AccueilAfriqueL'UEMOA affiche une croissance de 7%, dans un environnement difficile

L’UEMOA affiche une croissance de 7%, dans un environnement difficile

L’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) a des atouts indéniables (une cohérence organisationnelle, avec huit pays membres, un immense marché, une monnaie unique, le CFA), et ce sont justement ces éléments qui lui permettent de passer entre les gouttes d’une crise conjoncturelle, qui a pourtant durement frappé les pays producteurs de pétrole (du fait de la chute des cours du pétrole). A ajouter aux attaques terroristes subies par plusieurs États membres (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali), qui font perdre des points de croissance à cause de l’instabilité économique que cela engendre. En dépit de tous ces éléments, les fondements de l’économie de la sous-région demeurent solides, ce qui a permis à l’UEMOA (composée du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger, du Sénégal, du Togo et de la Guinée-Bissau) d’afficher 7% de croissance en 2015, et on envisage même plus de 7,2% pour cette année.

Ces chiffres ont été livrés lors de la dernière session de la conférence des chefs d’État et de gouvernement. D’après le ministre de l’Économie et des Finances du Sénégal, Amadou Ba, qui occupe actuellement la présidence du Conseil des ministres de l’Union, la croissance économique dans l’espace, en moyenne, s’établit à plus de 6% sur les quatre dernières années. Les économies de la sous-région récoltent ainsi les fruits d’une économie diversifiée, qui ne s’appuie pas uniquement sur la rente pétrolière et qui surfe sur un climat des affaires plutôt sain, qui a plutôt bien pris le virage de la réforme et assez vite. De l’aveu des experts, la zone UEMOA s’en tire beaucoup mieux que sa consoeur, la zone CEMAC.

Les bons points de l’inclusion régionale

« L’inflation et le déficit budgétaire sont maintenus respectivement en-dessous de 2 % et de 4 %. Le taux d’endettement des États membres de l’Union est resté à un niveau raisonnable, en ressortant à 40,8 % du PIB en 2015, nonobstant les efforts d’intensification des investissements publics dans les infrastructures de base », a déclaré le ministre sénégalais. Il y a des éléments structurels qui expliquent ces bonnes performances, notamment les décisions prises par les pays de l’Union monétaire dans le sens d’une harmonisation des finances publiques, de la fiscalité, du développement du marché commun et d’une gestion plus efficiente des politiques sectorielles. M. Ba a également mis en exergue, comme facteur explicatif de cette embellie, la dynamique positive des secteurs bancaire et financier. Cela a permis d’oxygéner les économies des pays de la sous-région en injectant des financements. « Des actions sont en cours en vue de doter l’Union d’un dispositif de résolution des crises bancaires afin de renforcer la stabilité financière », a ajouté le président du Conseil des ministres.

La Côte d’Ivoire truste l’économie de la zone

L’économie de l’UEMOA est trustée par la Côte d’Ivoire, qui affiche une croissance de 9% en moyenne en 2015 et 2016. Le pays, depuis l’accession d’Alassane Ouattara au pouvoir, en 2011, après une crise post-électorale qui a fait des milliers de victimes, est résolument tourné vers les grands chantiers qui vont bâtir son avenir. Et toute la zone en profite. « Notre réunion se tient, au moment où la croissance économique de notre continent est ralentie en raison de la baisse du prix des matières premières, notamment du pétrole, et du ralentissement de l’activité des grandes économies partenaires de l’Afrique. En dépit de ce contexte économique difficile et d’une situation sécuritaire préoccupante, notre Union continue d’enregistrer des résultats positifs et de s’imposer comme un cadre de référence », s’est réjoui le président ivoirien. Le pays enregistre des succès dans l’amélioration du climat des affaires, ce qui aiguise les appétits des investisseurs étrangers (Français, Turcs, Chinois, Marocains et même Tunisiens). Reste maintenant pour les dirigeants de l’UEMOA à profiter de cette situation exceptionnelles pour accélérer les réformes dans le sens de l’intégration régionale économique de la zone, pour une croissance inclusive et globale.

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