Le cadre de Nidaa Tounes Khaled Chouket est remonté au front pour redire son mot sur le très imminent remaniement ministériel, au cas où le chef du gouvernement, Youssef Chahed, n’aurait pas entendu la pléthore d’avertissements, consignes et autres directives du parti. Chouket a aussi évoqué, sur Shems FM hier lundi 04 août 2017, l’avenir politique de Chahed… qu’il a bouché en quelque sorte.
«Depuis quelques mois, nous percevons les signes de l’échec de ce gouvernement. Les ministres chutent les uns après les autres, et des soupçons planent même sur certains. Les points de l’Accord de Carthage n’ont pas été appliqués», a asséné le dirigeant de Nidaa Tounes. Il a ajouté : «Il faut sauver l’économie du pays et émettre des signes positifs. Il nous faut un nouveau gouvernement politique apte à matérialiser la volonté du peuple».
Sur un ton moins feutré cette fois, l’heure n’étant plus manifestement aux gans, Chouket a apostrophé directement Chahed : «Si tu persistes dans la politique appliquée jusque-là, ton équipe demeurera faible parce qu’il n’aura pas d’appui et parce que les ministres continueront à chuter». Ensuite il est revenu sur la ligne défendue par le parti et qu’il a lui-même déjà exposée : Pas question de sortir de la configuration des résultats des élections de 2014, et si c’est le cas, « ce gouvernement restera faible». Puis, sur le même ton menaçant, il ajoute : «Nous avons mis en place une démocratique handicapée. Toute construction politique qui s’opposera aux résultats de 2014 est une dérive de la démocratie».
Enfin il en est venu au destin politique du chef du gouvernement. D’après lui il sera plus brillant si Chahed rentre au bercail… de Nidaa Tounes. Par ces propos, Chouket confirme les bruits selon lesquels le locataire du palais de la Kasbah a coupé la connexion avec son parti, du moins sur certains sujets.
«Il ne faut pas brûler les étapes, Chahed est encore jeune, notamment pour 2019 !», a lâché le responsable de Nidaa Tounes. Cela rappelle étrangement la dernière sortie à la télévision du président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui avait carrément barré la route de la prochaine présidentielle à Chahed…