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Tunis : La lutte contre la corruption inopérante en l’absence d’une stratégie nationale

« On a plus que jamais besoin d’une stratégie nationale pour lutter contre la corruption ». C’est ce qu’a affirmé  le président de l’Instance nationale de la lutte contre la corruption et ancien bâtonnier des avocats tunisiens,  Chawki Tbib.

Rencontré à l’occasion d’un événement organisé ce mercredi 3 février, il a considéré cette démarche comme une obligation,  car elle permettra par la suite de déterminer les politiques à mener dans le futur et surtout d’instaurer la bonne gouvernance.

C’est pour cette raison, a dit Chawki Tbib,  qu’il est temps de réviser les positions et d’assumer les responsabilités pour lutter contre ce phénomène qui ressemble beaucoup  à une épidémie.

« Le législateur, le pouvoir exécutif, la justice ou encore  la société civile, à travers ses différentes composantes, sont appelés à élaborer  une stratégie à moyen et long terme, capable de mettre fin aux pratiques de la corruption », a-t-il  estimé avant d’assurer qu’il s’agit d’une mission possible.

Une stratégie dont les grands axes devraient s’articuler autour de la prise en considération des expériences menées dans d’autres pays et la mise en œuvre des normes internationales en la matière.

Pour ce qui est de la contribution de l’instance dans ce processus, Chawki Tbib a réclamé plus de moyens pour l’accomplissement de  sa mission, expliquant que les moyens actuels sont très limités voire inexistants et l’absence de texte loi régissant ne lui permet pas de conduire les missions qui sont les siennes , selon ses dires.

Vers un Etat mafieux !

«  On est encore dans la première phase,  mais si on dépassait  cette période sans rien faire, on se trouverait certainement dans  un Etat mafieux ou il serait difficile de gagner cette bataille », a souligné l’ancien   bâtonnier

Comme explication, il a fait savoir que la corruption va certainement se propager au sein de l’Etat. «  Tant qu’il n’y a pas de stratégie nationale, la lutte contre la corruption restera sans effet », a-t-il encore avancé.

Tout est possible surtout dans pareille situation où la corruption s’est répandue à une large échelle,  ces dernières années.  Le dernier rapport de Transparency international vient de le confirmer.

En effet, la Tunisie a  perdu 3 points dans l’indice de perception de la corruption de Transparence International relatif à l’année 2015 en occupant le 76eme rang avec 38 points sur un total de 168 pays.

Chawki Tbib a expliqué ce recul par l’absence d’une volonté gouvernementale. « Les différents gouvernements qui se sont succédé depuis la Révolution n’ont pas lutté contre la corruption, on a juste feint de mener ce combat », a-t-il ajouté.

Ce point de vue est appuyé par l’Organisation I Watch qui a pointé du doigt  le rôle limité de la justice qui n’a pas poursuivi les corrompus.  Une telle situation l’a poussé à exiger le retrait du projet de loi sur la réconciliation économique et financière nationale dont les répercussions sont négatives.

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