Neuf tirailleurs très âgés, qui ont combattu pour la France notamment en Indochine et en Algérie, se sont envolés vendredi pour un retour définitif au Sénégal, après une longue bataille avec l’administration française pour faire reconnaître leurs « sacrifices ».
Ces tirailleurs ont combattu pour l’armée française principalement dans l’enfer de l’Indochine et de la guerre d’Algérie, et pour certains ont été déployés au Cameroun et en Mauritanie.
« Je suis très content de rentrer au Sénégal et de continuer à bénéficier des droits que j’avais en France; depuis 25 ou 20 ans, c’était dur pour nos proches de faire la navette, et pour notre âge aussi… », a dit à l’AFP l’un d’eux, 87 ans, portant ses médailles militaires sur une tunique moutarde.
Cela arrive « tardivement », car « beaucoup de camarades sont morts avant de bénéficier de cette mesure… », a déploré l’ancien combattant.
Ce retour a été rendu possible grâce à une mesure dérogatoire décidée par le gouvernement français, qui leur permet de vivre en permanence dans leur pays d’origine, sans perdre leur allocation minimum vieillesse de 950 euros par mois. Une aide exceptionnelle finance aussi leur déménagement, leur vol retour et leur réinstallation.
« Je suis extrêmement émue », confie à l’AFP avant de prendre l’avion Aïssata Seck, présidente de l’Association pour la mémoire et l’histoire des tirailleurs sénégalais. Petite-fille d’un tirailleur, elle a été la cheville ouvrière qui depuis dix ans a travaillé à leur reconnaissance, jusqu’à la décision d’Emmanuel Macron début 2023 d’annoncer cette mesure dérogatoire pour leur allocation.
Le corps français des « Tirailleurs sénégalais », créé sous le Second Empire (1852-1870) et dissous dans les années 1960, rassemblait des militaires des anciennes colonies d’Afrique. Le terme a fini par désigner l’ensemble des soldats d’Afrique qui se battaient sous le drapeau français.