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Tunisie : Qui n’avance pas recule, avec l’UGTT qui prend les réformes en otage

L’Africa Investment Index 2018 vient d’être rendu public par «Quantum Global ». En présentation, le Managing Director Mthuli Ncube écrivait que «les investisseurs sont à la recherche des marchés les plus prometteurs pour y investir en soupesant les opportunités changeantes et les risques qui pèsent sur les pays. La décision finale d’investir est traditionnellement fondée sur l’analyse d’un complexe éventail de facteurs individuels mesurant les différents aspects des affaires, allant des conditions dans lesquelles l’investisseur se sentirait à l’aise dans un pays étranger, à la perspective macroéconomique globale. En d’autres termes, l’investisseur est attentif à un ensemble de maints indicateurs séparés le fondant à décider d’investir ou non dans un marché. Cependant, ce processus est à la fois coûteux et long».

La Tunisie est classée 24ème, même classement qu’en 2017, dans le «Africa Investment Index 2018», loin derrière le Maroc qui se classe 1er Africain et l’Algérie 3ème. Dans ce classement, l’Indice se base sur 13 indicateurs répartis en six grands facteurs clefs. Il y a le facteur de croissance (du PIB réel, investissement domestique, croissance économique), le facteur de liquidité (le taux d’intérêt réel, niveau de la masse monétaire), le facteur des risques (risque de change, note souveraine, taux de couverture des importations, niveau de la dette extérieure, situation de la balance courante). Mais aussi le facteur de l’environnement des affaires (rang dans le classement Doing Business), le facteur démographique (population totale) et le facteur de l’utilisation des réseaux sociaux (taux de pénétration de l’usage des réseaux sociaux).

Et si le Tunisien est un adorateur des réseaux sociaux, le reste des ratios de son économie réelle, restent détérioré depuis 2011. Avec une économie à 50 % parallèle, un PIB dont la croissance peine à atteindre les 2 %, une masse monétaire qui explose, un taux d’intérêt qui s’envolerait presque, dans une tentative de la BCT de juguler l’économie parallèle et de maitriser la consommation et l’importation de ce qui n’est pas essentiel pour l’économie. Mais aussi un DT qui glisse dangereusement devant les anticipations des propres opérateurs économiques tunisiens, qui l’empêchent de se stabiliser et déstabilisent par là même l’investissement direct étranger, une note souveraine qui n’arrête pas d’être dégradée rendant difficile l’accès aux marchés financiers internationaux à des coûts raisonnables, une dette extérieure qui représente plus de 70 % du PIB, une masse salariale qui bouffe le reste de ce PIB et des importations qui explosent avec une productivité qui diminue.

Force est de constater que ce sont tous ces facteurs qui ont fait que la Tunisie n’améliore pas son score, pour devenir attractive aux IDE. Des IDE qui pourraient booster ses exportations, équilibrer son commerce extérieur, créer plus d’opportunités d’emplois aux jeunes diplômés et des opportunités de partenariat pour les entreprises locales.

Force est tout autant d’affirmer que les classements de la Tunisie, dans ces livres de chevet de tout investisseur étranger, comme «l’Africa Investment Index», le «Forum de Davos» ou encore le «Doing Business», ne s’améliorera guère, tant que les fondamentaux économiques seront mauvais. Il n’y a, pour cela, qu’à regarder des indicateurs comme l’inflation, le déficit public et compte courant, d’où la nécessité des grandes réformes structurelles. N’eût été le sentiment patriotique qui anime chaque Tunisien, on pourrait presque se demander qui est le fou qui va mettre un centime dans un pays qui fait 10% de déficit courant et 6.2% de déficit budgétaire ?

Les réformes, pourtant entamées par le second gouvernement de la 2ème République, dans une conjoncture politique et surtout sociale où l’UGTT dont «The Economist disait qu’elle empêche la Tunisie d’avancer» tarde à jouer son vrai rôle de partenaire économique, en plus et avant le social. Une centrale syndicale qui est le principal contestataire du package de réformes, présenté par le GUN. Sans vouloir le savoir, elle se mettrait presque le doigt dans l’œil !

A méditer enfin cette conclusion de la dernière revue économique du FMI : «Le soutien continu de la communauté des donateurs pour les efforts de réforme de la Tunisie seront critiques dans le futur».

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