Le pic de la seconde vague de la pandémie de Covid-19 a-t-il été atteint en Tunisie ? Une lancinante interrogation à laquelle on ne trouve nulle réponse nulle part bien que l’on soit en moyenne dans une fourchette de 50 à 60 décès par jour. Un chiffre a été dévoilé, ce lundi, par le membre du comité scientifique de lutte contre le Coronavirus et porte-parole du ministère de la Santé, Nissaf Ben Alaya, qui prend acte quand même du fait qu’à l’instar d’autres pays dans le monde, la Tunisie connaît une deuxième vague encore plus vigoureuse que la première.
On se rassure toutefois d’apprendre par la même source que « les mesures adoptées récemment par le gouvernement pour lutter contre le Coronavirus, notamment le couvre-feu, l’interdiction des rassemblements et la limitation des heures de travail, ont permis de ralentir la propagation accélérée de la pandémie ». Au demeurant, l’espoir existerait d’atteindre une stabilité au niveau du nombre des cas, avant de rompre totalement avec le rythme croissant des contaminations.
Serait-ce à dire que la courbe des cas de contamination et de décès aurait commencé à s’aplatir ? Sans devoir jurer de quoi que ce soit, l’heure est à la répression des infractions aux mesures décrétées par les autorités. Le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a appelé, ce lundi, lors d’une séance de travail, à intensifier les campagnes de contrôle et à appliquer la loi à tous ceux qui transgressent les mesures de lutte contre la propagation du Coronavirus.
Cette séance, à laquelle ont assisté le ministre de l’Intérieur et de hauts responsables de l’appareil de sécurité, a permis d’évoquer la situation sécuritaire dans le pays dans un contexte de prolongement du couvre-feu dans tous les gouvernorats et d’évaluer le degré du respect, par les citoyens, du protocole sanitaire. La semaine dernière, le chef du gouvernement avait annoncé un durcissement des restrictions imposées pour contrer la propagation du Coronavirus. » Le gouvernement va passer à une étape plus ferme dans l’application de la loi : imposer le port obligatoire du masque dans les moyens de transport, interdire le rassemblement de plus de 4 personnes, imposer la distanciation physique et intensifier le déploiement sécuritaire afin d’empêcher les mouvements entre les gouvernorats « . Il a été, également, décidé de prolonger, au 6 décembre prochain, l’application des mesures sanitaires annoncées le 29 octobre dernier.
Il s’agit, notamment, du couvre-feu nocturne, la fermeture des cafés et des restaurants à 16h, la fermeture des marchés hebdomadaires et la suspension de la fréquentation des lieux de culte, en plus des horaires de travail exceptionnels et l’interdiction des rassemblements et des manifestations. Seuls les établissements d’éducation et de formation poursuivront un rythme normal tout en appliquant le protocole sanitaire.
En attendant le vaccin…
Il va sans dire qu’à l’égal de tous les pays du monde, la Tunisie compte beaucoup sur le vaccin anti-covid dont au moins trois déclinaisons sont pratiquement prêtes et pourraient être mises sur le marché dans quelques semaines, en tout cas pas avant l’année prochaine. La commission scientifique de lutte contre le coronavirus s’est engagée dans des discussions scientifiques avec 11 laboratoires internationaux, dont le laboratoire américain Pfizer, qui ont tous conclu la troisième phase de recherche clinique sur les vaccins contre le covid19, a indiqué Hachemi Louzir, membre de la commission. Lors d’une séance d’audition organisée par la commission des Tunisiens à l’étranger, Louzir a affirmé que la commission scientifique avait entamé des discussions avec des chercheurs de laboratoires pharmaceutiques internationaux dont les recherches avaient atteint les derniers stades des essais cliniques pour produire des vaccins contre le Covid 19, indiquant que le ministère de la Santé a adhéré à des efforts internationaux pour fournir le vaccin à la Tunisie en cas de preuve de son efficacité.
Il a rappelé que la Tunisie avait rejoint l’initiative « COVAX » lancée par l’Organisation mondiale de la santé en coopération avec la Banque mondiale afin de financer les pays à faible revenu pour obtenir le vaccin contre le Coronavirus, précisant que la Tunisie avait décidé de se procurer le vaccin dès que son efficacité définitive était prouvée, tandis que d’autres pays dans le monde avaient pris l’initiative de commencer son acquisition. Il a expliqué qu’entre 20 et 40 pour cent des citoyens tunisiens sont concernés par l’utilisation du vaccin attendu qui sera distribué selon les priorités. Les personnes souffrant des maladies les plus chroniques, les personnes âgées, ainsi que les personnes occupant des fonctions vitales dans les structures de l’Etat en bénéficieront les premiers, a-t-il dit. Dans un autre contexte, le directeur général de l’institut Pasteur a rappelé que l’initiative « COVAX » récemment lancée par l’Organisation mondiale de la santé finance toutes les dépenses d’acquisition du vaccin, y compris son acheminement cers la Tunisie. Il a rappelé que la commission scientifique a formé depuis l’émergence de la pandémie du Coronavirus une équipe spécialisée de chercheurs chargés d’examiner les développements les plus importants liés aux projets de vaccins contre le virus.