Le directeur général de l’habitat au ministère de l’Equipement, Néjib Senoussi, a confirmé l’existence d’une table ronde avec les promoteurs immobiliers pour discuter des prix record des logements en Tunisie.
Dans une interview accordée à « African Manager AR», il a déclaré que la solution pourrait consister à réduire la superficie des appartements. Il a également fourni des éclaircissements sur les nouvelles procédures mises à la disposition des familles à revenu moyen qui souhaitent obtenir des prêts, que ce soit pour acheter, construire ou agrandir une maison.
Ainsi, il a fait savoir qu’il existe le Fonds de Promotion du Logement pour les salariés (Foprolos), tel que modifié au cours de l’année 2023, et qui a développé un ensemble de mécanismes qui permettent aux salariés d’obtenir des prêts, que ce soit pour l’acquisition d’un terrain, la construction d’un logement son agrandissement ou son acquisition.
En effet, les conditions d’obtention d’un prêt ou d’une subvention du fonds susmentionné pour financer l’acquisition d’un logement sont que le revenu brut mensuel de l’employé varie entre 495 et 2972 dinars, et que le montant maximum du prêt soit fixé à 90% du prix du logement qu’il souhaite acheter, et que le prix maximum au mètre carré couvert soit fixé à environ 1635 dinars.
En ce qui concerne les conditions d’obtention d’un prêt pour la construction d’un logement, le responsable a indiqué que le revenu mensuel brut du salarié doit se situer entre 495 et 2972 dinars, et la surface couverte de la maison ne doit pas dépasser 120 mètres carrés. Le montant maximum du prêt a été fixé à environ 148 mille dinars.
Le fonds permet d’obtenir un prêt pour l’agrandissement d’une maison, à condition que le revenu brut mensuel de l’employé varie entre 495 et 1733 dinars, et que la superficie de la maison couverte après l’agrandissement ne dépasse pas 120 mètres carrés, et que le montant maximum du prêt soit d’environ 74 mille dinars, et qu’enfin l’âge maximum pour rembourser le prêt soit de 75 ans.
En ce qui concerne les conditions d’obtention d’un prêt pour l’acquisition d’un terrain, le revenu mensuel brut du salarié doit également se situer entre 495 et 2972 dinars, et sa superficie ne doit pas dépasser 250 mètres carrés ; le prix maximum par mètre de terrain à acquérir est de 371 dinars, et la durée de remboursement du prêt est de 25 ans avec deux ans de délai de grâce supplémentaire.
Améliorer le pouvoir d’achat des familles
Senoussi a affirmé que la révision du mécanisme de « Foprolos » ouvre les portes à de nombreuses familles pour obtenir des prêts avec des taux d’intérêt allant de 1 à 7%, mais cette procédure n’est pas connue du citoyen tunisien.
« Nous chercherons à la faire connaître davantage ainsi que ses divers avantages afin que l’employé ait la possibilité de posséder une maison à des prix plus ou moins acceptables »,a-t-il souligné.
En outre, il a affirmé que les prix de l’immobilier connaissent une augmentation continue pour plusieurs raisons, dont les plus importantes sont les prix élevés des matériaux de construction et la rareté des terrains, ainsi que leur coût élevé s’ils sont disponibles, alors que le coût de la main-d’œuvre a à son tour enregistré une augmentation, facteurs qui ont incité le promoteur immobilier à modifier les prix de vente au public afin qu’il puisse couvrir les dépenses.
Selon ses dires, étant donné que près de 90% des logements en Tunisie se font par le biais du mécanisme d’auto-construction, le Fonds de promotion du logement a permis aux citoyens d’obtenir un prêt à la construction en dinars à rembourser sur 25 ans avec deux années de grâce supplémentaires.
Réduire l’espace des appartements
D’autre part, le responsable a indiqué qu’aujourd’hui, il y a une table ronde avec les promoteurs immobiliers et les différentes parties intervenantes pour discuter des solutions et trouver des formules pour faire pression sur les prix de l’immobilier en Tunisie, soulignant que la réduction de l’espace des appartements peut être l’une des solutions à la pression sur les prix.
Il a, par ailleurs, au sujet de la construction anarchique, indiqué que le phénomène remonte aux années 70, pour empirer depuis 2010.
« Aujourd’hui, la construction anarchique représente entre 40 et 45% de la construction en Tunisie, et il est nécessaire de travailler à trouver des solutions radicales à ces problèmes. La solution réside dans l’aménagement de terrains propices à la construction, ce qui contribuerait à réduire l’exacerbation de cette situation, a-t-il déclaré, ajoutant que des efforts concertés doivent être faits entre les municipalités et les différents ministères concernés pour réduire la construction anarchique.