Wided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA, organisation lauréate du prix Nobel de la paix, a lancé un appel à ne pas faire l’amalgame entre terrorisme et islam.
La présidente du patronat tunisien a expliqué que les musulmans qui pratiquent leur foi calmement et respectueusement sont » victimes d’un problème sémantique en ce sens que « les terroristes sont présentés comme des « terroristes islamiques ».
« Je pense que nous devrions appeler un chat un chat « , a-t-elle déclaré du haut de la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la culture de la paix. « Un terroriste est un tueur, un meurtrier, un criminel et je dirais même un imposteur qui manipule l’islam. »
Citée par l’agence Associated Press, elle a souligné que la Tunisie a toujours été considérée comme « l’exception » du printemps arabe, car elle a réussi à éviter les conflits et à promouvoir le dialogue et le compromis. Elle a également été en mesure de promouvoir la démocratie et n’a de cesse de prendre des mesures pour lutter contre le «terrorisme», dit-elle.
Mais dans la foulée des attaques meurtrières en Tunisie et ailleurs perpétrées par des extrémistes, elle a indiqué qu’ « « il est absolument crucial d’examiner et de reconsidérer les solutions que la communauté internationale peut apporter à la complexe question du terrorisme afin d’endiguer le mal du mieux possible. «
Au – delà des victimes qui sont souvent des civils, Bouchamaoui a précisé que « le terrorisme cherche à frapper l’opinion publique, et l’intimider en instillant un climat de peur et de terreur et il a atteint cet objectif dans certains endroits ».
Soulignant l’importance d’une action internationale, elle a dit: «Je voudrais exhorter chacune et chacun d’entre vous à ne pas confondre terrorisme et islam », relevant que cette confusion est créée dans l’esprit des gens entre la foi musulmane » par une légion de djihadistes qui sont prêts à se faire exploser en tuant des innocents. «
L’insécurité croissante en Tunisie est principalement le résultat de la « gestion désastreuse » du conflit en Libye voisine, a estimé Bouchamaoui. « Nous sommes en train de payer très cher l’instabilité en Libye. Elle affecte notre pays tous les jours, autant que notre voisin », a-t-elle ajouté.