La guerre civile au Soudan est entrée mardi dans sa troisième année, sans aucune issue en vue, après avoir fait des dizaines de milliers de morts, déraciné 13 millions de personnes et plongé dans la famine une partie de ce pays d’Afrique de l’Est.
Des millions de civils « continuent à faire les frais du mépris des (belligérants) pour la vie humaine », a averti le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à la veille de cet anniversaire.
La guerre a éclaté le 15 avril 2023 entre l’armée régulière commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo.
En quelques heures, la capitale Khartoum s’est transformée en champ de bataille avant qu’elle ne tombe aux mains des FSR. Des centaines de milliers de personnes ont fui, ceux qui sont restés ont dû lutter pour survivre.
Beaucoup de civils ont célébré ce qui était pour eux une « libération » après les mois passés sous l’emprise des paramilitaires, accusés de génocide, de pillages et de violences sexuelles.
Selon l’ONU, plus de 2,1 millions de déplacés pourraient rentrer à Khartoum dans les six mois, si les conditions de sécurité et les infrastructures le permettent.
Après la perte de Khartoum, les paramilitaires ont concentré leurs attaques au Darfour (ouest) pour tenter de s’emparer d’El-Facher, la dernière capitale provinciale de cette région à leur échapper.
Mardi, l’armée a dit avoir mené « avec succès des frappes » sur des positions des FSR au nord-est d’El-Facher.
Dimanche, les paramilitaires ont annoncé avoir pris le camp de Zamzam, proche d’El-Facher, où vivaient plus de 500.000 déplacés frappés par la famine, lors d’un assaut qui a fait plus de 400 morts selon l’ONU.
D’après l’Organisation internationale pour les migrations, environ 400.000 civils ont fui le camp de Zamzam à mesure que les FSR avançaient.
Les FSR contrôlent presque totalement le Darfour, frontalier du Tchad.
L’armée du général Burhane, dirigeant de facto du pays depuis un coup d’Etat en 2021, contrôle le nord et l’est, tandis que les paramilitaires dominent le sud et l’ouest.
Lundi, Antonio Guterres a appelé à mettre fin « au soutien extérieur et au flux d’armes » qui alimentent la guerre.
La guerre du Soudan, An III
- Publicité-