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Tunisie : Avec un tel partenaire, Chahed n’a pas besoin d’ennemi!

Avec ces mouvements sociaux en cascade ce mois, difficile de voir en l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) la partenaire qui a présidé aux destinées de la transition politique et qui a valu à la Tunisie une reconnaissance internationale, dont le point culminant a été le Prix Nobel de la paix. Avec toutes ces protestations, toute cette grogne, qui monte, monte, difficile de voir en l’UGTT le souffle réformateur qui a permis, selon ses dires, de déminer le projet de la loi de finances 2017 et de le faire passer in fine, alors que le texte, dans sa version initiale, était âprement contesté par la centrale syndicale. On croyait qu’une fois la loi votée à l’Assemblée des représentants du peuple, l’UGTT allait ranger ses habits de combat pour laisser le gouvernement, son partenaire, comme elle le claironne, dérouler son programme afin de sortir le pays du marasme. Mais voilà, les habitudes ont la vie dure, l’UGTT n’a pas pu s’empêcher de jouer les empêcheurs de tourner en rond, au risque d’effrayer les investisseurs que la Tunisie a eu tant de mal à faire venir les 29 et 30 novembre 2016, pour écouter et voir les projets que le pays a à vendre. Les rêves aussi. Tout ça est en train de partir en lambeaux. Bien sûr les plus optimistes diront que la direction de la centrale syndicale ne peut pas contrôler toutes ses troupes, et qu’il y a forcément des échappées, dans un pays lui-même difficilement contrôlable. Mais alors si c’est le cas pourquoi l’UGTT, je veux dire la direction, n’assume pas en prenant ses distances, publiquement, avec ce déluge de débrayages et mouvements protestataires qui nous tombent dessus ? Et en la matière il y a à boire et à manger !

La Fédération générale de communication, relevant de l’UGTT, a brandi la menace, dans un communiqué rendu public hier lundi 2 janvier 2017, de décréter une grève sectorielle dans toutes les administrations de la Tunisie pour forcer les autorités à plier devant des revendications, qualifiées de “légitimes”. Pour le moment il n’y a pas de date pour la grève, mais ça nous pend au nez…

La Fédération met également le couteau sous la gorge du ministre des Technologies et de la Communication, Anouar Maarouf, qu’elle somme de convoquer dans les plus brefs délais une réunion de négociation avec les syndicalistes pour plancher sur la motion professionnelle introduite le 26 décembre 2016. Un chantage, dans les règles de l’art !
Mais les syndicats ne s’arrêtent pas là, ils exigent l’amélioration de la situation des fonctionnaires et le respect des accords conclus auparavant. Ils demandent également un gel de tout le processus qui conduira à l’entrée de Tunisie Telecom en bourse et la suppression pure et simple de toutes les conventions et projets dans le sens de sa privatisation, alors que rien n’est encore acté, ni même entrepris sur ce dernier point ! Ils sont aussi vent debout contre l’intention du partenaire stratégique émirati de vendre sa part (35%) au Groupe Abraj. Ils sont également contre la politique “d’inondation de marché par la création d’opérateurs fictifs”, arguant que le marché local est minuscule et qu’une telle démarche peut le faire exploser. Bref les syndicats sont contre tout, ce qu’ils veulent c’est le statu quo, la léthargie, une mort lente quoi. Sauf peut-être dans un seul domaine : les recrutements. Ah ils en veulent ! La Fédération demande l’accélération de l’embauche de nouveaux agents à Tunisie Telecom pour résorber les trous laissés par des licenciements jugés “anarchiques”.

Grogne également chez les agents de gardiennage, du secteur privé cette fois, qui seront en grève nationale le 05 janvier 2017. D’après la fédération générale des métiers et services, affiliée à l’UGTT, il s’agit de réclamer le versement d’un rappel de majoration au titre des années 2014 et 2015.

Le même jour, le 5 janvier, grève générale dans tous les lycées et collèges du pays, a fait savoir le syndicat général de l’enseignement secondaire. Comme il faut bien justifier ce coup de sang, le syndicat a pondu un communiqué pour expliquer qu’il est très remonté contre la mise en place de l’Office des services scolaires et les politiques du ministère de l’Education, dont le patron, Néji Jalloul, en réalité, a le tort d’aller plus vite que la musique avec un déluge de réformes qui donnent le tournis, aux enseignants entendons-nous bien, alors que les parents sont ravis. Ce qui explique d’ailleurs que Jalloul soit plébiscité dans tous les sondages d’opinion. Mais ça ça plait pas à l’UGTT…

Même le secteur culturel s’y met. Grève de deux jours des agents au menu, ces 10 et 11 décembre 2016. Là aussi on argue, ou on prétexte, c’est selon, la non application des accords sectoriels déjà paraphés.

Bref, la rentrée est déjà chaude, alors que le pays, de l’avis de tous les experts, file vers une année 2017 difficile économiquement, avec une tonne de dettes à rembourser. En tout cas quand les choses vont vraiment mal tourner pour cette Tunisie que ses partenaires portent à bout de bras depuis 5 ans, en attendant, patiemment, qu’elle se relève, personne ne pourra dire qu’il ne savait pas…

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