AccueilAfriqueCôte d'Ivoire : L'opposition rejette la nouvelle Constitution si chère à Ouattara

Côte d’Ivoire : L’opposition rejette la nouvelle Constitution si chère à Ouattara

Quand le président Alassane Ouattara a entrepris son projet de nouvelle Constitution, il ne s’imaginait sans doute pas qu’il allait faire face à une telle levée de boucliers de l’opposition. Cette dernière a réitéré son refus catégorique du nouveau texte fondamentale proposé par Ouattara à travers une conférence de presse jeudi dernier à Abidjan. Le président du Front populaire ivoirien (FPI, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, jugé actuellement à la CPI pour crimes de guerre), Pascal Affi N’guessan, a décrété la « rupture » des pourparlers avec le gouvernement et brandi la menace de faire « descendre dans la rue » ses troupes s’il n’y a « pas de solution » à leurs doléances d’ici « fin septembre » et ce, « jusqu’à ce qu’Alassane Ouattara recule ».

Pourtant Ouattara avait cru bien faire en annonçant la confection d’une nouvelle Constitution, à adopter par référendum, qui ouvre la voie à un poste de vice-président pour partager un peu le pouvoir et à un sénat. Il est aussi question de gommer du texte tous les articles « confligènes » liés aux conditions d’éligibilité à la présidence de la République pour « garantir la paix et la stabilité » en Côte d’Ivoire. Pour rappel, ce sont dispositions qui avaient donné naissance au concept nauséabond d' »ivoirité » et qui avaient mis le feu au pays, provoquant les éruptions xénophobes que l’on sait en 2000, lors de la présidentielle. Une sanglante guerre civile avait finalement éclaté (3000 morts).

Un moyen d’exister pour l’opposition

Le président Ouattara ne se démonte pas face à la bronca de l’opposition, le comité d’experts qu’il a désigné pour élaborer la nouvelle Constitution va débuter des concertations avec les institutions de la République et va aller au contact de la société civile et des partis politiques. Mais le président du FPI, au nom de l’Alliance des forces démocratiques (AFD, une coalition d’une dizaine de partis), a déjà fait savoir qu’il va bouder ces consultations. « Nous n’allons pas recevoir le comité d’experts », a-t-il dit. Il ne veut négocier qu’avec le président Ouattara. « C’est la rupture avec le pouvoir tant que le président Alassane Ouattara n’ouvre pas le débat avec l’opposition », a-t-il martelé, critiquant par la même occasion une tentative de « passage en force » du président de la République.

Le Rassemblement des républicains (RDR, parti de Ouattara) est monté au front pour dénoncer l’attitude de l’opposition. Dans une déclaration jeudi dernier, le porte-parole du RDR a affirmé que Pascal Affi N’guessan « sera tenu pour responsable de toutes les dérives qui pourraient survenir si ses militants descendaient dans la rue (…). Le gouvernement et le RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, coalition au pouvoir) n’accepteront pas le désordre et la chienlit ».

D’après le calendrier, le texte de la nouvelle Constitution sera soumis au référendum fin octobre. Pas sûr que d’ici là le président parvienne à calmer les tensions, surtout que l’opposition, qui tente d’exister dans un pays majoritairement acquis à la cause de Ouattara, va tout faire pour exploiter politiquement cette affaire…

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -