Le chiffre d’affaires de la société de l’année 2015 à la Simpar (Société immobilière et de participation) a diminué de 49,2% par rapport à 2014. Cette diminution s’explique par la conjoncture économique difficile pour la promotion immobilière. Une conjoncture qui n’a pas touché que cette filiale de la BNA. 2015 a en effet été une année marquée par une diminution du chiffre d’affaires de 39 % pour la Sits (Société immobilière tuniso-saoudienne) et d’autant pour Essoukna (autre filiale immobilière de la BNA.
En effet, cette conjoncture de l’immobilier tunisien a été marquée par une augmentation importante du prix des terrains, boostée par la rareté et la cherté des terrains constructibles. Après la révolution, d’énormes sommes d’argent ont été orientées vers l’immobilier, en particulier vers l’achat de terrains, ce qui a nourri cette flambée des prix et accru la spéculation sur les terrains.
Théoriquement régulateur du marché et pourvoyeur public de terrains constructibles, l’AFH est aussi rentrée dans le système spéculatif. On en veut pour preuve la vente de terrains par appel d’offres. Une conjoncture caractérisée aussi par l’entrée sur le marché de l’immobilier de beaucoup d’intrus, comme les avocats, les médecins et même les hôteliers, mus par le souci de placer leur argent, mais induisant à leur tour une flambée des prix des terrains.
La conjoncture de l’immobilier tunisien après la révolution, c’est aussi la baisse du rendement des ouvriers et le désordre régnant, qui ont été à l’origine de beaucoup de retard dans la réalisation des projets occasionnant, par la même, des frais financiers supplémentaires grevant le prix de vente final des appartements.
Tout cela, sans oublier l’augmentation substantielle des coûts de construction, matériaux de construction et main d’œuvre compris. Des matériaux (marbre, revêtement divers, électroménager etc.…) en grande majorité importés en devises. La chute de la valeur du dinar n’a fait qu’aggraver la situation et renchérir le produit final. On ne passera pas sans évoquer le rôle des prestataires publics tels que municipalités (STEG, SONEDE, protection civile, ONAS notamment) dont les retards ont impacté négativement le secteur, notamment pour l’obtention des différentes autorisations de bâtir, de récolement ou raccordements divers. Ce retard occasionne des coûts supplémentaires en frais financiers et par conséquent accroît le coût de revient des biens immobiliers.
Les sous-traitants (différents corps de métier), surtout après la révolution, se trouvent désorganisés par une main d’œuvre indisciplinée et manquant souvent de qualification.
L’autorisation du gouverneur pour l’acquisition de biens immobiliers pour les étrangers qui gagnerait à être bannie à l’instar de ce qui se fait, mais aussi et surtout l’exigence de la présentation des 3 dernières déclarations de revenus pour les clients lors de l’enregistrement du contrat d’achat, ont impacté très négativement le chiffre d’affaires des sociétés de promotion immobilière, (peur de l’administration fiscale, comptabilité non tenue ou mal tenue, pas à jour, etc..). La forte hausse du prix des logements et le coût des crédits rendent impossible leur amortissement sur une période généralement admise pour le secteur (20 ans), ce qui a dissuadé plus d’un d’investir dans la pierre. C’est toute cette conjoncture que travaille la Simpar.
- Les atouts, certains, pour des lendemains meilleurs
Au niveau de la Simpar justement, c’est le stock destiné à la vente pour l’année 2015 qui est en diminution de 27% par rapport à 2014. Certains problèmes rencontrés au niveau de l’obtention du PV de récolement (projet GALAXIE (en cours), Choutrana et la Soukra (4ème trimestre 2015), pourraient compléter l’éventail des explications de ce premier résultat (les bilans restant non-définitifs en attendant la validation des commissaires aux comptes) de l’entreprise.
La société dispose, néanmoins, de plus que 82 mille m² de terrain à bâtir au 31 décembre 2015 pour un montant provisoire de 33 MD (le double du stock de terrain à bâtir De la SITS) .Ce stock représente les consommations de huit exercices environ. Le stock du terrain à bâtir a d’ailleurs augmenté de 22,57%, et ce après acquisition ; au cours du 4ème trimestre 2015 ; de deux terrains, de superficies respectives de 1 484 m² et 1645m² pour un montant de 6,3 MDT. Ces deux terrains permettront à la société de construire 4900 m² de plancher et de réaliser un chiffres d’affaires de 21 MDT.
Le stock de produits finis et de produits en cours de finition représente le chiffre d’affaires pour les années 2016 et 2017. Le stock de produit fini va être majoré par deux projets en cours de réalisation dont leurs achèvements sont prévus pour le deuxième trimestre 2016( HSC69 Nasr2 : CA est estimé à 11 MDT ) et le dernier trimestre 2016 (Marsa : CA est estimé à 9MDT) . Le démarrage des travaux de deux nouveaux projets en 2016 seront ajoutés au stock des produits en cours de finition.
Côté participations, la société dispose d’un portefeuille- titres d’une valeur historique de plus que 16 MDT. Ce portefeuille est évalué à plus que 25 MDT au 31 décembre 2015 (dont 19 MDT, la valeur boursière des actions cotées et 6 MDT, la valeur mathématique des participations non cotée à la bourse). Un portefeuille de surcroît enrichi par la souscription de la Simpar à l’augmentation de capital de la Sodet-Sud pour un montant de 1,3 MDT.
Il est important de noter que la Sodet-Sud une société d’investissement touristique sur la côte de Zarzis et dont le stock foncier des terrains est évalué à plus que 43 MD. La société a procédé à la vente des titres cotés à la bourse maturés et a généré des bénéfices de plus que 700 mille dinars dans le cadre de la restructuration de son portefeuille- titres.