Hela Ben Houcine Khaladi, professeure d’économie, a indiqué que les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) concernant la croissance en Tunisie s’inscrivent dans un contexte de brouillard économique mondial, en raison des droits de douane imposés par Trump, ainsi que de facteurs locaux.
Il convient de rappeler que le FMI avait affirmé, dans son rapport sur les « Perspectives de l’économie mondiale, Avril 2025 » publié, mardi, en marge des réunions de printemps 2025 que la croissance en Tunisie devrait se situer à 1,4% en 2025 et également en 2026.
Hela Ben Houcine Khaladi a expliqué, au micro d’Expresso, ce jeudi 24 avril 2025, que ces facteurs incluent le taux d’inflation, le taux de croissance, le déficit budgétaire de l’État, le déficit de la balance commerciale, et surtout l’augmentation de l’endettement public.
Elle considère que la prévision de croissance de 1,4 % pour l’économie tunisienne, annoncée par le Fonds monétaire international (FMI), est loin des projections contenues dans le budget de l’État, qui table sur une croissance de 3,2 % pour l’année 2025.
Par ailleurs, la professeure a indiqué que le taux d’investissement en Tunisie devrait chuter à moins de 10 %, et celui de l’épargne à environ 5 %, selon les prévisions du FMI pour les cinq prochaines années (jusqu’en 2030).
Elle a insisté sur la nécessité de mener des réformes structurelles pour éviter que ces prévisions ne se réalisent, en particulier l’amélioration du climat des affaires et l’augmentation de la productivité. Elle a souligné que la décision politique joue un rôle crucial dans la mise en œuvre des décisions, des mesures et des réformes, et a appelé tout le monde à y adhérer.
Dans ce contexte, elle a proposé de revoir la politique de subvention, de restructurer les entreprises publiques, et d’augmenter la productivité, dans le cadre d’une politique fiscale qui, selon elle, doit être équitable.