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Voici à quoi va servir l’argent européen, qui prendra K. Saïed en otage !

La Commission européenne avait annoncé vendredi une aide budgétaire de 60 M€ en faveur de la Tunisie et un programme d’assistance opérationnelle en matière de migration d’un montant d’environ 67 millions d’euros, qui seront décaissés dans les jours  à venir, contractés et livrés rapidement. Les premiers sont une goutte d’eau dans les Danaïdes du budget tunisien. Les 201, 838.320 MDT ne représenteraient que moins d’un jour d’importation en devises (227 MDT/J selon les chiffres de la BCT). Les seconds sont en quelque sorte des factures prépayées en contrepartie de biens et services européens qui seront fournis à la Tunisie dans le cadre du programme européen visant le renforcement des moyens de protection  de leurs frontières maritimes avec la Tunisie.

–    L’Europe reprendra d’une main les 67 M€ qu’elle a donnés de l’autre !

Selon le communiqué de la Commission européenne, l’UE annonce le versement « d’un montant d’environ 67 millions d’euros, qui seront désormais décaissés dans les prochains jours et contractés et livrés rapidement ». Dans ce communiqué, la Commission européenne précise que « Ce nouveau programme comprendra le réaménagement des navires, véhicules et autres équipements de recherche et de sauvetage pour les garde-côtes et la marine tunisiennes, la fourniture de nouveaux navires, de caméras thermiques et d’autres aides opérationnelles, couplée à la formation nécessaire, la protection des migrants en Tunisie en coopération avec l’agence des Nations Unies pour les réfugiés « UNHCR » et les retours et réintégration de la Tunisie vers les pays d’origine, en coopération avec l’Organisation Internationale pour les Migrants « OIM ».
Il est clair que le Trésor tunisien n’empocherait que les 60 M€ d’aide pour le budget. Le reste, les 67 autres M€, c’est ce à quoi seront dépensés par les Européens en matériels d’équipement et en formation des garde-côtes tunisiens, que les Européens factureront à la Tunisie, pour ensuite les reprendre en contrepartie du matériel livré et des services fournis. L’Europe reprendra ainsi d’une main ce qu’elle avait donné de l’autre. Là s’arrête l’information, vérifiée et vérifiable.
En bref, et selon notre avis (NB pour Mme la ministre de la Justice, en cas d’intention de lever le carton 54) la Tunisie, qui criait haut et fort sa souveraineté, devra veiller à protéger les migrants arrivés sur son sol et les y héberger jusqu’à ce qu’il soit possible de les faire retourner dans leurs pays d’origine, à supposer qu’elle puisse déterminer qui sera rapatrié et vers quel pays. Le tout sous la surveillance de deux ONG internationales. A cela, s’ajoutera  l’obligation pour la Tunisie  de rapatrier ses propres migrants clandestins de Lampedusa, de France et d’accepter leurs OQTF (Obligations de quitter le territoire français) pour les irréguliers tunisiens en France et  Navarre !

–    Il n’a pas su négocier, il aura des miettes et beaucoup d’obligations

A notre avis aussi, avec ses miettes d’aide budgétaire, les mauvaises langues diront que, de fait, la Tunisie deviendra une terre d’asile, quoique temporaire, pour des milliers de migrants clandestins, comme l’avait toujours refusé le chef de tout l’Etat. En juin dernier, en effet, Kais Saïed disait à la ministre allemande de l’Intérieur et à son homologue français que « la Tunisie n’acceptera pas l’implantation des migrants sur son propre sol, et ne sera pas le garde-frontières de l’Europe ».
Au petit prix de 60 M€, représentant moins d’un jour d’importations, on comprend du communiqué de l’UE que les migrants irréguliers resteront  ainsi en Tunisie, jusqu’à ce qu’il soit possible de les rapatrier dans leurs pays d’origine, en collaboration avec l’UNHCR et l’OIM. Rester aussi, sous l’œil  des caméras d’un monde qui a déjà son propre agenda pour la Tunisie, comme le disait à juste titre le ministre des AE Nabil Ammar en interview au MEGS. La Tunisie devra loger les migrants arrêtés sur son sol et ceux y expulsés, les nourrir et  les traiter mieux qu’à Lampedusa, car chaque faux-pas de sa part sera rapporté aux du reste du monde qui va s’en offusquer et lui rappeler que c’est un service payé d’avance.

D’autres, mauvaises langues bien sûr, diront que Kais Saïed a tenté de négocier avec l’Europe, comme l’avait fait la Turquie qui avait pu décrocher des milliards d’euros en aide. Mais qu’il n’avait pas su bien le faire. Et qu’à ce jour, avec le déboursement des 60 M€ par la Commission européenne, il est désormais pris dans le piège tendu par la 1ère ministre italienne. Pendant un temps, bloquée par ses pairs européens auxquels s’est récemment ajoutée l’Allemagne, Georgia Meloni a su les amener à refermer son piège, en débloquant le peu d’argent promis à la Tunisie de Kais Saïed.

–    Quel « Iklime » sera choisi pour débarrasser Meloni des migrants ?

Melon est ainsi désormais en droit de revendiquer que la Tunisie devienne le gendarme effectif de ses frontières, et l’exonérera  de la responsabilité de la migration clandestine. Elle pourra même, si elle le veut, vider Lampedusa de tous ses clandestins par des convois réguliers vers le pays de départ de l’immigration clandestine qu’est la Tunisie, y compris et surtout les Tunisiens. Et Saïed n’aura qu’à essayer de transformer l’un des districts (Iklime) qu’il vient récemment de créer en centre de rétention pour étrangers en situation irrégulière (en 2022, cela avait coûté 42,5 M€ pour l’Italie), ou établissement de détention préventive  et temporaire, pour tous ceux que ses gardes-frontières auront attrapés en haute mer et dans le désert, conformément au « contrat de prestation de services » signé avec l’Europe !

Le développement de l’Afrique pour arrêter l’immigration attendra une autre négociation improbable avec une Europe qui aura ainsi trouvé où « loger » ceux dont elle ne voudra pas après tri selon ses propres besoins économiques. La promesse, faite par Meloni dès son premier voyage en Tunisie, de l’aider sur le dossier FMI, et dont on ne trouve aucune trace dans le communiqué des 60 M€, attendra aussi ! L’heure est actuellement  au déboursement et au comptage des billets !

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2 Commentaires

  1. c’est vrai c’est une miette mieux vaut une que rien , le gros problème pour notre pays est la surveillance de nos frontières terrestres avec la Libye et l’Algérie pour qu’aucun migrant subsaharien clandestin et illégal ne rentre dans notre pays on aurait du demander un investissement gratuit pour ériger des murs infranchissables avec système de sécurité et de surveillance .

  2. Très bien écrit et bien noté.
    Un petit pastiche doit être corrigé au passage tout en haut:

    « …un montant d’environ 67 millions d’euros, qui seront décaissés dans les jours à venir, contractés et livrés rapidement. Les premiers sont une goutte d’eau dans les Danaïdes du budget tunisien. [NB –>] Les 2èmes, 138.320 MDT [<–] ne représenteraient que moins d’un jour d’importation en devises (227 MDT/J selon les chiffres de la BCT)…."

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