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Et si le FMI faisait faux bond à la Tunisie ? Y aurait-il un succédané au prêt de 1,9 milliard $ ?

Le Fonds monétaire international finira-t-il par « entendre raison «  et débloquer le prêt de 1, 9 milliard de dollars dont ses experts avaient convenu dans leur  SLA (Staff- Level Agreement) ? Des démarches qui prennent parfois les allures de pressions sont en cours pour qu’il en soit ainsi. L’Italie  se fait remarquer à cette fin  par un zèle  d’autant plus soutenu et  itératif qu’il devrait finir par s’avérer payant. Sa Première ministre Meloni vient d’en plaider la cause auprès de ses partenaires du G7 et en a parlé avec la Directrice générale du FMI, présente à Hiroshima.

 Pendant ce temps, les autorités tunisiennes observent un mutisme qui jure avec  la vague de leurs déclarations rassurantes et lénifiantes et qui  semblent s’être arrêtées net sitôt le président de la République,  Kais  Saied  a dit tout le mal qu’il pense de l’accord projeté, fins et conclusions. Mais on ne sait pas encore si l’Etat, en lieu et place,  tient un ersatz, une solution de substitution à ce prêt, au cas où le bailleur de fonds déciderait de ne pas le débloquer.  

Ceci n’empêche pas les observateurs et experts économiques d’y aller de leurs analyses, prévisions et même de conjectures, pour la simple raison qu’aucun cap n’a été fixé par le gouvernement tunisien au sujet de cet accord dont on s’accorde pourtant  à souligner la capitale importance pour la Tunisie.

La Tunisie peut enregistrer une aggravation du déficit de la balance des paiements et partant une baisse de ses réserves en devises, si elle ne parvient pas à  conclure  cet  accord et n’a pas accès à des financements extérieurs dans le cadre de la coopération bilatérale, affirme, par exemple l’analyste financier Bassem Neifar.

Il  n’en a pas moins  expliqué à l’agence TAP, que dans cas,  le pays devra compenser le prêt, en redoublant d’efforts pour améliorer les exportations, à travers l’augmentation du taux de production et de commercialisation des phosphates et des carburants, de manière à réduire les importations d’énergie, lesquelles représentent un énorme fardeau pour la balance des paiements.

Il est nécessaire, selon lui,  de réaliser une bonne saison touristique, en vue d’augmenter les recettes touristiques, notamment en devises tout en accordant une attention particulière aux Tunisiens à l’étranger afin de favoriser une augmentation de leurs transferts en devises.

L’expert a souligné que si la balance des paiements enregistre des pertes de 1 milliard de dinars au premier trimestre de cette année, et au cas où le déficit de cette balance s’aggrave encore, la Banque centrale serait obligée d’agir pour réduire davantage l’importation, ce qui risque de perturber l’activité économique dans le pays, selon ses propos.

Il a appelé à réformer davantage le climat des affaires, à réduire les restrictions administratives paralysantes et à libérer l’économie, afin d’attirer davantage les investissements étrangers en devises.

Pour Neifar, la Tunisie pourrait être capable de faire face à des difficultés financières en 2023, mais si elle termine l’année en cours avec un déficit plus grand de la balance des paiements et des entrées en devises, elle devrait à ce moment-là, faire face à davantage de pressions en 2024. Ceci alimentera notamment, les doutes de ses partenaires et des acteurs du marché financier international sur sa capacité à rembourser ses dettes.

Le  retour du balancier

Il ne faut en tout cas pas perdre de vue le fait que la balance des paiements a accusé durant le 1er trimestre de 2023, une perte de 947,7 millions de dinars, ce qui constitue une « hémorragie de devises », et ce contre une réduction de 772,2 millions de dinars, durant la même période de l’année dernière.

C’est qu’après  3 ans de résultats positifs,  des problèmes  de cette eau-là  ont commencé à surgir  en 2023, sachant que la  balance des paiements de la Tunisie a été excédentaire durant les trois dernières années atteignant 5,2 milliards de dinars en 2019, 3,8 milliards en 2020 et 343 millions de dinars en 2021.

Les problèmes refont donc surface cette année, et l’économiste  Neifar affirme  que les transactions de la Tunisie en devises ont atteint 23,7 milliards de dinars provenant particulièrement, des exportations de 15,6 milliards,  faisant remarquer que le déficit commercial ne s’est pas particulièrement aggravé durant le premier trimestre de cette année.

Ainsi, les recettes en devises provenant notamment, de la redevance sur le pipeline algérien traversant la Tunisie vers l’Italie, ont atteint 771,6 millions dinars, dépassant ainsi, les résultats enregistrés en 2019. La hausse de la redevance est due à la hausse des exportations algériennes de gaz naturel jusqu’à fin mars de cette année, outre la hausse des prix du gaz dans le monde.

Il s’agit également, de la hausse des recettes touristiques à 1004,2 millions de dinars à la fin du mois de mars 2023, contre 610 millions dinars, durant la même période de l’année dernière. Idem pour les transferts des Tunisiens résidant à l’Etranger, lesquels ont atteint 1214 millions de dinars contre 928,7 millions de dinars durant le premier trimestre 2022.

L’expert a évoqué en outre, l’amélioration du flux d’investissement étrangers, grâce à la mobilisation de 652,9 millions de dinars, durant le premier trimestre 2023, même si cette enveloppe demeure modeste, selon les propos de l’analyste. Il s’agit également de l’amélioration de l’investissement de portefeuille (en bourse) de 33%.

Manque des crédits extérieurs

Pour Eneifar le déficit de la balance des paiements est dû au manque des crédits extérieurs. A cet égard, durant le premier trimestre 2022, la Tunisie a mobilisé 2099,8 millions de dinars contre 1160,4 MD durant le premier trimestre de 2023 ce qui constitue une perte en financements extérieurs pour le pays de l’ordre de 938,8 MD, selon ses propos.

Les problèmes financiers de la Tunisie sont dus à l’absence de financement extérieur, a-t-il dit soulignant que la Tunisie s’est acquittée au cours de la même période, de 639,5 MD sous forme d’intérêts des crédits de l’Etat et le paiement de 1083,5 MD au titre du principal de la dette autre le remboursement des crédits d’une valeur de 727,9 MD aux entreprises publiques (acquisition de médicaments, de matières premières et produits pétroliers).

Neifar a indiqué que l’absence de financements étrangers, aura un impact perceptible sur la balance des paiements, précisant que si la Tunisie n’obtient que le même montant obtenu durant le premier trimestre de 2022, la balance des paiements accusera un manque à gagner d’environ 8 MD.

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