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Tunisie Télécom-GO : C’est grave ce qui se passe chez l’opérateur historique !

Il y a quelques jours, nous dénoncions «les empêcheurs de tourner en rond», à propos de la campagne menée contre l’opération de rachat d’un opérateur téléphonique maltais par Tunisie Télécom, et qui avait conduit son PDG devant l’une des commissions de l’ARP. L’affaire est désormais, en premier lieu, politique, politicienne et politicieuse (ndlr : mélange de politique et malicieuse). C’est d’abord un parti politique (Ennahdha), qui cherche des poux à un autre (Afek Tounes), en cherchant des liens suspects, conflits d’intérêts entre ce parti et un cabinet d’expertise appartenant à un homme d’affaires d’Afek. Un sens aigu du règlement de compte politicien où tous les moyens et tous les coups sont permis, quitte à retourner un ministre pour revenir sans vergogne sur son accord écrit en faveur de cette opération.

Cela dit et pour aller voir  si le diable ne se logerait pas dans le détail, nous allons voir les détracteurs du PDG de Tunisie Télécom et son ministre de tutelle qui nous remettent un dossier, appelé «Affaire de soumission» de l’offre d’achat de GO par TT.

Les documents contenus sont supposés nous apporter de quoi pourfendre les initiateurs d’une soumission qui a pourtant été faite sur décision écrite et après autorisation de la Carep (Commission d’assainissement et de restructuration des entreprises publiques).

  • TT, une entreprise infiltrée ?

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Dans ce dossier, nous retrouvons pourtant un document, hautement stratégique et normalement «Top secret» pour l’opérateur et qui s’échange librement de main en main. Appelé «Plan stratégique de Tunisie Télécom : TT Transform 2020» et élaboré par un cabinet étranger, ce document fait le diagnostic et l’état des lieux et présente, avec force détails, les perspectives et le plan de déploiement de toute la stratégie. Manifestement, ce document a été fuité de l’intérieur de l’opérateur. Cette grave fuite d’un tel document démontre d’abord le degré d’infiltration de l’opérateur historique, qui est désormais complètement nu devant tout le monde, y compris ses concurrents directs. Cette remarque faite, sur l’infiltration et l’utilisation effrontée d’un tel document pour régler des comptes politiciens au détriment des intérêts d’une entreprise publique, nous portons toutes les critiques de l’ensemble du dossier à la DG de TT. Ses réponses ont été immédiates et mêmes convaincantes à notre sens. Les voici :

  • La vision à l’international était-elle une nouveauté ?

 Ses détracteurs se demandent pourquoi cette envie de s’internationaliser et démentent que cela  fasse partie du plan stratégique, tel qu’il a été fuité. Chez TT, on nous fait noter à ce propos que la vision internationale existait déjà dans le plan stratégique 2013-2017 et que celui de 2020 n’était qu’une mise à jour et une actualisation, et que si l’axe international n’y avait pas été traité, cela ne voulait pas dire qu’il a été délaissé. Cela dit, on nous rappelle aussi que TT avait essayé depuis 2008 de sortir sur le Mali et le Niger et que ces tentatives avaient été avortées par décision politique. C’est dire que la tentation internationale et le besoin d’expansion ne sont pas nouveaux chez TT.

  • TT a-t-elle acheté une coquille vide ?

 Les antis GO pour TT font prévaloir, copie des états financiers de l’opérateur maltais à l’appui, que TT a acheté une coquille vide après que GO a vendu ses actifs. Chez TT, on nous affirme que GO a effectivement vendu une partie de ses actifs immobiliers. De là à dire qu’elle aurait vendu ses actifs, c’est aller trop vite en besogne, dans la mesure où les actifs d’un opérateur sont d’abord son infrastructure, sa licence, ses fréquences, sa base clients et son réseau commercial. «On n’est pas allé à Malte pour acheter de l’immobilier, mais un opérateur téléphonique», nous répond-t-on chez l’opérateur historique.

  • Avec un bilan négatif, TT peut-elle investir pour développer GO ?

 Les détracteurs du PDG de TT et son ministre de tutelle présentent le bilan déficitaire 2015 de l’opérateur (Encore une fuite !) et se demandent si le repreneur de GO sera capable d’honorer ses engagements de le développer. «Oui nous sommes déficitaires», nous répond-t-on à TT, mais en ajoutant : «nous sommes déficitaires seulement sur le plan comptables». En effet, au vu des chiffres qu’on nous présente chez TT, le bilan d’exploitation est plutôt bénéficiaire avec un EBITDA de 453 MDT à fin 2015. «Nous avons cependant dû faire provision pour les départs volontaires, prévus dans le plan de restructuration validé par le Conseil d’administration », ajoute TT.

Chez TT, on soutient aussi que le financement de toute l’opération est passé par un pool bancaire international constitué de 15 banques internationales, chapeauté par le Crédit Suisse et l’ABC et que cela est la meilleure preuve de la capacité de TT à investir et développer GO. «Nous nous sommes engagés, dans les documents de l’offre, à soutenir la politique d’investissement de GO qui est déjà, avec 20 % de son CA (chiffre d’affaire), supérieur à la moyenne du secteur», nous affirme-t-on chez l’opérateur historique. On comprend là que l’investissement se fera à partir du CA de GO et non de TT la tunisienne.

  • GO a-t-elle été surévaluée ?

 Ceux qui tentent de faire, encore une fois, avorter l’expansion de TT et son internalisation par une décision politique comme du temps de l’ancien régime font enfin prévaloir que TT a racheté une entreprise maltaise surévaluée. En réponse, on nous affirme, sereinement tout en tenant à être discret, que «nous avons acquis GO au juste prix». On nous ajoute que cette opération a été réalisée  dans le cadre d’un processus d’appel d’offres international et «sur un marché protégé par une réglementation de la bourse maltaise, qui fait par ailleurs partie de l’association des bourses européennes, qui empêche toute manipulation du cours ou du titre».

Tout cela répondra-t-il aux détracteurs et fermera-t-il définitivement ce dossier ? Nous ne le pensons pas, tant l’affaire est désormais devenue politisée. Il restera à redire que dénuder une entreprise publique pour l’offrir à ses concurrents pour les besoins d’un règlement politique et l’infiltration dont fait l’objet TT sont ce qu’il y a de plus grave dans toute cette affaire.

 

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1 COMMENTAIRE

  1. A bas les masques,
    Vous vous obstinez à la defense du diable au risque de perdre votre crédibilité. Vous faites la thèse et délibérément vous omettez l’antithèse.
    L’avenir vous en dira plus. En attentant, continuer votre tamtamage!

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