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14 Milliards DT en 5 mois

Avec une pression fiscale de 25,4 % (chiffre officiel tiré de la LF 2022), il n’est pas étrange de voir les recettes de l’Etat tunisien augmenter de 18,9 % à fin mai 2022, par rapport aux 5 premiers mois de l’année précédente. Ces recettes ont dépassé les 15,343 Milliards DT.

« Entre 2010 et 2019, le ratio impôts/PIB en Tunisie a augmenté de 7.1 points de pourcentage de 27.2 % à 34.3 %. Le ratio impôts/PIB le plus élevé en Tunisie était de 34.3 % en 2019, et le ratio le plus bas était de 24.1 % en 2004 », selon un Benchmark de l’OCDE.

Dans une note de l’Itceq, réalisée en 2019 par Belhassen Jébali, il est indiqué  que  la Tunisie a « un coin fiscal moyen (indicateur de mesure de la pression fiscale sur le travail salarié) de 32,7% en 2017 alors qu’il était à 30,2% en 2006 et a atteint 34,9% en 2016. En effet, un salarié qui coûte à l’entreprise 100 dinars ne touche comme salaire net disponible que 67,300 dinars. Cependant, cet indicateur pourrait atteindre 34,54% en 2019 en tenant compte des augmentations salariales prévues au titre des années 2018 et 2019. Ainsi, sur la période 2006-2017, la Tunisie taxe moins, en moyenne, les revenus de salaire que la moyenne des pays de l’OCDE ». Ce n’est désormais plus le cas. L’Etat a besoin de plus en plus d’argent, et il n’épargne plus personne, à l’exception de quelques corporations !

En 2022 en tout cas, le volume des recettes de l’Etat tunisien, en dizaines de Milliards DT, est en relation directe avec la forte pression fiscale que subissent personnes, physiques et morales. En effet, sur les 15,3 Mds DT récoltés, plus de 14,160 provenaient des recettes fiscales. Les recettes en impôts indirects n’ont rapporté que 890,4 MDT à fin mai 2021, en baisse par rapport aux 925 MDT de la même période de l’année précédente. C’est ce que disent les résultats de l’exécution du budget de 2022. Un chiffre (890,4 MDT), incompréhensible, puisque, plus loin dans le même document du ministère des Finances, on apprendra que les impôts indirects (DD, TVA et TC) ont rapporté plus de 8,5 Milliards DT à fin mai 2022, dont un peu moins de la moitié en TVA, ce qui est, somme toute, normal au vu du rythme de la consommation en Tunisie, un pays à très grande partie importateur de ses biens de consommation !

Volet charges budgétaires, les dépenses budgétaires ont été de 15,460 MDT, en majeure partie (57 %) pour les salaires des fonctionnaires, et 21,4 % pour les dépenses dites d’intervention, dont essentiellement la compensation et les dépenses sociales. A la calculette donc, 78,5 % du budget sont allés en dépenses de type social. A la calculette aussi (Recettes – dépenses), le solde budgétaire (-408,9 MDT selon le document du ministère des Finances) devrait être plutôt de simplement 116,3 MDT. En néophyte des finances, mais pour autant journalistes, on ne comprend pas cette différence dans le solde budgétaire des 5 premiers mois de l’exécution du budget 2022 !

Et en revenant aux impôts, il est probant de remarquer que sur les 5,597 Mds récupérés par l’Etat en impôts directs, un peu plus de 3 Milliards DT provenaient de l’impôt sur les salaires, une recette en impôts sur les salaires en hausse de 10,5 %, et seulement 1,260 Mds DT en impôt sur les sociétés. Immanquablement donc, les personnes physiques paient plus à l’Etat que les personnes morales, et les salariés sont ainsi plus rackettés que les entreprises, bien que jusqu’à fin mai dernier le total de l’IS recouvré ait augmenté de 45,1 %. Décidément, le budget tunisien a ses raisons que la raison ignore et ne comprend pas.

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