AccueilLa UNESlim Chaker : « L’inclusion financière, illustre inconnue en Tunisie »

Slim Chaker : « L’inclusion financière, illustre inconnue en Tunisie »

« En dépit des efforts déployés , l’inclusion financière ne dit absolument rien en Tunisie », a déclaré le ministre des Finances Slim Chaker lors d’un colloque ce lundi 16 mai 2016 à Tunis sur le théme : « Vers une nouvelle stratégie de l’inclusion financière en Tunisie ». « Il reste beaucoup à faire dans ce secteur », a ajouté le ministre avant d’indiquer qu’actuellement, les 2/3 des Tunisiens ne peuvent pas bénéficier des services bancaires et d’assurances car ils ne disposent pas des revenus nécessaires ou ne connaissent pas ces services. Bien plus, 64% de la population tunisienne âgée de 15 ans et plus n’ont  pas accès aux services financiers. Au total, le taux d’inclusion financière en Tunisie avancé par le ministre est de l’ordre de 34%.

Slim Chaker a à ce propos appelé les associations actives dans ce domaine à s’unir pour plus de visibilité et d’impact. Les associations de micro-finance font, selon lui, de l’effort mais elles n’avancent pas très rapidement : « Il faut qu’elles puissent refonctionner le plus rapidement possible », a-t-il dit.

Il faut aussi, selon le ministre, que les associations professionnelles de micro-finance jouent un rôle plus important dans l’inclusion financière. Le ministère des Finances doit en faire autant dans  l’insertion du leadership.

Le ministre des Finances a appelé ainsi à faire communiquer et faire savoir l’inclusion financière auprès du public, soulignant que ce processus n’est pas une action isolée mais s’insère dans une politique globale et intégrale visant à moderniser le système financier tunisien dont plusieurs projets ont été déjà approuvés à l’instar du projet de loi bancaire ou encore la loi portant sur une banque des régions qui est en cours de préparation. « Nous travaillons sur le développement du système de l’assurance à  mettre en place toutes les lois et les réglementations permettant au système financier de se développer », a-t-il dit.

Slim Chaker a, dans le même cadre, indiqué que 35% des demandes des particuliers en financement n’ont pas été satisfaites ou mal servies. Pour ce qui est des PME et PMI, la demande non satisfaite est de l’ordre de 50%.

C’est ainsi qu’il a annoncé qu’un plan d’action de l’inclusion financière sera prêt à la fin de l’année 2016, soulignant que d’ici demain mardi 17 mai 2016, le ministère fixera au moins les objectifs et les grands axes de la stratégie 2016/2020 sur l’inclusion financière.  Les grands axes de cette stratégie sont la mise en place d’un cadre réglementaire et d’une centrale de risques et la création de l’observatoire de l’inclusion financière. Bien encore, 5% seulement des personnes qui travaillent dans le secteur de l’agriculture et de la pêche bénéficient du financement.

Selon le ministre, linclusion financière permettra à l’économie sociale et solidaire de mieux fonctionner et de procurer de l’emploi aux personnes marginalisées en leur permettant un accès plus facile au financement.

L’inclusion financière permettra aussi à l’État d’obtenir les meilleurs résultats et de faire mieux qu’actuellement, a assuré le ministre avant d’ajouter : « L’inclusion financière est très importante ; pourtant personne n’en parle », a-t-il ajouté.

De son côté,  Katia Raguzzoni, consultante indépendante de la coopération italienne a réclamé la mise en place d’un cadre réglementaire encouragent l’évolution du secteur.

Elle a également appelé à contribuer via la micro-fiance au développement des régions et segments prioritaires, promouvoir et accompagner une croissance responsable du secteur et faciliter la mise en place de l’association professionnelle des associations de micro-finance.

Par ailleurs, selon une étude de la Banque Mondiale et de CAWTAR (centre des femmes arabes pour la formation et la recherche) réalisée en 2015, le taux d’inclusion financière en Tunisie ne dépasse pas 36% de la population adulte.

En dépit des 12 millions de comptes bancaires et postaux recensés dans le pays, la demande de services de micro- finance est estimée entre 2,5 et 3,5 millions de particuliers et leurs activités génératrices de revenus, soit 30 à 40% des adultes et entre 245 mille et 425 mille micro et très petites entreprises qui auraient besoin d’une gamme de services financiers spécifiques.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -