AccueilMondeLa chancelière allemande répond Non à l'invitation de la Turquie

La chancelière allemande répond Non à l’invitation de la Turquie

Il y a de l’eau dans le gaz en ce moment entre Ankara et Berlin, au point que la chancelière allemande, Angela Merkel, a finalement décidé de ne pas aller en Turquie ce samedi 16 avril pour assister à l’inauguration d’un complexe pour les réfugiés dans le sud du pays. Pourtant le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, avait annoncé en grande pompe que « des dirigeants européens avec en tête Mme Merkel » allaient honorer de leur présence cet événement. Mais il est vrai que les bisbilles entre les deux capitales autour de satires télévisées allemandes canardant le président Recep Tayyip Erdogan sont passées par là…

« Au cours des derniers jours et semaines, on m’a interrogé une demi-douzaine de fois sur cette visite le 16 avril et je n’ai jamais confirmé ce voyage, ce rendez-vous. Ca reste ainsi. Il n’y aura pas le 16 avril, soit ce samedi, de voyage de la chancelière en Turquie », a fait savoir le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, dans un point presse périodique. M. Seibert ne s’est pas épanché sur les raisons du désistement de Merkel, mais personne n’est dupe, ce sont les tensions entre les deux chancelleries qui ont eu raison de ce voyage tant souhaité par les Turcs. Le premier tir télévisé en direction d’Erdogan, très irritable en ce moment, avait causé la convocation de l’ambassadeur allemand en Turquie. Le deuxième, un véritable missile, présentait le chef de l’Etat turc comme un pédophile et un zoophile. Là Ankara est carrément sorti de ses gonds et a exigé des sanctions pénales contre l’humoriste indélicat, Jan Böhmermann.

Une affaire sur fond de chantage turc ?

Le gouvernement allemand cette fois n’a pas pu se dérober et a dû se pencher sur la plainte de l’exécutif turc. On saura dans les prochains jours si les faits sont suffisamment graves que pour que M. Böhmermann soit poursuivi par la justice allemande pour « insultes » ciblant le représentant d’un Etat étranger, un délit qui peut lui valoir trois ans de prison. Il est vrai que le comique avait lui-même reconnu que son ‘oeuvre’ était une transgression du droit allemand…

Face à des médias qui ont nourri le soupçon que Merkel puisse céder à la pression turque pour ne pas compromettre l’accord avec Ankara stipulant le tarissement des flux de migrants en direction de l’Europe, la chancelière allemande a donné des gages en déclarant que ces enjeux ne pèseront en rien dans sa réflexion pour savoir si le comique est passible ou non de poursuites judiciaires. Hier mardi, elle a martelé l’impérieuse nécessité de protéger « les libertés de la presse, d’opinion et académique ». En tout cas ce qui est certain c’est que Merkel est dans une posture très délicate… et très inconfortable.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -