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Un chef de tout l’Etat ne devrait pas faire ça « آش لَزْ حَمّه يغَنِّي ؟؟ » !

C’est désormais un fait avéré, le chef de tout l’Etat tunisien n’est pas un homme de communication. Il a reçu presque tout le monde, religieux de presque toutes les confessions, hommes de lois et d’Etat, politiciens, diplomates étrangers. Mais point de journalistes, hommes de médias ou communicateurs, à l’exception peut-être d’une Américaine rentrée traumatisée et d’un Arabe vivant à Londres rentré flatteur.

  • Un métier sacerdotal dans des presbytères professionnels qu’il hait

Le journalisme, c’est un métier sacerdotal dont il évite les « presbytères » professionnels, sauf pour aller faire la publicité de certains de ses anciens écrits méconnus, comme chez le journal La Presse de Tunisie.

Les journalistes, c’est des pros de l’information, dont il ne voit que les critiques de ce qu’il dit et fait et dans lesquels il ne voit que des frondeurs et personnes mal intentionnées et trempant dans presque tous les « complots » qu’il dénonce à tout bout de champ depuis son accession au pouvoir.

C’étaient pourtant eux qui l’avaient sorti de son militantisme inconnu, l’avaient arraché de l’ombre de l’opposant à Ben Ali qu’il se dira plus tard,  mis sous les feux de la rampe de l’après 2011, et  propulsé au rang d’universitaire présidentiable !

Kais Saïed a peut-être le don de disserter en « Ikhchidi », de s’auto-créer les occasions d’organiser des séminaires restreints au Palais, micro en revers de veste, devant des interlocuteurs dont on n’entend que très rarement une quelconque réaction à ses sermons et dont on ne diffuse que des vidéos montés. Néophyte de la communication, qu’il n’imagine qu’à travers ses propres paroles dont il détient seul l’algorithme de décryptage, ses joutes verbales, et certaines de ses décisions dérapent quelques fois.

Et cela finit par mettre le chef de tout l’Etat dans la peau d’un François Hollande « président (qui) ne devrait pas dire ça » et le « double discours présidentiel » qui avait suscité, entre autres, l’ire des magistrats français en 2016, tel que dépeint par les journalistes (encore un, mais qui n’avait pas le couperet du décret 54 sous la gorge) Gérard Dave & Fabrice Lhomme.

  • Une « média-phobie » avérée

Le 1er dérapage a été législatif, en fourrant le journalisme dans le même sac que le terrorisme pour mieux le contrôler par la peur, à travers l’article 24 du décret-loi 54/22 relatif à la « lutte contre les crimes en relation avec les systèmes d’information ». Depuis, défilent devant les juges du Parquet que dirige la ministre de la Justice de Saïed, l’opposition islamiste cristallisée autour de la personne de Rached Ghannouchi, politiciens dilettantes, hommes de médias dont il soupçonne la ligne éditoriale, journalistes de Mosaïque fm, de Khlifa Guesmi, Walid Hamrouni, Elyes Gharbi, Heythem Mekki, et même étudiants dont on soupçonne la musique satirique d’être « poliço-phobe ».

Ils ont été remis en liberté suite peut-être à une invite du chef de tout l’Etat, aussitôt relayée par le Parquet qui n’a pourtant pas abandonné sa plainte. Et c’est un « bien le bonjour » à l’indépendance de la justice brandie pour d’autres arrestations !

Tous ceux-là, sans oublier les journalistes Monia Arfaoui, Mohamed Boughaleb et Amine Dhbaibi qui comparaîtront, suite à une plainte déposée à leur encontre par le ministre des Affaires religieuses, et la liste pourrait à tout moment s’allonger en pogrom pour un étrange, insoupçonnable et improbable holocauste médiatique.

  • Traité de raciste, Saïed est obligé de s’expliquer

Le 2ème dérapage a été l’affaire des immigrants clandestins subsahariens. Et c’est le terme « hordes » à propos des irréguliers Subsahariens, « malencontreusement glissé » dans communiqué de la présidence de la République, qui lui vaut réprimandes et cabale internationales,  et lui attirera les  foudres mêmes de la Banque Mondiale et pèsera de son poids sur les chances de la Tunisie de décrocher un crédit du FMI.

Et c’est aussi un chef de tout l’Etat, obligé en quelque sorte  d’expliquer qu’il n’avait aucune velléité raciste en proférant des avertissements à l’encontre des migrants subsahariens, avec force références historiques et même personnelles, pour essayer de calmer les ardeurs et  désamorcer la colère de certaines organisations internationales.

  • Evitant le terme terroriste, il est accusé d’antisémitisme

Intervient, quelques semaines plus tard, l’attentat de Djerba aux abords  de la synagogue où se déroulait le pèlerinage de la Ghriba qui avait coûté la vie à des Tunisiens, de confessions musulmane et juive binationaux.

Evitant certainement d’évoquer le mot terrorisme dans une Tunisie qui venait juste de relancer un tourisme plusieurs fois endeuillé par des actes terroristes, le chef de tout l’Etat tunisien a préféré parler d’un « acte criminel ». Deux pèlerins de confession juive ayant été touchés à mort, en dehors de la Ghriba, c’est l’accusation d’antisémitisme qui est collée à un Kais Saïed qui n’a pas fait le lien dans sa réaction entre l’attentat et le lieu qui ne pouvait être que celui des pèlerins juifs, même s’il s’était déroulé en dehors de la Ghriba.

Et c’est de nouveau un chef de tout l’Etat qui se retrouve obligé de rectifier le tir, en recevant les dignitaires des trois religions en Tunisie, et d’aller clamer à l’Ariana qu’il ferait partie d’une famille de « Justes parmi les Nations » et se défendre d’être antisémite, et en faisant le distinguo, à juste titre selon nous, entre judaïsme et sionisme.

  • La communication, de Confucius à Marwanny

Tous ces dérapages sont en fait des erreurs répétées en matière de communication, une discipline que le chef de tout l’Etat tunisien ignore et abhorre. L’erreur de se mettre gratuitement à dos une presse qui l’avait pourtant mené au pinacle du pouvoir, car elle ne s’était pas alignée, sagement et sans rechigner, derrière lui après le 25 juillet 2021. L’erreur ensuite, dans un haut lieu d’Etat où il n’y a aucun communicant de métier, de ne pas faire relire et filtrer le contenu des communiqués officiels  et des vidéos présidentielles.

Parlant de communication, Confucius avertissait déjà « Que ceux qui gouvernent les peuples soient donc attentifs et réservés ! ». Spécialiste du développement personnel et coach particulier des stars et capitaines d’industrie, John-Harvey Marwanny disait que « Rien ne prédisposait le jeune Adolf à devenir le maître absolu de l’Allemagne : ni sa face de salami, ni les croûtes qu’il a peintes dès potron-minet. S’il n’avait pas découvert la magie de la communication, sa notoriété n’aurait pas dépassé les murs du Strudel, le lupanar dans lequel il oublie ses échecs artistiques à petits coups de reins énervés ».

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2 Commentaires

  1. Le journaliste boumiza utilise dans son analyse bidon des termes inappropriés et en lisant tous ses articles poubelle on remarque l’impolitesse, le manque de respect et surtout la haine vis à vie du Président de la République. Il ne s’agit pas de critique et de liberté de pensée mais plutôt d’une agression verbale gratuite, d’ailleurs tous ses articles ont la même tendance d’analyse. On n’en veut pas de ce style, faites vos critiques avec respect et proposez des solutions. Il me semble que vous êtes payé pour cela par ceux qui ont intérêt à la politique sale, des opportunistes et voleurs des valeurs de la nation.

  2. Mr.Khaled BOUMIZA, nous partageons le même prénom mais CERTAINEMENT pas la même analyse. Avez-vous oublié le silence des Médias Tunisiens pendant 18 ans, du temps de règne de BEN ALI, voire même leurs mensonges, du moins de l’aveu d’un grand journaliste Lotfi LAAMARI qui à la veille de la fuite de de feu BEN ALI, déclarait sur la chaîne de télévision Hannabal, le 13 Janvier 2011 et c’était courageux de sa part  » Nous avons menti au Peuple Tunisien pendant 18 ans, LAAMARI a présenté lors de l’émission du 13 Janvier 2011, au nom de tous les journalistes ses excuses au Peuple Tunisien et bien entendu ses propres excuses. Depuis, les journalistes ont perdu leur crédibilité, et le Président Kaïs SAEID connaît très bien ce chapitre NOIR de l’histoire des Médias Tunisiens, qui de surcroît ont soutenu le régime BEN ALI. En ce qui me concerne, outre ces mêmes critiques, j’ai publié récemment un article en ma qualité de Juriste et d’écrivain-journaliste d’investigation que j’ai intitulé « LA CULTURE DU SILENCE » j’ai passé en revue tous les silences que j’ai pu notés depuis 11 ans !!!, le silence des hommes politiques, de l’administration et de la presse, sur mes propres correspondances !! Des affaires graves que j’ai portées à la connaissance des quotidiens Tunisiens, du secteur de l’audiovisuel mais SILENCE RADIO comme on dit, alors dans tout ça je ne peux que regretter leur silence et je peux comprendre l’attitude du Président de la République : son refus de dialogue avec les médias qui ont aussi une responsabilité dans la dégradation de la situation politique, économique et financière de note pays. c’est en tout cas mon Avis Si Khaled, avec tous mes RESPECTS.

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