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Tunisie : Chalghoum est très optimiste, et il a ses raisons…

Le projet de la loi de finances relatif à l’exercice 2018 a alimenté, aujourd’hui, le débat sous la coupole de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), plus précisément dans son académie parlementaire. L’événement, qui a vu la participation du président de l’ARP, Mohamed Ennaceur, le président de la commission des finances, du ministre des Finances, Ridha Chalghoum et plusieurs autres personnalités du monde des affaires, des finances et de la fiscalité, se veut une rencontre pour présenter leurs points de vue sur ce projet et parler de ses défaillances.

Lors de son intervention, le ministre a présenté son diagnostic de la situation économique et financière du pays, soulignant que la Tunisie a connu une légère reprise durant ces derniers mois, ce qui rend la réalisation d’un taux de croissance de 3% au titre de l’année 2018 beaucoup plus facile, notamment à la lumière du démarrage de l’exécution des projets d’investissement et dont le coût s’élève à près de 5200 Millions de dinars. Réaliser une croissance de 2,2% à la fin de l’année 2017, c’est aussi jouable, selon ses dires.

Balance commerciale : 9% de déficit

Toujours selon Chalghoum, l’investissement connaîtra en 2018 un nouveau souffle grâce notamment à l’entrée en vigueur de nouveaux avantages fiscaux et du nouveau code de l’investissement, qui a déjà pris effet depuis le mois d’avril dernier. De même, les intentions d’investissement dans les secteurs agricole et industriel se sont améliorées dernièrement.

Le ministre a toutefois indiqué que malgré cette légère reprise économique, plusieurs secteurs sont marginalisés et sont impactés par les difficultés au point qu’ils n’ont pas pu dépasser la crise, appelant ainsi à trouver les mécanismes capables de dépasser l’ensemble de ces difficultés.

Il a relevé l’amplification des pressions notamment celles exercées sur les finances publiques et cela se voit clairement, selon lui, à travers la dégradation de la situation de la balane commerciale, portant le déficit au cours de cette année à 9%, soit 8772 MDT, ce qui engendrera, selon le ministre, des pressions supplémentaires sur le budget et le taux de change.

Face à cette situation, il a appelé à la mise en place d’une stratégie de maîtrise des importations jusqu’à pouvoir couvrir les importations par les exportations, soulignant que suite à la baisse des investissements étrangers, le financement du déficit budgétaire ne peut désormais se faire qu’à travers l’emprunt national.

Outre l’importation, Chalghoum a évoqué le déficit des caisses sociales, soulignant à cet effet que l’État ne peut pas continuer à leur injecter des fonds, d’où la nécessité de mettre en place une stratégie de reforme intégrée.

Autre facteur de pression : Le ministre a cité les ressources d’emprunt qui représentent aujourd’hui 30% du budget de l’année 2017 contre 10,4% en 2010. Ainsi, le taux d’endettement atteindra 76% du PIB au cours de cette année.

Absence de vision

De son côté, l’ancien ministre des Finances Hakim Hammouda a critiqué l’absence de vision économique claire dans laquelle s’inscrit cette loi, appelant à ouvrir le débat sur plusieurs questions dont principalement le nombre important des taxes et impositions instaurées par les différents gouvernements qui se sont succédé depuis la Révolution et dont le nombre s’élève aujourd’hui à près de 500 articles, selon ses déclarations. “Il faut revoir toutes ces législations…“, a-t-il dit.

L’ancien ministre a en outre appelé à donner un rôle beaucoup plus important et plus intégré au travail de contrôle et de recouvrement auprès des entreprises qui échappent à l’impôt.

La relance de l’investissement“, a-t-il dit, est aussi primordiale pour assurer le développement économique et social et lutter contre la pauvreté, faisant toutefois remarquer que la croissance doit être basée sur l’investissement réel et l’exportation et non plus sur la consommation.

1/4 seulement des entreprises sont bénéficiaires

Quant à lui,  Mongi Rahoui a fait remarquer que 1/4 seulement des entreprises en Tunisie (dont le nombre s’élève à 136 mille au total) font des bénéfices et payent l’impôt sur le revenu. Le reste se trouve dans une situation économique et financière très difficile, selon ses dires.

Il a à cet effet indiqué qu’il n’est plus possible aujourd’hui de cibler, comme chaque année, les salariés et les entreprises, pour trouver des ressources supplémentaires afin de financer le déficit budgétaire et couvrir les dépenses. “On ne peut plus cibler les entreprises, notamment celles qui payent régulièrement l’impôt sur les sociétés“, a-t-il précisé.

Rahoui a, dans le même contexte, indiqué que la Tunisie se trouve dans une situation très difficile, l’endettement a atteint son plus haut niveau et ce, malgré l’ensemble des mesures mises en place par les différents gouvernements qui se sont succédé depuis la Révolution.

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