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Tunisie-FMI : Un crédit à l’arraché assorti de conditions presque « comminatoires » !

Le Fonds monétaire international a enfin donné son accord de principe pour l’octroi à la Tunisie d’un crédit de 2,8 milliards de dollars au titre, précise-t-il, du  Mécanisme Élargi de Crédit (MEDC). Un acronyme qui fait peur aux attributaires eu égard à ses implications et aux motifs pour lesquels il est mis en œuvre.

Dès l’abord, comprenons que sous le MEDC, les pays qui en « bénéficient » sont aux prises avec de graves déséquilibres de balance des paiements à cause d’obstacles structurels, affichent une croissance lente et une position de balance des paiements intrinsèquement fragile.  Ces deux conditions étant remplies, le FMI offre une aide à l’appui de « vastes programmes qui prévoient des mesures de portée et de nature nécessaires pour corriger les déséquilibres structurels sur une période prolongée ».

Dès lors que les réformes structurelles destinées à corriger des faiblesses profondes mettent souvent un certain temps à s’exécuter et à porter leurs fruits, l’accompagnement et le délai de remboursement sont plus longs que pour la plupart des autres accords.

Les accords élargis sont généralement approuvés pour une durée maximale de trois ans, et peuvent être renouvelés, le cas échéant, jusqu’à un an de plus. Cependant, une durée maximale de quatre ans au moment de l’approbation peut également être envisagée, comme c’est le cas pour la Tunisie,  et ce pour rétablir la stabilité macroéconomique, moyennant des  garanties suffisantes sur la capacité et la volonté du pays membre de mettre en œuvre des réformes structurelles profondes et soutenues. La période de remboursement est elle aussi plus longue, se situant entre 4½ et 10 ans, les remboursements s’effectuant en douze versements semestriels égaux. À titre de comparaison, les accords de confirmation s’étalent sur une période plus courte et leur période de remboursement se situe entre 3¼ et 5 ans.

Pour le cas de la Tunisie, la « feuille de route » décrétée est claire. Le directeur du département du Moyen- orient et de l’Asie Centrale au FMI, Massaoud Ahmed, s’est chargé ce vendredi d’en expliquer les tenants et les aboutissants. « La Tunisie doit poursuivre la restructuration des finances publiques en orientant les dépenses vers les investissements et la création d’emplois et réduire les dépenses courantes (dépenses de gestion) », a-t-il affirmé.

Dans une déclaration à l’agence TAP, en marge d’une conférence de presse tenue, vendredi, à Washington, pour analyser le rapport mondial sur les perspectives de croissance dans cette région, Massoud Ahmed a ajouté, qu’ « il importe pour la Tunisie d’accélérer son rythme de croissance, de réaliser un développement en faveur de toutes les couches sociales, de réduire les écarts entre les régions et d’accroître le niveau de vie des habitants ».

Pour y parvenir, la Tunisie doit réaliser la stabilité des grands équilibres macro-économiques et mettre en place un système fiscal plus équitable et efficace outre la restructuration des fonctions dans le secteur public et l’amélioration de la prestation des services publics.

Il s’agit également de restructurer le secteur financier pour améliorer l’accès des PME aux financements, nécessaires pour leur développement et aussi améliorer le climat d’affaires à même d’aider à mettre en place une infrastructure favorisant l’investissement.

Le ministre des Finances, Slim Chaker, qui participe à Washington aux Réunions du printemps du FMI et de la Banque mondiale, semble avoir reçu et surtout compris le message , puisqu’il a rappelé , deux jours avant l’annonce de l’octrooi du prêt de 2,8 milliards de dollars que « la Tunisie a adopté de nouvelles dispositions en matière de Partenariat Public-Privé (PPP), la restructuration du secteur bancaire et le statut de la Banque centrale de Tunisie (BCT). Elle se prépare actuellement, à la promulgation d’autres à l’instar de la loi de la faillite et le nouveau code d’investissement ».

Au demeurant, il a relevé que « les fonctionnaires du fonds ont  exprimé leur satisfaction quant aux réformes engagées par le gouvernement tunisien en si courte période, en vue de donner une impulsion au développement et à l’emploi ».

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