AccueilLa UNEL'UGTT met à mal l'accord avec le FMI

L’UGTT met à mal l’accord avec le FMI

« La mission du FMI à Tunis du 4 au 18 juillet 2022 s’est terminée sans accord. Pourtant les perspectives étaient bonnes. Un accord semblait alors à portée de main, sous réserve que les autorités s’accordent avec les partenaires sociaux en priorité sur la maîtrise de la masse salariale de la fonction publique et la réforme des subventions énergétiques. Aucune avancée concrète n’a cependant été constatée à ce stade, en dépit d’une promesse de discussions entre les partenaires tunisiens approuvée le 12 août sous l’égide du BIT. Le gouvernement et l’UGTT ont certes repris leurs négociations le 29 août, mais le temps presse », dixit Fanny Labarthe de la mission économique de l’ambassade de France à Tunis.

–          Goulot d’étranglement, dès la 2ème séance de négociation 

Et c’est un fait, lséance de négociation, qui a réuni le vendredi 2 septembre 2022, le gouvernement et l’UGTT, n’a pas abouti à un accord en raison de la divergence de vues sur le taux d’augmentation des salaires du secteur public et de la Fonction publique et la date de son décaissement, selon le secrétaire général adjoint de la centrale syndicale Slaheddine Selmi.

Et l’économiste de l’ambassade de France d’avertir que « il est urgent que la Tunisie adopte les réformes permettant de retrouver un cadre macroéconomique et budgétaire soutenable dans un contexte encore plus dégradé par les conséquences de la guerre en Ukraine. Des actions décisives sont attendues auxquelles la France apportera son soutien, ce que la Première ministre Elisabeth Borne vient de confirmer à son homologue Najla Bouden le 30 août à Paris au MEDEF ».

La cheffe du gouvernement tunisien riait certainement jaune en recevant des mains du SG de l’UGTT, presqu’une année après le lui avoir demandé, le document présentant le programme des réformes pour sortir la Tunisie de crise économique. Elle ne l’avait pas encore lu, mais elle s’est certainement rendue compte que « on n’est pas sorti de l’auberge », surtout avec les incohérences qu’il contient.

–          Tout, sauf le FMI. Ce n’est pas son rôle

Et le nœud gordien de ces négociations semble, selon le document de l’UGTT, rester la masse salariale, question où le rapport de l’UGTT accuse le gouvernement Bouden de « lecture biaisée, avec un Benchmark international orienté ». Pour financer le budget, l’UGTT propose « le recours à la BCT, les taux d’intérêt négatifs, et le recours à l’endettement ». La Centrale syndicale ne semble pas comprendre que le recours à cet endettement passe aussi désormais par l’accord du FMI, clé de voûte, et garant de la capacité de la Tunisie à rester bancable.

L’UGTT conseille au gouvernement de puiser plus chez le FMI qu’elle déteste pourtant, à travers les DTS des pays riches. Cassandre de 1ère classe en prévoyant déjà l’échec du programme Bouden, la Centrale syndicale tunisienne ne semble pas être au courant que cela fait plus de deux ans, une fois avec Kais Saïed et l’autre avec Najla Bouden, que la Tunisie essaie vainement de le faire, et que d’autres pays africains sont aussi sur les rangs. Sans oublier que les pays riches aussi font face à la crise, et que « bonne charité commence par soi-même ». Un document en tout cas, qui rappelle le slogan d’un certain Slim Riahi lorsqu’il chantonnait en 2011 « Tawa ».

–          Tabboubi oppose une fin de non-recevoir au programme de Bouden

« Les réformes structurelles doivent se faire en étroite collaboration avec les partenaires sociaux (…) et il est impossible, pour l’UGTT, d’y participer, en l’absence d’un consensus national, et sans une vision claire à propos de l’avenir du pays », dixit le document de l’omnipotente Centrale syndicale tunisienne. Des propos qui renvoient dos à dos le gouvernement et ses bailleurs de fonds, et qui opposent une fin de non-recevoir à son programme de relance de l’économie tunisienne, avec l’appui du FMI. Pour ce dernier, l’UGTT considérerait même que ce n’est pas son rôle. « Le rôle essentiel du FMI est d’aider les pays à dépasser les difficultés passagères, issues d’éléments externes ». Et lorsque les difficultés sont issues d’éléments internes, comme les grèves, les demandes incessantes d’augmentations salariales sans valeur ajoutée, le FMI devrait, selon l’UGTT, laisser les pays se dépêtrer dans leur merde, et pourquoi pas les laisser consommer tous leurs DTS et ceux des autres pays, sans se soucier de leurs capacités à rembourser, car les DTS des autres, c’est aussi de la dette !  

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