AccueilLa UNEBassem Loukil, le chantre de la diplomatie économique en Afrique

Bassem Loukil, le chantre de la diplomatie économique en Afrique

Le président de TABC (Tunisia-Africa Business Council), Bassem Loukil, est de tous les combats pour tenter de tirer de leur torpeur les autorités tunisiennes et les amener, enfin, à s’intéresser à l’Afrique, le prolongement naturel de la Tunisie mais que tous les exécutifs qui se sont succédé à la tête du pays depuis des décennies boudent ostensiblement. Loukil, en compagnie du président d’honneur de TABC, Jalloul Ayed, avait pris son bâton de pèlerin il y a peu pour aller prêcher du côté du chef du gouvernement, Youssef Chahed et tenter de le convertir aux vertus d’une diplomatie économique digne de ce nom. Les résultats se font toujours attendre…

Loin de se décourager car conscient du fait que le salut de la Tunisie est en Afrique, le président du Groupe Loukil a remis ça le jeudi 23 février 2017. Avec le secrétaire général de TABC, Anis Jaziri, et le président du bureau régional de Sfax, Kamel Kamoun, il est allé voir le ministre du Transport, Anis Ghedira, pour obtenir, que dis-je, presque arracher sa confirmation pour sa participation au vol inaugural Tunis–Conakry, de la compagnie nationale, programmé le 27 mars prochain. Sauf qu’en principe, si les choses tournaient comme ça doit l’être, c’était au ministre de prendre les devants en confirmant qu’il conduira effectivement la délégation tunisienne, épargnant au TABC ces efforts qu’il aurait pu réorienter dans la prise de contacts sur le continent, par exemple.

Lors de cette rencontre, le président de TABC a soumis au ministre les grands axes de l’organisation pour bien positionner la Tunisie, je dis bien la Tunisie, en Afrique. Là aussi il nous semble que ce qui est de nature à faire briller la Tunisie sur le continent doit d’abord émaner du gouvernement, sous la forme d’une stratégie finement élaborée, planifiée, avant d’essaimer chez les décideurs et opérateurs économiques. Et pas le contraire. C’est pas de façon que la Tunisie va créer une dynamique nationale capable d’impulser le succès des entrepreneurs locaux sur le continent.

Lors de cette rencontre, décidément très riche en propositions, et en anomalies, Jaziri a évoqué la réunion entre le président de TABC et le PDG de Tunisair au cours de laquelle Bassem Loukil a présenté la requête des adhérents de l’organisation quant à l’ouverture, dans les plus brefs délais, de la ligne Tunis-Douala-Libreville (ou Tunis-Ndjamena-Douala). En toute logique, c’était aux autorités d’anticiper, de s’activer autour de ces nouvelles lignes pour créer les conditions de la réussite des entrepreneurs, au lieu de ce pilotage à vue, cet attentisme mortifère pour l’économie du pays. Dans un continent où tout est à faire, où les pays, notamment de l’Afrique subsaharienne, disposent de capitaux et ont des besoins en tout, que la Tunisie peut aisément satisfaire avec le niveau de son industrie, cet amateurisme et ce désintérêt des autorités tunisiennes pour le continent sont incompréhensibles et impardonnables.

Pour finir cette rencontre surréaliste à bien des égards, le ministre a félicité TABC pour ses initiatives afin de placer l’Afrique au coeur des préoccupations des acteurs de l’économie. Nous n’avons pas vu le roi du Maroc, Mohammed VI, temporiser ou encore moins féliciter qui que soit pour son implication sur les marchés africains, il va lui-même au charbon, mouille la chemise et présente sur un plateau les contrats aux industriels et banques marocains. Jeune Afrique a fait ses comptes : Le Maroc a conclu 113 accords sur le continent depuis juillet dernier. Le royaume, pourtant si proche de la Tunisie dans bien des aspects, n’a jamais paru aussi éloigné…

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