moyen terme sont de nature à semer le doute et vont de ce fait nous inscrire dans un cercle vicieux dont on ne sortira que si on change de braquet, on mobilise les compétences et on se focalise sur le volet économique et progrès que ce gouvernement semble carrément ignorer ou du moins ne pas savoir comment l’aborder. Pour vous permettre de comprendre ce qui signifie ce classement et les implications négatives que représente le fait de ne pas y figurer, il faut commencer par savoir ce que c’est que la notion de compétitivité d’un pays, selon le Forum Mondial de Davos : «Nous définissons la compétitivité comme l’ensemble des institutions, des politiques et des facteurs qui déterminent le niveau de productivité d’un pays. Le niveau de productivité, à son tour, détermine le niveau durable de la prospérité dont peut bénéficier une économie». En d’autres termes, des économies plus compétitives sont en mesure de produire des niveaux de revenu plus élevés pour leurs citoyens et améliorer les conditions de vie d’une population grâce à une meilleure productivité et non seulement grâce à un bilan favorable de la balance commerciale. Pour mesurer cet indice, la méthode consiste à évaluer 110 critères structurés en 12 familles : Les exigences de base : 43 critères qui couvrent essentiellement : Les Institutions : le droit des affaires, le système juridique, la sécurité, la bonne gouvernance publique et privée

L’infrastructure : transport, communication, électricité, eau, gaz, …

Stabilité macroéconomique : finance publique, épargne, inflation, taux d’intérêt

Les Systèmes de santé et d’éducation : indice des grandes épidémies, mortalité infantile, espérance de vie, taux de scolarité, durée de scolarité

Les Facteurs d’amélioration de l’efficacité : 51 critères qui couvrent :

L’éducation secondaire, supérieure et continue : quantité et qualité du système de formation, l’efficacité du marché des biens : concurrence, fiscalité pesant sur les entreprises, ouverture internationale, l’efficacité du marché du travail en termes de flexibilité, niveau des charges sociales, productivité, apprentissage, emploi des femmes.

Le perfectionnement du marché financier : liberté, protection des investissements et transparence du système, l’aptitude à intégrer la technologie : rapport des sociétés avec l’innovation et accès aux technologies de l’information (TIC).

La taille du marché : demande intérieure et capacité d’exportation

Innovation et niveau d’élaboration des facteurs : 16 critères qui couvrent :

Le perfectionnement du tissu économique : présence des partenaires locaux, pôle de compétitivité et qualité du management

L’innovation : capacité à innover, niveau d’investissement de la R&D, protection de la propriété intellectuelle

En parcourant cette liste, il nous est aisé de constater que cette évaluation est en fait une évaluation complète de la politique économique d’un pays et de ses perspectives ainsi que des efforts déployés par le gouvernement pour inscrire le pays dans une trajectoire de développement.

Ne pas être en mesure de poser le diagnostic précis de ces critères, alors qu’il a été possible de le faire l’année dernière, nous donne une idée plus que précise sur l’incapacité de ce gouvernement à définir sa politique de développement et à rendre claires ses priorités, ses plans d’action et sa trajectoire de progrès.

Nous sommes en train de perdre un temps qu’il sera dur de rattraper, un vent de changement doit souffler au plus vite avant que ce pays ne s’installe dans la décroissance et la non transparence et tuer ainsi le moindre espoir que nous avons placé dans la révolution.

Hichem Jouaber

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