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Entreprises publiques : Un vœu pieux en l’absence d’une véritable mise à niveau !

Largement relayé par les médias, le récent rapport du ministère des Finances sur les entreprises publiques annexé à la loi de finances pour 2024 est resté purement technique, étant d’ailleurs une formalité procédurale. Il s’est borné à présenter un diagnostic de la situation économique et financière consolidée de 88 entreprises publiques, sur un total de 114 entreprises publiques, pour la période 2020-2022, et qui est, dans l’ensemble, mi figue mi raisin, laissant politiquement la porte ouverte à tous les choix..

Certains médias ont même préféré axer sur le gouffre financier qu’une bonne partie de ces entités continuent d’être pour le Trésor public, car elles doivent leur survie à l’assistance financière de l’Etat sous forme de dettes.

A cet égard, un média a écrit en substance : « Visiblement, la problématique de l’endettement des entreprises publiques devient de plus en plus critique en l’absence de plans de redressement, de gouvernance et de management adaptés. Nombreux sont les  spécialistes qui recommandent des solutions difficiles, voire radicales visant à désengager l’Etat de ce lourd fardeau. D’autres experts, par contre, approuvent des mesures de réforme mais sous conditions. En tout état de cause, un plan d’action doit être mis en branle visant à sauvegarder ces entreprises publiques ».

C’est d’ailleurs l’avis des experts et analystes financiers et économiques invités, mercredi dernier 17 janvier, à animer l’émission économique hebdomadaire consacrée à ce dossier par la télévision national Al Watania 1.

L’analyste Mohamed Salah Ayari a révélé, à ce propos, que les déficits enregistrés par certaines  entreprises publiques ne sont qu’apparents et relèvent de mauvaises tenues comptables qui occultent par ignorance beaucoup d’éléments matériels hautement appréciables du patrimoine de ces entreprises (les immobilisations).

Cependant, un autre invité a noté que plus de 30 entreprises publiques ne procèdent pas à l’établissement de leurs états financiers et ne publient pas par conséquent des comptes annuels propres à fournir les informations nécessaires concernant leur structure financière, leur bilan, la composition de leur patrimoine et l’évaluation de leurs performances et de leur rentabilité.

Projet de loi

Les dérives révélées dernièrement par le président de la République concernant la situation de l’Office du commerce de Tunisie et de l’Aciérie El Fouledh de Menzel Bourguiba ,premier noyau de l’industrie lourde en Tunisie, ou encore de la société de sucre de Béja, et de l’usine de papier et de cellulose de Kasserine, auraient pu être évitées dans le cadre d’un management transparent et obéissant aux standards internationaux.

Dans ce contexte, un projet de loi gouvernemental sur la gouvernance des entreprises publiques, déposé au Parlement depuis décembre 2019,  a été repêché par la nouvelle ARP et il pourrait constituer un premier pas vers le redressement des entreprises publiques.

Il stipule notamment la possibilité de reconvertir les entreprises publiques à caractère économique et commercial en Sociétés anonymes (SA), ouvertes aux investisseurs sous forme de participation via actions au capital, parallèlement à la création de poste d contrôleur économique et financier dans chaque entreprise et la nomination de deux membres indépendants dans leurs Conseils d’administration.

En effet, selon le rapport relatif aux entreprises publiques du ministère des Finances, une dizaine d’entités parmi ces entreprises ont enregistré des résultats positifs en 2021, dont le Groupe chimique tunisien (133 Md) la RNTA (97 MD), la Compagnie de phosphate de Gafsa (47 MD), la Pharmacie centrale de Tunisie (45 MD), Tunisie Télécom (32 MD).

En revanche, quelque 48 entreprises ont enregistré des résultats nets consolidés déficitaires.

Un rapport récent de la BCT indique, de son côté, que le rythme des crédits accordés aux entreprises publiques a augmenté alors que leurs dépôts ont nettement baissé, créant un gap entre dépôts et crédits de huit milliards de dinars, dont sept milliards de dinars auprès des banques publiques.

Au-delà des causes ayant conduit à cet état des lieux, la volonté de sauvegarder les entreprises publiques reste ainsi un vœu pieux sans un véritable programme national de mise à niveau des ces entités de manière à les mettre sur la voie de la croissance économique.

S.B.H

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