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Co-développement sûr contre IDE aléatoires

Quelques mois après le déclenchement du conflit russo-ukrainien, les Tunisiens, pacifistes et hostiles en principe aux guerres, s’étaient néanmoins attendus à bénéficier du mouvement mondial de relocalisations industrielles qui allait s’opérer, de l’avis de tous, dans son sillage, notamment dans le secteur du textile- habillement et de celui des composants automobiles.

De hauts responsables du ministère de l’Industrie avaient même déclaré à l’agence TAP, en mai 2022,  que « nous avons identifié des sites existants et les bâtiments industriels pour  accueillir directement les entreprises relocalisées », ajoutant que « dans le secteur des composants automobiles, 2 demandes de relocalisations avaient été administrativement complétées tandis que  5 autres étaient en cours d’examen ».

Cependant, sans être maigres, les Investissements Directs  Etrangers drainés en Tunisie en 2022 étaient en deçà de ces pronostics hautement optimistes.

Selon le directeur général de l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation, Omar Bouzaouda,  mercredi 12 juillet 2023, à une radio locale, en accord avec un récent rapport du CNUCED, en 2022, les investissements directs étrangers (IDE) drainés en Tunisie ont atteint 713 millions de dollars (environ 2200,67millions de dinars), contre 660 millions de dollars (environ 2037,09 millions de dinars) en 2021, soit une hausse de 8%.

Or, en 2019, avant la pandémie de Covid-19, les IDE réalisés en Tunisie avaient atteint  845 millions de dollars (environ 2608,09 millions de dinars).

A vrai dire, à quelques rares exceptions près, « ce désintéressement » a touché toute l’Afrique.

 D’après le rapport signalé de la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement), les flux d’investissements directs étrangers (IDE) vers l’Afrique ont chuté à 45 milliards de dollars en 2022, contre 80 milliards de dollars atteint en 2021. Ils n’ont représenté que 3,5 % des IDE mondiaux.

Comme l’a noté un analyste, cet humble bilan contraste fortement avec la sollicitude et l’intérêt politiques manifestés envers l’Afrique par les grandes puissances au plus haut niveau.

Avec 15 milliards de dollars, l’Afrique du Nord a attiré le plus de flux d’IDE du continent en 2022, affichant  une hausse de 58% par rapport à 2021. Cependant, avec 11 milliards dollar, c’est l’Egypte qui en a accaparé la part du lion.

Avantages comparatifs

Plusieurs  experts, tout en étant favorables aux IDE, ont mentionné d’autres formules plus fructueuses et plus sûres, dont la formule du Co-développement qui avait été, un jour, un slogan et un mot d’ordre pour le partenariat bilatéral et multilatéral avec l’Europe et l’Occident industrialisé en général.

La Tunisie, en particulier, est pourvue des atouts nécessaires à la réussite de pareilles formules.

Les partenaires européens reconnaissent franchement ses nombreux avantages comparatifs dans ce domaine.

L’accord d’association signée en 1995 entre la Tunisie et l’Union européenne s’inspirait de l’idée de Co-développement que les partenaires français ont ressuscitée à travers le Forum tuniso-français de Co-développement industriel.   

La deuxième édition de ce Forum tuniso- français du Co-développement Industriel s’est tenue le 13 juin 2023, à Tunis, avec la participation de 150 industriels tunisiens et une douzaine d’entreprises françaises.

En connaisseur et sans la moindre complaisance, Michel Bauza, directeur de Business France de l’Ambassade de France à Tunis, organisatrice de l’évènement, n’a pas tari d’éloges, à cette occasion, sur l’industrie tunisienne et les industriels tunisiens.

« L’industrie tunisienne qui représente environ un quart du PIB est, aujourd’hui, très développée et fortement orientée vers l’Europe depuis de nombreuses années dans un processus de near-sharing, a-t-il affirmé.

En France, l’industrie ne représente qu’environ 10% du PIB, contre 23% du PIB, en Tunisie.

 » Aujourd’hui, a ajouté Michel Bauza, ce near-sharing se renforce avec l’augmentation de la demande en Europe pour trouver un partenaire de proximité de sorte que les industriels tunisiens sont en mesure de répondre à ce défi, d’où la nécessité de poursuivre la montée en compétences de l’industrie tunisienne ».

De son côté, le directeur général de l’Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII), Omar Bouzouada, a rappelé que les intentions d’investissement des entreprises françaises au cours des cinq premiers mois de 2023 ont presque doublé par rapport à la même période de l’exercice 2022, ajoutant que cette augmentation témoigne de la confiance au climat d’affaires tunisien et de la bonne santé du secteur industriel.

Le pays demeure attractif notamment avec les réformes engagées au niveau de la gouvernance de l’investissement et du climat des affaires, outre la nouvelle vague de mesures qui devraient être adoptées, a-t-il ajouté.

S.B.H

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