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ANC : Marzouki paie la facture de ses errements et déclarations malencontreuses

Moncef Marzouki passera-t-il à la postérité comme le premier président de la République tunisienne à avoir essuyé une motion de censure ? Le processus a été lancé suite à une vague de contestation qui n’a de cesse d’enfler, et l’opposition n’a pas été en reste pour saisir au vol cette opportunité et déposer ce qui est considéré dans les démocraties parlementaires comme une des pires sanctions à laquelle s’expose un chef du gouvernement.

A vrai dire, il ne s’agit pas d’une motion de censure. Selon le juriste Kais Saied, on est en présence d’une procédure de destitution.

Jusqu’à présent, 77 députés ont signé la motion. L’élu à l’ANC, Samir Bettaieb a précisé qu’« avec ce nombre, les députés ont le droit de déposer leur demande de destitution du Président de la République sur le bureau de l’ANC, à charge pour ce dernier d’examiner, au bout d’une semaine, cette motion et présenter son rapport où il consignera soit son acceptation, soit son rejet. Dans le premier cas, « l’ANC tiendra une séance plénière, dans la semaine qui suit, et Marzouki passera sur le grill de l’ANC », prévoit Samir Bettaieb.

Le président de la République provisoire, fait face à cette épreuve en raison des déclarations qu’il a faites à la chaîne Aljazeera en marge de sa participation au sommet Arabe qui a eu lieu à Doha.

La motion de censure, signe de la démocratie

Tarek Bouaziz, député indépendant, considère que la motion de défiance est une pratique démocratique, selon l’article 13 de la loi constitutionnelle du 16 décembre 2011 relative à l’organisation provisoire des pouvoirs publics.

« Face aux erreurs multiples du président de la république, malgré ses prérogatives limitées, il est appelé à répondre de ses agissements et déclarations, notamment ses récentes propos envers l’opposition » a dit Bouaziz affirmant qu’ « avec cette initiative, l’autorité suprême sera de retour à l’ANC et personne ne pourra défier cette autorité ».

Pour, Samir Ben Amor, député CPR et ancien conseiller auprès du président de la République, la motion de la censure signée par un grand nombre des députés dénote l’évolution démocratique que connaît la Tunisie de l’après 14 janvier. « Cette initiative, première du genre, confirme le rôle joué par l’ANC en matière du contrôle du pouvoir exécutif, le vrai pouvoir dans le pays », a-t-il expliqué.

Cependant, Samir Ben Amor a déploré la campagne féroce « de bas étage» orchestrée contre le président de la République. « La réussite de Moncef Marzouki et son rayonnement ont fortement inquiété ses adversaires qui ont cherché par tous les moyens à nuire à son image ».

Le député CPR prévoit que le président de la République, en dépit de cette motion, sera soutenu par la troïka au pouvoir. Donc, la motion de censure, a-t-il soutenu, boostera la confiance dans la personne du président.

Pour Tahar Hmila, démissionnaire du CPR, la présence de Moncef Marzouki à l’ANC demeure utile pour pointer du doigt ses positions et son rendement qui ne concordent pas avec sa charge de président de la République.

D’après lui, Moncef Marzouki est appelé à se conformer à la logique de la révolution, faute de quoi, il devra rentrer chez lui, signalant que la motion de censure signée par les députés est un exemple pour les futures générations et les peuples qui se préparent à entrer dans la modernité.

Marzouki prisonnier de soi-même

De son côté, Mongi Rahwi, dirigeant du mouvement des patriotes démocrates unifié, affirme que Moncef Marzouki est en conflit avec soi-même indiquant qu’ « avec ses déclarations, le président est loin d’être considéré comme un militant pour les droits de l’homme. Il a voulu être activiste, mais il a échoué. De même, il a voulu être un écrivain, mais il n’en a pas l’expérience nécessaire ».

Rahwi a ajouté que Marzouki est un prisonnier de soi-même et son désaccord avec Ben Ali n’est qu’un épisode de la lutte pour le pouvoir. D’après lui, le président de la République est un supplétif du parti Ennahdha et il n’aura pas une place parmi les grands militants ou écrivains.

Pour ces déclarations envers l’opposition, Mongi Rahwi a indiqué que les gauchistes ont vécu des moments difficiles avec l’assassinat de leader Chokri Belaid dont la responsabilité est imputée au Moncef Marzouki et au parti au pouvoir, Ennahdha.

Wiem Thebti

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