AccueilLa UNETunisie-Majorations : On va vers une catastrophe si l'UGTT persiste, dit Besbes

Tunisie-Majorations : On va vers une catastrophe si l’UGTT persiste, dit Besbes

Le membre de la commission des finances à l’ARP et ancien ministre des Finances, Slim Besbes, a démenti avoir évoqué un recours au FMI pour régler le différend entre le gouvernement et l’UGTT autour des majorations salariales. Dans une interview accordée à Africanmanager, il a indiqué qu’il avait juste préconisé un rapprochement entre le gouvernement et le FMI pour un éventuel glissement de la masse salariale. « J’ai proposé au gouvernement de se rapprocher du FMI pour adoucir sa position qui a été, selon lui, rigide et qui ne tient pas compte de la contrainte exceptionnelle que vit la Tunisie et qui devient aujourd’hui insupportable ».

Et Besbes d’expliquer que le rapprochement doit se faire en premier lieu en interne, entre le gouvernement (amélioration du pouvoir d’achat, tout en agissant à travers de véritables réformes), l’UGTT (report des majorations salariales) et l’UTICA (une contribution à travers la taxe exceptionnelle). Puis en deuxième lieu, il devrait être concrétisé à l’échelle internationale, tout en sollicitant le FMI pour lui demander de faire des concessions dans l’optique d’adoucir sa position par rapport à la masse salariale en Tunisie. Besbes a fait remarquer à ce propos que l’ARP pourra jouer un rôle déterminant pour rapprocher le gouvernement et le FMI.

Le député a en outre assuré que si le FMI cesse de soutenir financièrement la Tunisie, les autres bailleurs de fonds, tels que la Banque Mondiale, la BERD, la BID, la BAD, tous les fonds arabes et même les États, le feront aussi. « Toutes ces institutions financières ne pouvaient soutenir la transition démocratique tunisienne que lorsqu’elles ont eu la certification sur la crédibilité des réformes dictées par le FMI », a expliqué Besbes.

Il a, à ce propos, expliqué que le FMI est non seulement un bailleur de fonds mais aussi un organisme qui certifie la solvabilité des pays et donne aux autres organismes et bailleurs un signal quant à la crédibilité au niveau de la capacité financière des pays. Besbes a, en outre, ajouté que si le FMI cesse d’appuyer la Tunisie, les agences d’accréditation seront vigilantes sur l’attitude du FMI vis-à-vis du gouvernement tunisien.

« Le FMI n’a plus l’image qu’il avait durant les années 70 et 80, celle d’un organisme qui ne cible que des objectifs économiques et financiers, abstraction faite des considérations sociales. Actuellement, les représentants du FMI affichent toujours le souci de réaliser les performances financiers tout en préservant la paix sociale »., a-t-il dit. C’est dans cette optique déjà que Slim Besbes estime que le FMI pourrait nécessairement faire des concessions et assouplir les conditions.

Il a mis en garde contre l’aggravation de la situation si aucun accord n’est trouvé au sujet du report des majorations salariales, une condition inévitable, selon ses dires, à la lumière de la crise financière aiguë par laquelle passe le pays.  » Si l’UGTT reste attachée à sa position, ça sera la statu-quo et nous risquons un dérapage de l’économie nationale et des équilibres économiques et sociaux qui pourrait plonger le pays dans une politique d’austérité très sévère et insupportable, laquelle menacerait la paix sociale et la stabilité politique, voire même remettre en cause l’expérience démocratique tunisienne. Selon lui, le report des majorations salariale dans le secteur public va apporter à l’État 1000 Millions de dinars, un montant non négligeable, selon ses dires. Ajoutons à cela les 500 Millions de dinars qui devraient provenir de la lutte contre la contrebande.

L’ancien ministre a par ailleurs indiqué qu’indépendamment de cette loi de finances 2017 et des nouvelles mesures et procédures prises en compte dans le cadre de cette loi, il n’y aura pas de reprise en 2017 si l’investissement et les exportations, deux secteurs qui sont jusqu’à ce jour en panne, ne sont pas au rendez-vous. Ce sont deux facteurs primordiaux pour la reprise économique.

A rappeler que le FMI exige que la masse salariale ne dépasse pas 13% du PIB et qu’elle soit ramenée à 12% du PIB à l’horizon 2020.

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