AccueilLa UNEBouden et ses ministres brasseraient-ils simplement du vent juste pour faire illusion ?

Bouden et ses ministres brasseraient-ils simplement du vent juste pour faire illusion ?

Le 20 avril 2023 et dans un communiqué de presse de La Kasbah, 25 personnes, membres du gouvernement de Najla Bouden et autres cadres, figuraient dans une photo (Le plafond, les lustres et les bouches d’aération y occupaient plus d’espace que les personnes, parfaite illustration d’une forme plus importante que le fond) illustrant un conseil ministériel (CM) « destiné à l’examen des mesures urgentes permettant de promouvoir la croissance économique en 2023, et le suivi de la méthodologie proposée pour l’exécution du programme nationale des réformes ». 

Et comme s’il s’agissait de deux sujets différents, le communiqué a fait part d’une 2ème partie de la même réunion « consacrée au suivi du programme national des réformes ». La présidence du gouvernement voudrait-elle ainsi dire que promotion de la croissance et programme national des réformes étaient deux choses différentes ? Ce gouvernement et sa cheffe avaient déjà préparé un décret-loi sur la question de la réforme des entreprises publiques, et il n’a jamais été signé par le chef de tout l’Etat. Signe que le premier fait ce qu’il peut, et que le second fait ce qu’il veut.

  • De l’inutilité de brasser de l’air dans un CM

Le plus néophyte des experts lui dirait pourtant que non, et que ces réformes sont faites pour colmater les déficits jumeaux qui sont le nœud gordien du déficit de croissance. Le ministre Samir Saïed qui en sait plus long que le reste de ses collègues à mission verticale sur la question de la croissance et sur ce qui la handicape, soulignait d’ailleurs à juste titre dans ce CM, « l’impact de ces réformes sur la reprise des équilibres des finances publiques ».

Les plus avertis des observateurs de la place économique tunisienne lui diraient aussi que le gouvernement Bouden ne fait, depuis sa venue au monde, que tourner autour du pot. Les diagnostics ont été faits depuis belle lurette, et même avant sa venue, qu’ils ont fait l’unanimité autour des solutions préconisées pour booster la croissance.

L’IACE en parlait depuis 2014 et publiait même un rapport à ce sujet sous le thème de « Potentiel de croissance et création d’emplois », et un autre depuis 2017. En 2011, l’IACE citait même « les chantiers prioritaires pour un schéma de croissance inclusive ». Sous Samir Saïed, « le dialogue public-privé pour l’amélioration du climat des affaires » détaillait aussi tout ce qu’il fallait faire pour améliorer ce climat. Bien avant son ministère, un plan de sauvetage de l’économie tunisienne avait été maintes fois annoncé et jamais mis en pratique !

  • Où est donc le véritable problème ?

Pourquoi essayer donc de recréer la roue ? Ou est-ce que c’est juste pour donner l’impression aux bailleurs de fonds que le gouvernement s’attèle à mettre en place les réformes et les remèdes qu’ils demandent pour qu’ils lui fassent enfin confiance, donnent crédit à ses bonnes intentions et lui ouvrent les vannes des crédits financiers ?

En fait, et disons-le clairement même si cela déplait à tous ceux qui le soutiennent sans réserves et pour le seul fait d’avoir écarté (et non encore éliminé) le parti islamiste Ennahdha, le problème économique de la Tunisie est le chef de tout l’Etat Kais Saïed. Le gouvernement de Najla Bouden et elle-même font ce qu’ils peuvent. En tant que simple première de ses ministres, Bouden ne peut faire plus que donner l’impression, en attendant des instructions contraires du chef de tout l’Etat qui est l’unique et le véritable chef d’orchestre et donneur d’ordre.

Kais Saïed lui-même sait très bien, on l’espère du moins, ce qu’il faudrait faire pour relancer l’économie, sa croissance et l’investissement. Et le 1er est de changer de langage et de discours. Sortir du complotisme ésotérique, se défaire de son habit d’Illuminati qui le fait accuser toute opposition de « séditionnisme », adopter un discours rassembleur et positiviste, se soigner (politiquement s’entend) de l’autisme politique dans lequel il s’est enfermé depuis un certain 25 juillet 2021, et arrêter sa cabale politique contre tout ce qui représente l’économie de marché en dressant juste les barrières contre ses dérives et baliser le terrain vers une économie inclusive qui donnerait ses chances, financières et administratives, à tous ceux qui voudraient entreprendre et créer de la richesse et de la croissance.

Les réformes dont parlait le CM de Najla Bouden, le chef de tout l’Etat les a toujours refusées, car elles dérangeraient ses propres projets politiques qu’il endosse volontiers, à coups de consultations à faibles taux de participation, à tout un peuple, celui de « Echaâb Yourid الشعب يريد» uniquement !

Et entretemps, le seul souci du chef de tout l’Etat était sa réforme du système éducatif dont le contenu sera certainement fait par la consultation virtuelle qu’il prépare avec son ministre des TICs, comme pour la constitution et tout ce qui s’en est suivi. L’économie n’est pas encore une urgence pour Kais Saïed !

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1 COMMENTAIRE

  1. Le Président KS reste sur sa ligne de nettoyage du pays y compris la justice des corrompus et des incompétents en particulier les sympathisants de Ennahdha, la Tunisie a besoin de lui pour mettre de l’ordre dans la justice et dans les ministères ainsi que dans l’UGTT. Le gouvernement sous la présidence de Mme la cheffe du gouvernement doit passer immédiatement à l’action pour réformer le pays. Ceux qui n’ont pas les compétences requises doivent immédiatement dégagés et remplacer par des compétences pointues, il pourra faire appel aux anciens ministres de Ben Ali ayant l’expérience requise dans la gouvernance. La Tunisie n’a plus le temps pour retarder les réformes, il y va de sa crédibilité et de sa croissance et donc de sa survie. Il faut mettre fin au laxisme, aux grèves et aux sit-in, la loi doit s’appliquer à tous sans préférence, l’UGTT doit cesser ses grèves et ses chantages avec le gouvernement qui n’a plus d’argent. Les banques doivent aussi cesser de leur vol et orientent leur gain pour soutenir les PME et encourager l’investissement.

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