AccueilLa UNETunisie : Le FMI revient à de meilleurs sentiments !

Tunisie : Le FMI revient à de meilleurs sentiments !

Entre la Tunisie et le Fonds monétaire international, l’épisode de la 2ème tranche semble approcher de sa fin. Une mission de l’institution de Bretton Woods est attendue à Tunis dans une dizaine de jours. Fin mars ou début avril, les 350 millions de dollars au titre de cette 2ème tranche seront déboursés au profit de l’Etat tunisien, a assuré le conseiller économique du chef du gouvernement, Ridha Saïdi qui espère ainsi que l’hypothèque sur ce déboursement gelé depuis décembre 2016, sera levée, pour remettre les pendules à l’heure entre les deux parties.

Accordé au titre du mécanisme élargi de crédit, ce crédit d’environ 2,9 milliards $ sur 48 mois, a vocation à soutenir les réformes économiques et financières du pays pour l’aider à promouvoir une croissance économique plus vigoureuse et mieux partagée en consolidant la stabilité macroéconomique, en réformant les institutions publiques — notamment la fonction publique —, en facilitant l’intermédiation financière et en améliorant le climat des affaires. La Tunisie s’y est engagée le plus solennellement du monde, mais à l’exercice, il a été constaté par les experts du FMI que la cadence des réformes n’allait pas de pair avec celle convenue. D’où la décision du gel du déboursement, interprétée comme un coup de semonce que l’échéancier fixé doit être strictement respecté et conduit au prorata des réformes indiquées, que d’aucuns assimilent à des « diktats ».

Le fait est que l’institution financière internationale, tout en réitérant sans relâche son soutien à la Tunisie, a été comme obligée de noter que le pays n’a pas fait assez de progrès sur les réformes prescrites pour être éligible à cette fameuse 2ème tranche, alors que son gouvernement était censé opérer des changements positifs sur la masse salariale du secteur public, les finances publiques et le secteur bancaire. Mais en décidant de dépêcher une délégation à Tunis, le FMI donne l’impression de prévoir une éclaircie. D’ailleurs, la ministre tunisienne des Finances, Lamia Zribi, en a tiré la conclusion que « si le Fonds n’était pas convaincu des progrès sur les réformes attendues, il aurait choisi de ne pas envoyer de délégation. Et au cas où il le ferait, il forcerait les autres bailleurs de fonds internationaux à reconsidérer leurs propres arrangements et accords financiers avec la Tunisie ».

Une autre grille de lecture

Mais, manifestement, les conjoncturistes du FMI ont une autre grille de lecture de ce qui attend la Tunisie en 2017 et au-delà. Ils prévoient une remontée de la croissance à 2,5% cette année, contre 1% en 2016. Le chef de la mission du FMI pour la Tunisie, Björn Rother, a estimé que «  l’économie tunisienne a bien résisté dans un environnement national et international difficile, et ceci va à l’encontre de tout ce qui évoque un « péril économique ». Pourtant, le FMI affirme que les défis macroéconomiques de la Tunisie sont « notables ». La dette publique du pays se situait à plus de 60% du PIB (produit intérieur brut) en 2016. L’institution a également noté que, même si la loi de finances 2017 peut aider à réduire le déficit budgétaire à 5,6 % du PIB cette année, contre 6% en 2016, le taux projeté est encore plus élevé que celui ciblé.

Pour combler son déficit budgétaire ou du moins l’atténuer, la Tunisie n’a d’autre choix que de sortir sur les marchés obligataires internationaux, avec à la clé, un passage des prêts libellés en dollars à ceux en euros, comme ce fut le cas en février dernier pour un Eurobond de 850.000.000 € sur 7 ans avec un rendement de 5,75%. Il n’en demeure pas moins que les bailleurs de fonds internationaux, emboîtant le pas au FMI, trouvent que la Tunisie ne va pas comme il se doit sur la voie des réformes. Et ce constat, retenu dans la notation des agences comme Fitch, n’est pas pour arranger la démonstration des Tunisiens. D’autant que, selon Bloomberg, la Tunisie figure parmi les quatre pays les plus susceptibles de faire défaut sur leurs paiements en Afrique. Selon le modèle de risque de crédit souverain de Bloomberg, qui intègre « les déficits budgétaires, les réserves de change, les prêts bancaires non performants et l’instabilité politique », la probabilité de défaut de la Tunisie est de 3,5%, le troisième taux le plus élevé en Afrique.

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