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La BAD propose une stratégie pour améliorer la sécurité alimentaire en Afrique du Nord

« L’agitation sociale qui a commencé fin 2010 en Tunisie, puis s’est étendue à d’autres pays, a également attiré l’attention sur l’importance de l’agriculture. Les jeunes ont réclamé l’inclusion économique et une plus grande justice sociale. Pour atteindre ces objectifs, il faut accorder une attention particulière à l’arrière-pays qui dépend principalement de l’agriculture (directement ou indirectement) pour des moyens de subsistance », souligne un rapport que vient de publier la BAD.

Intitulée « Production agricole, sécurité alimentaire et haute valeur ajoutée en Afrique du Nord », la publication de la Banque Africaine de Développement propose une stratégie visant à améliorer la sécurité alimentaire, tout en réduisant la pauvreté rurale et l’inégalité rurale-urbaine, en augmentant la part de la valeur ajoutée qui revient aux agriculteurs.

La stratégie proposée s’articule autour de quatre composantes : une participation optimale aux marchés mondiaux et la mise en place d’une réserve alimentaire de sécurité, un soutien plus fort aux producteurs nationaux (en particulier les petits exploitants familiaux), pour mieux les relier aux marchés nationaux et internationaux, l’introduction de nouveaux programmes de filets de sécurité sociale fondés sur les transferts en espèces et la mise en place de nouvelles institutions économiques inclusives qui représentent les petits agriculteurs et assurent leur participation active au processus d’élaboration des politiques.

Partant du constat que  » la consommation calorique des pays nord-africains dépend environ pour moitié des importations de denrées alimentaires « , la BAD a estimé qu’une panoplie de mesures s’impose pour augmenter la production nationale. Il s’agit de renforcer les incitations pour les producteurs locaux, dont la vaste majorité sont des petits exploitants et des familles d’agriculteurs, d’améliorer leur connexion aux chaînes de valeurs et aux marchés nationaux et internationaux et leur assurer un meilleur accès au crédit, à la terre, aux facteurs de production et à la technologie.
Des programmes dédiés spécialement aux jeunes agriculteurs et aux agricultrices sont en outre nécessaires pour aider ces derniers à accroître leur productivité.

Toujours d’après le document, il serait plus judicieux, également, d’élaborer des politiques sociales qui dépendent moins des contrôles et des subventions de prix mais plus des transferts directs d’argent vers les foyers pauvres seraient plus appropriées.
Dans ce cadre, la BAD révèle que pour certains observateurs les hausses de prix des denrées alimentaires comptent parmi les facteurs à l’origine des révolutions survenues en Egypte, au Maroc et en Tunisie, au vu que la part moyenne du budget des ménages consacrée à l’alimentation est de 43,8 % en Algérie, 40,8 % au Maroc, 38,3 % en Egypte et 35,8 % en Tunisie.

Les changements climatiques rendent la situation encore plus difficile

Par ailleurs, l’institution financière africaine a recommandé de procéder à des investissements pour renforcer l’efficience des systèmes d’irrigation et accroître les rendements, d’autant plus que les changements climatiques rendent la situation encore plus difficile en Afrique du Nord.
En fait, les températures moyennes dans cette région ont déjà augmenté d’un ou de deux degrés Celsius entre 1970 et 2004 et sont susceptibles d’augmenter de 0,9 à 4,1 °C supplémentaires d’ici la fin du siècle.
Le volume de précipitations risque de baisser de 25 % et avec la hausse des températures, le taux d’évaporation risque d’augmenter de 25 %. Cela signifie que la disponibilité des eaux de pluie pourrait diminuer de 50 %, ce qui risquerait d’entraîner une baisse supplémentaire de 15 à 25% des rendements céréaliers en Afrique du Nord.

Le rapport de la BAD pointe également d’autres problèmes de l’agriculture en Afrique du Nord, tel que le fait que la majorité des exploitations fait l’objet d’une gestion familiale, et ne contrôlent qu’une faible proportion de la superficie totale de terres agricoles.
Il ressort, également, que la part de financement de l’agriculture est extrêmement faible par rapport à la contribution de l’agriculture dans l’économie. Beaucoup de familles d’agriculteurs en Afrique du Nord ne possèdent pas de titres de propriété pour leurs exploitations de très petite taille.

Beaucoup d’études montrent que le retour sur investissement dans la recherche agricole est généralement très élevé et se situerait, selon les estimations, à 36 % pour les pays arabes. Cela étant, l’investissement de l’Afrique du Nord dans la recherche se situe entre 0,4 et 0,9 % du PIB agricole, ce qui est largement inférieur au taux d’environ 2,4 % observé dans les pays de l’OCDE et de 1,5 % observé dans les pays performants d’Amérique latine.

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