AccueilLa UNETunis-Frappe de Sabrata : La Tunisie prise sous l’aile militaire US !

Tunis-Frappe de Sabrata : La Tunisie prise sous l’aile militaire US !

Penser que la frappe aérienne contre le camp d’entraînement de Sabrata est le lever de rideau de l’intervention militaire contre la Libye est une grille de lecture qui jure avec celle livrée par la communauté des analystes militaires, notamment américains. Il ne devrait s’agir, selon eux, que d’une opération ponctuelle et spécifique destinée à liquider le chef terroriste tunisien de Daech, Noureddine Chouchane que l’on dit architecte et cerveau des deux attentats terroristes ayant frappé la Tunisie en 2015, à savoir ceux du Bardo et de Sousse. Plus globalement, il s’agissait de tuer dans l’œuf des projets d’attaques terroristes d’envergure non seulement contre la Tunisie, mais aussi de pays européens. Le Pentagone a affirmé qu’il dispose d’ éléments probants dont des photos prises par des drones accréditant cette éventualité, et avoir observé des mouvements dans et autour de ce campement récemment créé et peuplé de Tunisiens en voie de formation pour perpétrer des attentats dans leur propre pays.

Les autorités tunisiennes le savaient-elles ? Tout porte à croire que Washington leur a mis un vent, car seuls le Pentagone et les services de renseignement américains et britanniques étaient au parfum avec sans doute des Libyens chargés, au demeurant, de les informer des mouvements et des déplacements des combattants de Daech. Un traitement qui en dit long sur le statut d’allié majeur non membre de l’OTAN octroyé à la Tunisie, lors de la visite de son président aux Etats-Unis.

La conviction semble se forger chez les analystes de la chose militaire et diplomatique que la frappe de Sabrata est à placer dans un contexte purement tuniso-américain. Christopher Chivvis, le directeur associé du Centre de politique de défense et de sécurité internationale à la Rand Corporation pense que « le raid de Sabrata devrait être considéré séparément du dossier libyen ». Et il ajoute que « cela a beaucoup à voir avec la Tunisie qu’avec son voisin libyen ».

Il estime que le « site isolé » de Sabrata qui a été pulvérisé par les avions de combat US en association avec les drones déployés est une cible plus accessible que d’aller chercher les milliers de combattants de Daech regroupés dans leur fief de Syrte à des milliers de  kilomètres à l’Est.

 « De toute évidence, dit-il,  les Etats-Unis sont préoccupés par  la stabilité de la Tunisie et de l’impact que les attaques terroristes qui ont eu lieu l’année dernière peuvent avoir sur le système politique en Tunisie, qui reste encore une brillante lumière des soulèvements arabes de 2011 », a déclaré Al-Chivvis, ajoutant que  « il y a certainement beaucoup de pays qui sont intéressés à  ce que nous pouvons faire pour renforcer la sécurité en Tunisie », selon ses dires.

Un de ces pays est la Grande-Bretagne, qui a perdu 30 de ses citoyens dans l’attentat de Sousse en juin 2015. Le ministre britannique de la Défense, Michael Fallon a déclaré qu’il avait  autorisé les avions américains à utiliser une base britannique pour lancer  l’attaque. « Je me félicite de cette frappe qui a visé un camp d’entraînement de Daesh destiné à la formation de terroristes à l’effet de perpétrer des attentats », a déclaré Fallon aux journalistes. «Je suis convaincu que sa destruction nous rend tous plus sûrs, et j’ai personnellement autorisé l’utilisation par les États-Unis de nos bases de Suffolk».

En tous cas, estime-t-on, ce raid signe , en outre, à sa manière l’impatience des Etats-Unis face la lenteur du processus de réconciliation politique entre les factions antagonistes qui ont plongé la Libye dans la guerre civile à partir de l’été 2014. Le gouvernement d’« union nationale » récemment formé sous les auspices des Nations unies devrait solliciter en début de semaine un vote d’investiture de l’Assemblée nationale repliée à Tobrouk (Est)….

Pour justifier ces frappes aériennes, le porte-parole du Pentagone, Peter Cook, a précisé dans un point de presse, quelques heures après cette action, que «les terroristes, actifs dans ce pays d’Afrique, représentaient une menace sérieuse pour les intérêts des Etats-Unis et de l’Occident».  Autre précision importante de Cook : «Nous allons assister à ces bombardements aériens, de temps en temps, quand les occasions se présenteront, mais je ne pense pas que cela présage un quelconque engagement à longs terme en Libye à l’avenir.» «De tels propos signifient que les Etats-Unis sont plutôt favorables à des missions pointées, comme ce fut le cas lors de l’élimination de l’Irakien, Abou Nabil, en novembre dernier à Derna, ou cette récente attaque à Sabratha» .

Les informations en provenance de la Maison-Blanche privilégient cette thèse. Le président Obama aurait opposé une fin de non-recevoir à une proposition d’envahissement de la Libye, même après l’installation d’un gouvernement de coalition. Une source autorisée a déclaré au New York Times qu’Obama est favorable à des attaques ciblées pour soutenir le gouvernement légal dans sa lutte contre Daech.

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